Chapitre 26

314 26 15
                                    

« Est ce que vous vous foutez de moi ? » pianota la jeune fille avec exaspération.

« Je ne m'attendais pas à une réponse pareille... »

« Parce que vous pensiez sincèrement que j'allais vous sauter dans les bras ? Je sais très bien que c'était la méthode de mon père. Vous me prenez vraiment pour une idiote, c'est consternant. »

« Si je puis me permettre, ça n'a pas très bien fonctionné pour ton père, Juliette. Moi je suis là simplement pour te montrer l'envers du décor. Le ministre est intelligent mais il ne voit pas au delà du bout de son nez. La société sorcière souffre. »

« Et vous n'avez trouvé que ça pour me tenter de vous rejoindre ? Un téléphone moldu ? C'est encore plus suspect qu'un journal intime ! Décidément, Machiavel est surestimé. »

Juliette balança le mobile sur son lit en secouant la tête. Il n'avait vraiment trouvé que ça ? D'où venait-il d'ailleurs ?
En cherchant la réponse, la brune se souvint de l'homme qui l'avait bousculé. Cela ne pouvait être que ça.
Une notification apparue sur l'écran de verrouillage, lui arrachant un soupir.

« C'est peut être suspect mais je ne suis pas assez idiot pour opérer comme ton père. Une copie est facilement faite d'un tel journal. La technologie moldue est plus complexe. Et je ne cherche pas à te tenter comme tu le dis. Je veux que tu aies toutes les informations en mains pour pouvoir faire un choix. »

Elle verrouilla l'objet et l'enferma dans le tiroir de sa table de chevet.
La sorcière en savait bien assez pour l'instant.

— « Juliette ? Tu viens dîner ? » l'appela sa mère depuis le bas de l'escalier.

Une montée d'angoisse la saisit. Est ce qu'elle devait faire part à ses parents de cette découverte ? Ou le garder pour elle encore un peu ?
La tentation d'en savoir plus était grandissante mais est ce que c'était rationnel ? La jeune fille ne savait plus déceler le bien du mal à cet instant précis. Le fait est qu'il n'avait pas l'air si mauvais mais elle n'oubliait pas cette nuit atroce.
Dans le fond, une conversation textuelle ne valait rien.

Elle rejoignit sa famille en arborant un visage neutre. Le savoir faire Jedusor était vraiment une bénédiction.
Ruben grimaça en s'installant en face d'elle, visiblement, il avait encore un peu mal.
Hermione lui tendit deux flacons qu'il avala cul sec rapidement.

— « Toujours pas de nouvelles de Machiavel ? » demanda Robert en se servant en carotte.

Juliette se raidit et regarda le ministre avec appréhension. Elle avait un air coupable, c'est ça ?

— « Toujours rien. Il est étrangement silencieux depuis le bal. » souligna Tom en fronçant les sourcils.

La fille Jedusor se tassa presque sur sa chaise. Pourquoi Merlin le protégeait elle ? Cela n'avait aucun sens !

— « Pourquoi est ce que c'est si étrange selon vous ? » répliqua Ruben, perplexe.

— « Et bien généralement, on bat le fer quand il est encore chaud. Pour être plus clair, il ne faut jamais laisser un grand laps de temps dans ces situations là sinon la personne a le temps de réfléchir et de revenir à sa position initiale. »

— « C'est... astucieux. » murmura le garçon, soucieux.

Tom coula un regard vers sa femme qui lui sourit. L'épouse savait qu'il avait parfois honte de parler de ces stratégies qu'il avait lui même employé et souvent sur elle.

— « Qu'est ce que tu en penses, Juliette ? Après tout, c'est toi qui était en contact avec lui. » tenta Robert en la regardant.

Elle était cuite.

L'héritière JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant