L'héritière Jedusor

Chapitre 8

Elle avait le visage calme. Juliette Jedusor avait la capacité de garder un air impassible en toute circonstance, grande qualité héritée de son père. Aujourd'hui, elle remerciait Merlin de lui en avoir doté.
Parce que oui, en apparence elle était aussi sereine que l'eau d'un lac mais en réalité, c'était un Ouragan de stress qui la traversait.

La jeune fille croisa le regard de Charlie, debout un peu plus loin. Cette dispute pesait sur son cœur mais elle devait se concentrer sur le présent.

Les grandes portes s'ouvrirent enfin, laissant un groupe d'adultes pénétrer les lieux.

Le directeur était en tête de ce cortège, le sourire aux lèvres. Il était convaincu d'avoir eu une idée de génie, comme d'habitude.

— « Mes chers élèves ! Voilà vos futurs mentors ! Je vous demande d'être de dignes représentants de cette école. Poudlard a la chance d'être en avance sur son temps, faites en bon usage ! » annonça Dumbledore, une fois derrière son pupitre.

Juliette chercha du regard l'homme qui devait être son tuteur mais elle fut bien choquée en découvrant une autre tête, bien connue.

— « Papa ? Mais qu'est ce que tu fais là ? »

— « Je vois que tu es heureuse de me voir. » ironisa Tom, un sourire en coin.

— « Tu sais bien que oui mais je ne savais pas que tu avais reçu une demande d'un élève. »

Le père Jedusor balaya la pièce du regard, toujours avec ce même sourire.

— « À vrai dire, ma chérie, je n'ai pas reçu de demande mais tu vas vite comprendre. » dit-il avec un clin d'œil avant de se noyer dans la foule.

Juliette sentait que quelque chose se tramait et ce n'était pas agréable d'être mise de côté. Elle adorait les plans farfelus de son paternel.

— « Juliette Jedusor ? Excusez moi, vous êtes bien Juliette Jedusor ? »

À l'entente de son nom, la sorcière se retourna et découvrit un homme de fin quarantaine en costume gris.

— « Oui, c'est bien moi. »

— « Ah je suis heureux de t'avoir enfin trouvé ! Bonjour, je suis Robert Servens, ton tuteur. »

Le cerveau pourtant si performant de l'intéressée se bloqua face au nom de l'homme.

— « Mon... Mon tuteur ? »

— « Oui ! Mon fils m'a parlé de ton cas et il m'a montré une de tes lettres de candidature. J'ai été bluffé par tes compétences et c'est tout naturellement que j'ai décidé de te prendre comme élève. »

Juliette était perplexe. Pourquoi est-ce que Servens aurait parlé d'elle à son père, le poussant ainsi à la prendre sous son aile alors qu'il a intercepté toutes ses lettres pour qu'elle ne trouve personne ? Il n'y avait aucune logique.

— « Excusez-moi mais j'ai peur de mal comprendre. Quand vous parlez de mon 'cas', que voulez-vous dire ? »

— « Il m'a dit que tu n'avais eu que des lettres de refus ou pas de réponses. Et... Ruben m'a aussi dit qu'un élève de Serpentard faisait tout pour que tes lettres ne parviennent pas jusqu'à leurs destinataires. Je trouve ça d'ailleurs d'une telle immaturité. » s'exclama-t-il en levant les yeux au ciel.

Forcément puisque c'est lui qui en est à l'origine. Cet imbécile a vraiment tout prévu. Peut être qu'il comptait la ridiculiser devant son père ou pire devant la société.

— « Bien maintenant que la situation est mise au clair, je vais pouvoir te parler de mon métier. »

Un long monologue s'ensuivit, Juliette glanait le plus d'informations possibles. Robert Servens était donc le bras droit du ministre de la magie et était directeur du département de la justice magique. Dans toutes ses recherches, elle n'avait pas pensée une seule fois à cet homme qui travaillait pourtant avec son père. Enfin de loin.