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Partie 46 : « Le bateau de l'amour heurte l'iceberg. » 

À l'extérieur, la neige fait des siennes. En pleine lecture sur le canapé, qui est près de la porte d'entrée, tandis que mon mari a prit le salon pour une salle de sport. Torse nue, en pleine séance de pompe, je le regarde discrètement pour replonger dans mon livre. La veille nos mains entrelacés il m'a promis tellement de chose, il m'a promit que tout ira bien si je lui fais confiance. Encore une fois, des phrases dîtes sans explication. Je sais qu'au fond de lui ses paroles, il les dit pour se rassurer lui même. Combien de fois, m'as-t-il dit que si on nous sépare, il va devenir fou ? Combien de fois, m'as t-il dit que me laisser seul le tuerai ? J'écoute ses paroles chaque fois avec attention, et les grave dans ma mémoire. 

J'ai la sensation d'être sur la mer dans un bateau et que pour l'instant il n'y a pas de vague ; la mer est calme et ce calme sonne faux. En mer, c'est rare de naviguer sur les flots sans qu'il n'y est de tempête à l'horizon. Je n'ai pas envie de couler comme le Titanic, pour finir en débris au fond de la mer. Non, non, non ! Je ne peux m'imaginer ce chaos. Si le paquebot, où je passe des agréables moment avec l'homme que j'aime heurte un iceberg et coule comme ce célèbre bateau de croisière en 1912 ; je ne le supporterais sûrement pas. Il me demande de promettre d'être forte si une épreuve vient à notre rencontre, mais comment promettre une chose sans savoir qu'elle est cette épreuve ? Une promesse a pour but d'être tenu, et jurer une chose sans connaître les conséquences serait sauter d'un avion sans parachute. 

Je prie de toute mes forces, de ne pas être écorchés par cet amour qui habite mon cœur. Je demande chaque jours au Seigneur de ne pas me faire verser encore une fois, des larmes de sang provenant de mon cœur. Je lui demande une vie paisible, avec cet homme qui devient chaque jours de plus en plus étrange. Qu'il m'aide à ce que notre amour reste intacte jusqu'à la fin de nos jours. Il n'y a que celui qui détient mon âme entre ses mains, qui sait à quel point je suis amoureuse de cet -ancien- bandit, ce rat rongé par son passé et ses remords. Cet homme écorché par le temps, mais qui a appris à être celui qui m'appartient à présent. 

J'ai toujours connue Hâlim ; Néant n'est que son passé. Néant a toujours était son inconscient, celui qui ne faisait pas la différence entre le mal et le bien. Cet homme aux milles facette est devenue la baume de mon cœur carbonisé par mon enfance. Ce Néant qu'il était auparavant est devenu un mari exemplaire avec le temps. Ce vide qu'on croyait voir dans ses yeux, et dans son cœur est maintenant sur la route du passé ; il me prouve chaque jours que le voile qui lui bandait les yeux a disparu. Mes pensés se trouve emporté, en Orient, des images de notre séjour digne d'une utopie défilent comme un diaporama. Nos moments à la plage. À ce moment-là nous n'étions que deux cœurs apprenant à se connaître, et à s'aimer avec une certaine pudeur qui n'as d'ailleurs pas disparu. Coucher sur le sable, les étoiles scintillant.. les étoiles d'Orient me semblait différent de ceux de la France. Une certaine sérénité se faisait sentir. Face à ses étoiles, j'avais l'impression d'être au bout du monde, l'univers me semblaient être différent. La lune berçait ce moment, l'océan était témoin de ce début d'amour fleurissant.. on semait avec délicatesse sans s'en rendre compte une graine ; la graine de l'amour qui pousse chaque fois qu'on est côte à côte. Toute les fois où nous nous sommes pris la tête l'une des fleurs de cet arbre tombé, et dès qu'on se réconcilier l'arbre fleurissait à nouveau. 

Son tee-shirt qui était près de lui atterrit sur mon visage. Il m'as fait revenir sur terre. Je tourne le regard vers lui, il était debout tout transpirant. Un sourire longeant son visage. Face à lui mon cœur ne bat plus de la même façon. J'ai peur que notre histoire soit mise sur pause pendant un certains temps. Mes yeux brillent mais je me force à ne rien laisser coulé. Pourquoi l'amour qu'on appel un beau sentiment me compresse autant ? Pourquoi j'ai toujours cette peur ? Normalement, l'amour est un sentiment rassurant.. même si parfois les événements font qu'il y ait des hauts et des bas : ce sentiment devient très rapidement tout le contraire de qu'on a pensé une fois dans sa vie. 

- Hâlim : T'étais sur quel planète ? Mars ? Pluton ? Jupiter ?

- J'ai le choix, mais je sais pas dans quel planète exactement je me trouvais.

- Hâlim : T'aimes bien fuir le monde réel pour te retrouver dans ton monde de bisounours.

- Mon monde est loin d'être celui des bisounours.. va te doucher tu transpires !

- Hâlim : Je préfère transpirer que rester avachit sur un canapé, à ne rien faire.

- Je lis, je te signale.

- Hâlim : Tu lisais, nuance.

- Ça se voit que t'est un fanatique de français.

- Hâlim : La langue de Molière, je connais t'inquiète même pas !

- Cite-moi une pièce de Molière pour voir ?

- Hâlim : Tu me prends pour un con ? J'aime pas lire mais je connais plus de livre que toi.

- Épates-moi, monsieur qui aime pas lire mais qui connaît tant de chose.

- Hâlim : Dans la rue, il y avait pas Candide de Voltaire, L'avare de Molière, Germinal de Zola, Les Misérables de Hugo, Les Trois mousquetaires de Dumas, ni L'étranger de ton ami fidèle Camus, mais tout ce que je vois, ou entends parlé sont enregistrés dans ma tête.

Débita-t-il a la vitesse de la lumière. Au début qu'il connaisse ses auteurs m'ont surpris, mais la surprise s'est dissipé immédiatement car mon mari était à moitié l'opposer des hommes banale de cité. Depuis notre rencontre, je me suis rendu compte de sa différence, ses connaissances... une chose m'as touché quand il a cité tout ces auteurs, c'est qu'il connaissait l'un des autres qui me transportait beaucoup dans son monde. 

- Comment tu sais que Camus c'est l'un de mes écrivains favoris ?

- Hâlim : Je te vois toujours avec un livre de lui, donc j'ai constaté que c'est ton petit chouchou.

- Pas faux !

- Hâlim : Va prendre ta serviette.

- Pourquoi ?

Demandai-je en fronçant les sourcils. 

- Hâlim : On va prendre notre douche.

Dit-il avec un sourire malicieux. 

- Dans tes rêves. Bref.

- Hâlim : Ze3ma (*genre) tu préfères ton Camus à moi ?

- Oust !

M'exclamai-je en lui lançant l'un des coussins qui se trouvait sur le canapé. Avec un petit rire, il est partie dans la salle-de-bain. Peu de temps après qu'il soit partie quelqu'un a frappé à la porte. Je me demandais qui pouvait bien frappé à la porte avec la neige qu'il y a à l'extérieur. Je pars dans la chambre, me vêtir convenablement, et mettre mon voile. Je déplace le canapé qui gênait. J'ai ouvert, et c'était Rachid qui était devant moi, complètement gelé avec un sourire d'enfant après une bêtise. 

- Hâlim : C'est qui ?

Cria-t-il de la salle-de-bain.

- Ton frère !

Répondis-je. 

- Rachid : Salam.

- Waleykoum salam Rachid, rentre.

- Rachid : Merci, il caille un truc de malade !

- J'imagine, avec ce que tu as mis.

- Rachid : J'avais même pas capté ! Il est où mon frère ?

- Dans la salle-de-bain.

- Rachid : Ah, je vais l'attendre.

- Pourquoi ?

- Rachid : J'avais envie de sortir aujourd'hui et je me suis retrouvé chez vous en pensant à lui.

- Tu penses à lui maintenant ?

- Rachid : Comme d'habitude quand il me tabassait hein, comme au bon vieux temps comme dise les...gens quoi.

- Oui c'est ça. Tu veux boire quelque chose ?

- Rachid : Un truc chaud, s'il te plaît tu serais trop gentille wallah !

Je suis partie dans la cuisine pour lui préparer un chocolat chaud, et il m'as suivit. Après lui avoir donné sa tasse :

- Rachid : Merci..

- Fais pas l'enfant..ou l'homme sage parce que ça marche pas avec moi. Dis-moi ce qu'il se passe ?

- Rachid : Rien pourquoi ?

- Ça se voit que tu veux dire un truc. Et, c'est quoi la blessure que tu as sous l'œil ?

- Rachid : Elle m'as pas raté hein ?

- « Elle » ?

Après lui avoir posé cette question je suis partie dans un fou rire incroyable. C'était une fille qui lui avait fais ça, et j'avais l'idée de qui elle était. Il me regardait avec une mine de petit garçon gêné. Du haut de ses vingt hiver, et malgré son envie de ressembler à un homme avec un grand « H » il a des réactions d'enfant qui sont mignon.

- Me dit pas que c'est celle qui embrouille les plantes et les légumes qui t'as fais ça ? S'il te plaît épargne moi ce fou rire, épargne-le moi..

Quand il a hoché la tête, j'étais pliée. Il a déposé la tasse sur la table, et s'est assis dessus la tête baissé. Il attendait sûrement un soutien, et moi je l'enfonçais. C'était impensable ! Le pire séducteur du siècle s'est prit un vent. S'il avait suivit mes conseilles, il en serait pas là pensai-je. Après un fou rire, j'ai pris mon sérieux doucement mais sûrement ! Jamais, j'ai autant ris pour une chose aussi subtile ! J'ai raclée ma gorge.

- Excuse-moi Casanova des quartiers.. explique-moi ce qui s'est passé.

- Rachid : C'est chaud, en vrai vous êtes trop violente. Elle me frappe, toi tu te moque.

- Je t'avais donné un conseil tu l'as pas suivit.. voilà ce qui arrive.. bon je m'excuse -en étouffant mon rire- explique.

- Rachid : Je l'ai croisé dans le quartier, et je l'ai suivit en scred (*en discrétion) mais elle a capté que j'étais là. On dirait la meuf elle a un radar pour détecter les gens.. En faîte quand je l'ai suivit, tout d'un coup elle a disparu, je l'ai cherché autour de moi, mais quand je me suis retourné elle était derrière moi, on dirait un fantôme vivant ! J'ai sortie mes disquettes de d'habitude, mais comme tu l'as dis je suis pas un bon séducteur, et puis j'aurais dû suivre ton conseille mais je l'ai fais à la Rachid, et ça a pas marché ! Déjà elle m'as insulté de tout les noms, après quand j'ai dis que j'allais demandé sa main parce que « j'ai flashé comme un radar sur une voiture qui dépasse la limite de vitesse autorisé » elle m'as frappé, ma comparaison elle l'as pas kiffé je pense.. elle m'as pas raté...elle s'est barré juste après..

C'était la goutte d'eau qui a fait débordé mes larmes de rire. Il a une manière naturelle de faire rire une personne juste avec les bêtises qu'il fait. J'espère que quand il fait ses affaires malsaines il est pas aussi maladroit, pensai-je. J'ai pris un verre d'eau pour me calmer, tellement je rigolais. Le pire c'était son air déprimé. Il osait même pas lever les yeux. 

- T'es pas doué mon pauvre..fallait pas lui parler.

- Rachid : Je regrette là. Sah (*En vrai) je serais jamais partie demander sa main, j'ai pas de situation, et puis je m'imagine pas me marier, après avoir des marmot, je sais même pas comment enlever mes chaussettes, dis-moi comment je vais faire pour changer la couche d'un truc aussi petit qui ressemble à un poisson rouge.

- Un poisson rouge t'as dis ?

- Rachid : Un poisson rouge c'est petit, c'est fragile, un bébé c'est comme ça.

- Tu viens de quel planète ? La première fois qu'on s'est rencontré, j'aurais jamais pensé que t'était aussi... comment dire, aussi marrant !

- Rachid : Merci...euh c'est un compliment ?

- T'es un cas particulier ! Tu peux être à la fois un « bonhomme de la street », « un Casanova des quartiers qui se plante toujours. », « un clown » tout en même temps ! Skyzophrène !

- Hâlim : J'entends parler de clown par ici !

Il a dit avec un grand sourire en me regardant. 

- T'as même pas intérêt !

- Rachid : De quoi ?

- Hâlim : Tu fous quoi sur la table toi ?

- Rachid : C'est bon je descends.

Il est descendu, et est partie salué son frère. 

- Hâlim : Tu racontais quoi à Hâyat pour la faire autant rire ?

- Rachid : Ah rien..

- Hâlim : C'est sur la gazelle que tu veux chopé ?

- Rachid : Tu lui as raconté quoi ?

- Hâlim : L'attaque même pas, raconte !

- Rachid : Y a rien à raconter à part que je suis un bolosse !

- Hâlim : T'as fais quoi ? Et c'est quoi ce que t'as sous l'œil ?

- Rachid : En faîte, t'as l'heure au quartier y a une embrouille, je voulais défendre un petit, et c'est partie en embrouille, un gars super baraqué est rentré dedans, je sais plus comment il s'appelle..même c'est un grand il...

- La vérité aurait était meilleur à entendre..

- Hâlim : Quoi ?

Hâlim m'as regardé, et je suis repartie en fou rire, il a pas pris longtemps avant de comprendre que son frère s'était fait amoché par une femme, surtout que la femme en question lui fait tourner la tête. On a rigolé à en faire presque partir Rachid qui était blasé. Je me suis calmée, en donnant un coup à Hâlim pour qu'il arrête mais il a pris du temps à se remettre. 

- Hâlim : Mon frère il est en kiffe alors ?

- Rachid : C'est pas du kiffe, juste un truc de passage.

- Hâlim : Va pas faire une connerie. Si t'es un bonhomme, tu vas demandé sa main au lieu de tourner autour du pot.

- Rachid : J'ai pas de situation pour faire ce genre d'action, et je veux pas me mettre une femme sur le dos et un poisson rouge sur le dos !

- Hâlim : T'as pas de situation mais fais pas à une fille ce que t'aimerais pas qu'on fasse à la tienne. T'es un bonhomme, prends les décisions d'un vrai bonhomme et fais pas le PD à aller brancher les petites des frères ! Pourquoi tu parles de poisson rouge, j'en ai pas moi et je suis marié.

Rachid a commencé à rigoler tout seul. J'ai sourie, et suis sortie de la pièce pour les laisser entre frère. Les propos de Hâlim était très mature. L'entendre parlé ainsi me confirme que ça sera un bon père quand le moment opportun s'annoncera. Déjà qu'il paterne son frère comme le ferait un père, j'ai aucun doute. Avec comme référence Hâlim, j'ai la certitude qu'on peut changé : même si notre passé est parfois difficile, avec le désire on est tous capable d'être une « bonne personne » si on le souhaite vraiment. 

Après que Rachid soit partie, il est venu me rejoindre dans la chambre. 

- Hâlim : Vas-y on va faire une bataille de boule de neige dehors !

- J'étais malade y a pas longtemps, et t'as commencé ton travaille y a à peine une semaine tu veux être en congé maladie à cause d'une crève ?

- Hâlim : La crève je l'ai connu dans mon enfance, quand il y avait pas d'eau chaude à la maison, donc tranquille. Et puis je suis pas non plus homme d'affaire, si je tombe malade y a rien !

- T'es sérieux ?

- Hâlim : Plus que sérieux, vas-y.

- D'accord.

J'ai mis des vêtements qui me tiendrai chaud, et des gants ; tandis que lui un simple pull et il était prêt. J'ai insisté pour qu'il mette quelque chose de plus chaud, après un débat qui n'avait ni queue ni tête, il a opté pour un vêtement plus chaud. Dès que j'ai mis les pieds à l'extérieur, j'avais envie de me rétracter, mais c'était trop tard, il commençait à me viser. Comme deux enfants, on jouait à se lancer des boules de neige. L'ambiance était bon enfant. J'essayais de m'enfuir mais courir dans la neige, c'est pas évident. Il m'as attrapé et m'as mis de la neige dans ma doudoune, j'étais lapidée ! 

- J'ai froid !

- Hâlim : Mauvais joueuse, tu boudes ?

- C'est pas du jeu ce que t'as fait !

- Hâlim : Ça s'appelle de l'amour.

- Ton amour est froid quand même. Pff.

- Hâlim : Viens que je te réchauffe.

- M'approche même pas.

Je suis partie dans la maison en courant. Cette journée fût bercée par l'euphorie de deux cœurs amoureux. 

*

Février 2010, nouvelle année, nouvelle vie paraît-il. Mon mari travaillait pour subvenir à nos besoins et je faisais de même. On aidait mes parents et les siens, on s'achetait souvent des cadeaux... on s'aimait tout simplement. On se disputait parfois pour des broutilles, mais l'un de nous deux revenait toujours pour s'excuser. Notre vie était paisible. 

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L'intempérie est à l'horizon. La tempête dont me parler mon mari s'est installé sous nos tête. ce matin-là. Le soleil ne s'était pas encore levé. Des cries devant la porte, m'ont fait sursauté ; tout juste réveiller, je n'avais pas les idées en place. En voyant le visage de Hâlim se décomposer à mes côtés, j'ai tout de suite compris que ça ne fait que commencé. Le baiser qu'il déposa sur mes lèvres annoncé des Adieux, son regard en disait beaucoup trop.. il se lève précipitamment, j'ai fais de même en mettant mon voile. J'ai même pas eu le temps de mettre les pieds au salon, que des policiers ont fait leur entrer dans nôtre chambre. Je comprenais rien du tout ! Une scène qui m'entaillait le cœur se dérouler devant moi : mon mari menotté, puis assis sur une chaise. J'ai commencée à paniquer, et demander ce qu'il se passait mais aucun d'eux ne m'as décroché un mot : 

- Il se passe quoi Hâlim ? Pourquoi t'es menotté ?

Ses yeux parlaient à la place de sa langue. J'ai compris à ce moment-là que la tempête est face à moi et que le bateau où je me trouve risque de couler dans peu de temps. La descente aux enfers a commencé ; la certitude que j'ai c'est qu'il n'a rien fait de mal. Mon mari est un ancien damné revenu à la vie, on ne peut pas le condamné !

Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant