Chapitre 38

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Le soleil amorçait doucement sa descente dans un geste paresseux. Les couleurs dans le ciel se confondaient, ressemblant alors à la plus belle palette que pouvait posséder un peintre.
Le vent soufflait délicatement entre les branches des arbres, l'atmosphère était paisible.

Tout le contraire de ce qu'il se passait dans le cœur et l'esprit de Juliette Jedusor. Elle regardait le paysage, les bras croisés. C'était sans doute la dernière fois qu'elle pouvait assister à un tel spectacle depuis le jardin de celui qui était censé être son ennemi juré.

Ils avaient eu leur dernière séance de méditation ensemble, sonnant comme la fin d'une époque.

— « Tu devrais aller préparer tes affaires. »

La Gryffondor baissa les yeux en entendant sa voix.

— « Je n'ai pas grand chose, ça ne devrait pas prendre énormément de temps. »

En réalité, tout ce qu'elle avait, c'est ce qu'il lui avait donné. Elle ne savait pas si reprendre ces choses était une bonne idée.

La brune entendit un profond soupir et le sentit bouger derrière elle. Le garçon se posta à ses côtés et regarda à son tour l'horizon.

— « Tu sais, mon élève aussi têtue soit-elle va me manquer. »

Juliette rit légèrement en secouant la tête.

— « Mon mentor va me manquer aussi mais Machiavel doit reprendre sa place. »

Il lui fit un petit sourire, comprenant parfaitement sa pensée. Machiavel n'était qu'un rebelle créé de toute pièce. L'homme qui l'avait entraîné était tout autre, capable d'humanité et surtout banal.

— « J'aurais aimé que tu ne me détestes pas. J'ai vécu toute ma vie comme ça et mes idées ne sont pas mauvaises... Tu ne me rejoindras pas mais ça aurait tout changé pour moi si tu l'avais fait. » déclara le blond en détaillant le visage de la jeune fille.

— « Je ne te déteste pas et c'est justement ça le problème. Tu es quelqu'un de bien et ça me fait mal de me dire que dans quelques temps, nous serons face à face. » répliqua la sorcière en se frictionnant les bras.

Machiavel sentit son cœur se serrer un instant. Si seulement elle avait été de son côté...

— « C'est dans l'ordre des choses, Juliette. Tu es une Jedusor et par conséquent, tu es dans le bon camp. Moi je suis dans celui de ceux qui veulent tout changer, tout améliorer mais à coup de sort et de sang... Je ne sais pas faire autrement. »

— « Tu pourrais pourtant. » souligna-t-elle, un mince espoir au cœur.

— « Si jamais j'arrête et qu'ils m'attrapent, je suis bon pour l'emprisonnement à vie ou même pire que ça. Ce n'est pas ce que je veux. Et je ne peux pas agir d'une autre façon. Ta mère ne te l'a peut être pas dit mais je suis maudit. C'est une malédiction qui me donne mes pouvoirs et ma puissance ténébreuse. Il n'est pas possible de guérir de ce type de maléfice donc je ferai toujours le mal quoi qu'il arrive. Il n'y a qu'avec toi que je suis encore humain entièrement. J'ai un côté sombre prédominant. »

Juliette sentit son organe vital battre difficilement. Maudit. Voilà ce qu'il était. Personne ne l'a aidé à s'en sortir contrairement à elle et il s'est laissé dépérir. C'est un esprit brillant caché par un cœur ténébreux.

La jeune fille pivota et se jeta dans ses bras. Une seconde de surprise passée, il fit de même. La sorcière retenait avec peine ses larmes.

— « Je voudrais aussi que tu me promettes deux choses. » continua le blond, la tenant toujours fermement contre lui.

L'héritière JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant