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* Ilian

Cette fille, je l'ai dans la peau. Je l'ai dans la peau comme jamais. C'était devenu un rituel pour moi de le voir chaque matin à cette table prenant son petit déjeuner. Je m'étonne à chaque fois de voir la quantité de trucs qu'elle ingurgite mais j'aimais voir ce sourire carnassier sur ses belles lèvres charnues et cet air satisfait à la fin. Mais voir Rachel l'importuner hier m'a mis hors de moi. Mais ce qui c'était passé ensuite m'a plus que dérangé. J'ai bel et bien reçu un coup à l'abdomen. Mais vraiment je ne sais pas quoi en penser.
Heureusement que mère vient aujourd'hui. Elle pourrait m'aider à la faire flancher et à m'acceper totalement. Je sais que je lui plais,  peut-être ressent-elle quelques sentiments pour moi.  Je suis sûre qu'elle va l'apprécier. J'étais plongé dans mes pensées quand Rachel débarqua sans frapper.

- Pourquoi suis je la dernière à savoir que ta mère vient aujourd'hui ???? Me cria-t-elle.

Je me tus et fit fi d'elle.

- Je te parle Monsieur le Roi.

- Et pourquoi dois je te rappeler à chaque fois les bonnes manières Rachel ??? Ici ce n'est pas chez n'importe qui. C'est chez moi. Et comme tu viens de le dire je suis le Roi. Tu ne peux pas te permettre de rentrer comme tu veux et sans me saluer qui plus est, dis je sur le même ton.

- Je t'ai posé une question. N'essaie pas de te défiler.

- Je ne me défile pas Rachel, je te rappelle le B A BA du savoir vivre simplement. Tu vas commencer par me saluer et on verra le reste sinon tu peux repartir d'où tu viens.

Elle me regardait, étonnée sûrement par les mots qui sont sortis de ma bouche. Pour dire vrai moi même ça me surprend. Quand elle se décida enfin à parler mon téléphone sonna et je décrocha. 

- Oui Khalid.

- la Reine mère est là Majesté.

- D'accord. Je descends.

Puis je raccrocha.

Je me leva et dépassa Rachel pour aller ouvrir la porte.

- Tu veux bien ? Dis-je en désignant la porte.

Elle ne dit rien et sorti. Je sortis à mon tour et ferma la porte. Arrivé en bas, je remarqua que tout le monde était là pour l'accueillir comme d'habitude. J'allai au devant d'eux vers la voiture qui venait de se garer. 
Pourquoi je ne suis pas très surpris de voir descendre en premier mon cousin et sa femme ? Je m'y attendais. Je savais qu'ils allaient tous sauter sur l'occasion pour venir montrer leur nez. Mais c'est normal. À leur place je ferai de même surtout que ça fait des mois qu'ils ne m'ont pas vu.
Je les regarda descendre puis enfin celle que je voulais le plus voir sortit à son tour. Son sourire se fit grand quand elle balaya des yeux le comité d'accueil, preuve de toute l'affection, la sympathie et le profond respect qu'ils avaient tous pour elle.
Je m'avançai vers elle et la pris dans mes bras. Qu'elle m'a manqué ! Le doux parfum d'abricot de son shampooing aussi. Je la délaissa pour saluer les autres quand je vis que leur regard était tous posé sur quelque chose ou plutôt quelqu'un derrière moi. Je me retourna et quelle ne fut ma surprise !
Lily était là, vêtue d'une gandoura blanche, ornée d'une broderie or sur le devant. Je la trouvais un peu trop grande pour elle parce qu'elle cachait ses formes généreuses. Mais qu'elle était sublime !!!! Elle avait tiré ses cheveux en un chignon haut et un petit foulard de la même couleur était noué à son poignet. Elle se tenait debout près de Zeynab et discutait à voix basse. 
Le coup de coude d'Ali, mon cousin me ramena à un semblant de réalité.

- C'est elle hein ? Me demanda Ali.

Je hochai la tête en signe d'approbation sans détourner les yeux d'elle. Je l'imaginais, cette gandoura relevé jusqu'au hanches, offerte à moi sur mon bureau. Un frisson parcoura mon bas ventre. Je ferma les yeux pour réprimer cette envie qui montait en moi.
Quand je les rouvris quelques secondes plus tard, Rachel venait elle aussi de sortir. Mais comme d'habitude elle était tiré à 4 épingles.

Je me détourna d'eux et demanda à ce qu'on fasse monter les valises. Quelques serviteurs se dépêchèrent de sortir de la masse et d'exécuter les ordres que je venais de donner.
Je ne sais pourquoi mais j'eus un mauvais pressentiment. Je me retourna et fis face à eux. Elle me fit un sourire et s'arrêta à quelques pas derrière Lily.  Elle reprit sa marche et au moment de la dépasser, elle la bouscula. Ce qui fit pour effet de faire tomber Lily, surprise.
Zeynab s'empressa de s'abaisser près de la jeune femme. Rachel, elle les dépassa comme si de rien n'était pour venir à nous.

- Rachel, n'as tu pas vu que tu as fait tomber quelqu'un ? Lui demandai je.

- Vraiment ? Bon, je n'ai pas fait exprès. Et puis ce n'est pas de ma faute si elle était sur le chemin.

- Tu aurais pu au moins t'excuser ou l'aider à se relever .

- Ça ce n'est pas mon problème. Je ne lui ai pas demandé de se tenir comme ça. Ça lui apprendra.

Ma mère, qui jusque-là n'avait dit mot, se sépara de nous et alla vers Lily que Zeynab avait aidé à se relever. Elle s'arrêta devant elle, la détailla quelques secondes avant de lui sourire. Elle lui prit la main pour rentrer, suivit de près par Zeynab et Halima, la femme d'Ali.

J'étais sûr qu'avec ma mère ce serait gagné en un rien de temps. Personne ne peut résister aux bonnes ondes et à la joie de vivre de la Reine Aïcha.
Je décida de les suivre quand Rachel me retint par le bras.

- Où compte tu aller ? Les suivre ? Me demande Rachel.

- Tu ne veux quand même pas que je reste sous le soleil !

- Évidemment que non. Mais je ne te reconnais plus, fit-elle d'une voix où sonnait la tristesse.

Pour la première fois depuis très longtemps je la voyais soucieuse de ce qui se passait autour d'elle.

- Rachel, c'est toi que je n'ai plus reconnu à un moment donné. C'est toi qui a changé et qui à la longue m'a changé aussi. Lui dis-je d'une voix calme.

- Je n'ai pas changé Ilian.

- Peut-être. Mais celle que j'ai connu, celle qui m'a plu, celle avec qui je voulais construire quelque chose n'est plus là. Peut-être bien qu'elle n'a jamais été là en fin de compte!

- Ilian...

- Non Rachel, je dois y aller. J'ai des invités.

Elle avait besoin d'entendre ces mots,  moi aussi j'avais besoin de les dire pour enfin tourner la page totalement. Je la laissa là et rentra retrouver ma famille et me concentrer sur cette belle femme qui me hante jour et nuit.

Un cadeau pour le cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant