Chapitre 32

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Chapitre 32

— « Concentre toi et construis un mur autour d'elle. » indiqua Tom à sa fille, les cheveux au vent.

Juliette s'exécuta, cherchant à contenir le monstre en elle dans une prison. La bête se débattait afin de réduire ses efforts à néant.

— « Je n'y arrive pas papa... Elle est trop puissante. » soupira-t-elle après plusieurs minutes de lutte.

L'homme de la famille Jedusor pinça les lèvres, agacé. Ça faisait plus de deux heures qu'ils tentaient de refouler les ténèbres de Juliette mais rien n'y faisait. Il ne comprenait pas. Son enfant n'avait accompli qu'un seul acte de noirceur et pourtant, elle était presque aussi irrécupérable que lui à l'époque.
Ce n'était pas normal.

— « Tu devrais prendre une douche et te reposer un peu. On reprendra demain. » déclara le père en se relevant.

Il aida la brune à faire de même et la regarda partir vers la maison. Pour la seconde fois de sa vie, Tom était complètement perdu. L'homme commençait à croire que personne ne pouvait l'aider.

De la brume emplissait l'air de la salle de bain de la jeune fille.
L'eau brûlante coulait sur son corps, contrastant avec la fraîcheur de ses larmes. L'impression de sombrer de plus en plus prenait place dans son esprit et dans son cœur. Elle arriverait bientôt à un point de non-retour et personne ne pouvait la sortir de là.

Dans un premier temps, elle s'était accrochée à Ruben mais le garçon s'était éloigné d'elle pour une raison qui lui était inconnue. Ensuite, elle s'était reposée sur Charlie mais le regard de pitié qu'elle lui adressait à chaque fois lui donnait envie de vomir.
Elle ne méritait aucune pitié, elle avait torturé un être vivant. La sorcière pensait que tout ce qu'elle méritait, c'était une longue mort douloureuse.

Son corps s'allongea ensuite dans son lit, emmitouflé dans son peignoir de bain. Par automatisme, elle jeta un sortilège à ses cheveux qui retombèrent dans de douces ondulations.

La Gryffondor respira fortement l'odeur des draps propres, c'était une senteur qu'elle appréciait particulièrement depuis toute petite.

La porte s'ouvrît délicatement sur Hermione après trois petits coups.

— « Comment tu te sens, ma chérie ? »

— « Vide. » répondît-elle en la regardant dans les yeux.

La mère frissonna en reconnaissant le regard de son mari, des décennies plus tôt. Ses yeux chocolats étaient un néant de froideur, aucune vie n'y brillait.

— « Ce n'est pas de ta faute Juliette. Tout ce que tu as fait, c'est à cause de cette marque. Je... Je m'en veux tellement. » s'effondra la courageuse ancienne Gryffondor sous les yeux ahuris de son enfant.

— « Mais enfin maman ! Ce n'est pas toi qui avait cette baguette dans la main, c'est moi. Je n'ai pas su me contrôler. Tu n'y es pour rien. »

— « Si je n'avais pas rencontré ton père... »

Juliette se mordit la lèvre en retenant un lourd sanglot.

— « Si tu n'avais pas connu papa, je ne serais pas là et tu ne serais pas heureuse. Je t'en prie, tu dois garder la tête hors de l'eau. Il ne me reste que vous deux. » murmura-t-elle en serrant la personne qu'elle aimait le plus au monde avec son père dans ses bras.

Hermione se sentit bête tout à coup. Ce n'était pas à sa fille de la réconforter mais à elle de le faire. Elle prit le visage de la prunelle de ses yeux en coupe avec un air déterminé.

L'héritière JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant