L'héritière Jedusor

Chapitre 40

L'air était chargé d'une odeur putride qui donnait les larmes aux yeux à la jeune fille. Son corps était recouvert d'une substance verdâtre nauséabonde, lui occasionnant des haut-le-cœur. Comment Merlin avait-elle pu se faire avoir ainsi comme une débutante ?

Cela faisait deux jours que Ruben et elle avaient été enlevés à l'intérieur même du château. Une visite après son réveil lui avait appris que c'était un piège venant des Serdaigle de Machiavel.
Plus précisément, d'un élève s'étant rebellé contre lui afin d'agir à son propre compte. Le problème est que Juliette ne connaissait pas les motivations du sorcier et ça l'angoissait. Manipuler un ennemi sans avoir une idée de ce qui le poussait à agir ainsi était infaisable.

— « Jedusor, le patron veut te voir. »

Elle lui jeta un regard glacial mais se leva tout de même. La Gryffondor n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer le gros bonnet ici et dans un sens, elle voulait voir qui avait osé la kidnapper. Cet individu ne devait pas connaître ses parents et surtout pas son père.

Le Serdaigle lui attrapa le bras et la traîna à sa suite. Ils débouchèrent dans une grande salle plutôt froide. Les murs étaient d'un bleu polaire et les meubles d'un bois très foncé.
Juliette sentit que quelque chose n'allait pas quand elle découvrit Ruben, les yeux dans le vide. Elle essaya d'accrocher son regard mais rien, il semblait ailleurs.

— « Reste sage, elle arrive. » ordonna le blond en sortant de la pièce.

— « Ruben ? » appela la sorcière, tendue.

Aucune réaction. Bon sang, mais qu'est ce qu'il se passe ?

— « Je vois que mes ordres ont été respectés, mon jouet est en pleine forme ! » s'exclama une voix enjouée dans un timbre de folie.

La brune pivota lentement vers la source de parole, un blanc d'esprit. Est ce qu'elle avait bien reconnu cette voix ?

Ses yeux chocolat rencontrèrent ceux d'un bleu outrageusement clair de Ruby. Elle secoua sa tignasse rousse après avoir fait une révérence.
« Bordel de merde. » ne fut la seule chose que la sorcière put penser à cet instant.

Elle jeta un coup d'œil vers son petit ami qui avait baissé la tête.

— « J'espère que tu as faim ! J'ai fait des muffins ! » s'enthousiasma la Serpentard.

Elle sait où elle peut se les mettre ses muffins ? Juliette inspira fortement pour contenir sa colère. Il lui fallait des réponses avant d'écharper cette demeurée.

— « Pourquoi est ce que tu fais ça ? »

Ruby se raidit, une flamme dansait dans ses yeux fous.

— « Tu devrais vraiment prendre un muffin. » sourit-elle en appuyant sur le « vraiment ».

La jeune fille plissa le nez en pensant qu'ils étaient peut-être empoisonnés. Avec un soupir de résignation, elle croqua dans une pâtisserie. De toute façon, elle allait mourir alors pourquoi pas ?

— « Tu vas pouvoir m'expliquer, maintenant ? » tenta à nouveau la Jedusor en croisant les bras.

La bête s'étirait lentement dans son esprit, prête à défendre sa maîtresse coûte que coûte.

— « Tu es perspicace, jolie Juliette. Depuis le début, tu ne m'apprécies pas vraiment contrairement à tous les autres. Et pourtant, c'était toi que je devais approcher le plus. Cet imbécile s'est ensuite mis entre nous et voilà où on en est. » souffla-t-elle en désignant le fils Servens appuyé contre un mur, la regardant méchamment.