L'héritière Jedusor

Bonus 4

Juliette et Ruben observèrent leur fille avec une moue réprobatrice pour l'une et amusé pour l'autre. Judy se tassait sur sa chaise face au regard énigmatique de Dumbledore posé sur elle.
À son côté, son ami ne faisait pas le fier non plus.

— « Bien. Je crois que vous savez pourquoi est ce que je vous êtes ici. » commença le directeur en souriant.

La Serpentard frissonna et ressentit une certaine honte.

— « Honnêtement professeur, nous n'avons rien fait de mal. » se justifia son acolyte.

Juliette Servens lança un regard outré au jeune homme au côté de son enfant. Elle n'avait jamais entendu parler de lui mais visiblement il avait une place importante dans la vie de sa fille.

— « Vraiment ? Alors vous pensez qu'il est normal que vous soyez tous les deux à l'origine d'une guerre entre les maisons ? Vous avez littéralement empoisonné la nourriture des Gryffondor avec des pastilles de gerbe. » dit Dumbledore en croisant ses mains.

— « Ils se sont attaqués à nous en premier, nous n'avons fait que nous défendre. » répliqua Gabin avec hargne.

Judy posa sa main sur celle de son ami en lui faisant signe de se calmer. Ils étaient déjà dans la bouse d'hippogryffe. Autant ne pas en rajouter.

Le Serpentard se renfrogna et fixa le sol. Voilà deux ans qu'il connaissait la fille Servens. Il avait beau l'adorer, il détestait quand elle était trop sérieuse.

— « Je comprends, Monsieur Moreno mais vous devez comprendre que la vengeance n'est pas une solution. »

Juliette sursauta avec l'impression d'avoir reçu un doloris. Elle dévisagea Dumbledore avec des yeux écarquillés.

— « Mo...Moreno ? » bafouilla la mère en tournant vivement la tête vers le garçon.

Il avait tout. Les cheveux blonds, les yeux bleus et cet air diabolique absolument faux. Se pourrait-il que...

— « Incroyable, n'est ce pas ? » sourit le directeur.

Devant les regards interrogateurs des trois personnes présentes, Juliette secoua la tête dans un rire nerveux.

— « Excusez-moi. Ce nom m'est familier. Continuons. »

Ruben lança un regard en coin à sa femme. Sa réaction n'était pas logique et il ne connaissait aucun Moreno.

— « Pourquoi avoir fait ça ? Et ne me dites pas que ça ne vient que de quelques piques entre maison. J'ai été à Gryffondor et ton père à Serpentard. Ce n'était pas méchant. » reprit la mère en se concentrant à nouveau sur la raison de sa présence dans le bureau du directeur, à deux heures de l'après-midi.

Judy baissa les yeux mais sentit nettement son voisin remuer. Il s'empêchait de balancer une réplique bien cinglante. À la place, il respira profondément et le blond se mit à expliquer la situation.

— « Les Gryffondor ont toujours été fiers, Miss Servens. Les capacités de Judy ne sont pas un secret et ils sont sans arrêt entrain de l'attaquer sur ce sujet. Ce matin, ils lui ont jeté au visage qu'elle n'était rien comparé à vous. Quelle était insignifiante. Nous devions répliquer et c'est ce que nous avons fait ce midi. D'ailleurs, Judy, les pastilles de gerbe étaient un coup de génie. »

La concernée sourit platement en se focalisant sur le balancement de ses pieds.
Sa mère avait souffert de son pouvoir mais elle, elle souffrait de la réputation de sa famille. Chacun était grandiose, unique. Mais elle, elle était juste une brune banale. Certes la sorcière avait hérité d'une grande compétence magique mais celle-ci restait partiellement enfouie en elle. Elle avait conscience qu'elle n'utilisait qu'à peine un tiers de son potentiel mais aller au delà semblait impossible. Comme si qu'elle avait un blocage.