𝐉𝐚𝐧𝐯𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟏𝟔
ᴵ O M N I S C I E N T ᴵIl était déjà deux heures du matin mais la vitesse à laquelle avançait la moto que Tarik venait de voler dans une des rues d'un quartier chic de Londres, lui permettait d'arriver au plus vite. Ses doigts agrippés autour des poignées du bolide étaient rougies par le froid et ses phalanges étaient blanches à cause de la force qu'il y exerçait. Ses cheveux de jais mi-longs étaient balayés par le vent glacial et fouettaient son visage. Sourcils froncés, son regard était dur. Les yeux marron-vert du brun passaient au rouge en même temps que le feu lui indiquant de s'arrêter au passage piéton. Mais il ignora cette obligation avec son éternelle insolence et mépris pour les ordres en général. Il avait un but précis et rien ni personne n'allait pouvoir le ralentir. Le moteur de la Yamaha R6 vrombissait à en faire réveiller toute la ville. Le cœur tambourinant à toute allure dans sa poitrine, l'algérien-corse se stoppa brusquement lorsqu'il aperçut la jeune femme au bord du pont, penchée au dessus du fleuve londonien.
— AYEM !
En reconnaissant directement le timbre de voix qui venait de crier son nom quelques mètres plus loin, la brune se retourna après un grand sursaut. Les larmes qu'elle venait de déverser dans le fleuve brouillaient sa vision, mais elle distinguait quand même dans l'obscurité de la nuit la silhouette de Tarik qui courait vers elle. Elle avait du mal à croire qu'il était réellement venu. Par réflexe, elle qui ne pouvait pas supporter que quelqu'un voit ses faiblesses, Ayem frotta ses yeux pour tenter de faire disparaître ses larmes. Mais ses joues rougies et ses cils mouillés la trahissait. Tarik arriva à sa proximité et pris le visage de la brune dans ses mains, l'air paniqué en la détaillant à la recherche d'une égratignure.
— T'es blessée ?!
— Oui mais pas sur le visage, balbutiait-elle, c'est sur mon corps
Tarik abaissa ses yeux sur le corps de la jeune femme qui portait encore sa robe de mariée. Elle était tachée de sang. Le regard de l'algérien se noircit en voyant les tâches rouges recouvrir quasiment la totalité du tissu blanc. Il les remonta lentement dans ceux d'Ayem qui pâlit en reconnaissant la haine et la rage dans les prunelles du brun. Brusquement, celui-ci prit conscience de la situation.
— T'allais faire quoi si j'étais pas arrivé hein ?! T'allais t'jeter du pont ?! hurlait-il à s'en casser la voix
— Arrête de crier putain !
L'algérienne se remettait à pleurer en repoussant Tarik qui lâcha alors malgré lui le visage de la brune.
— Putain Yem' ... J'ai la haine
Il sentait qu'il était au bord de l'explosion, ses nerfs n'avaient jamais été aussi à vif. Il la détestait du plus profond de son âme. Il grelottait dans ce froid mais se sortit une clope qu'il alluma aussi vite au bord de ses lèvres.
— T'es vraiment qu'une conne, cracha-t-il
— Recommence pas Tarik
— Donne moi ton adresse
Elle le fusilla du regard en chassant à nouveau ses larmes d'un revers de la main.
— Nan c'est mort, arrête je t'ai dis
— Ton adresse Ayem, j'me répéterai pas
Cette fois, la brune se rapprocha assez de lui pour être suffisamment visible même si seul la lumière blanche de la pleine Lune éclairait son visage. Elle le fixait avec toute la colère qui lui restait. Elle le haïssait du fond de son cœur même si c'est elle qui l'avais appelé en pleurs une heure plus tôt.
— Faut que j't'appelle par ton nouveau blaze pour que tu m'répondes ou quoi, s'impatientait-il, c'est quoi déjà ? Ibriz c'est ça ?
— Va t'faire foutre
Elle détestait sa manie de toujours se mêler de sa vie, de toujours croire que c'est lui qui pouvait la sauver. Mais une partie d'elle en avait envie. Au point où elle en était, seul lui pouvait l'aider. Tarik était hors de lui. Comme si un démon le possédait. Ses yeux noirs et rouges en raison du nombre de vaisseaux sanguins qui y avaient explosé, ses veines ressortaient et sa respiration était courte.
— 125 Notting Hill Street
— Cimer. Suis moi j't'appelle un Uber tu vas dormir à l'hôtel
Il la poussa délicatement sur le côté et balança la fin de sa cigarette dans l'eau de la Tamise. Mais Ayem tira sur la manche de sa veste en cuir pour l'empêcher de partir.
— Tu comptes faire quoi Tarik ?!
— Tu sais très bien c'que j'vais faire
Un frisson de dégoût parcouru l'entièreté de la colonne vertébrale de la brune.
— T'as pas intérêt Tarik. Tu peux pas recommencer
— Ça sera rapide donc suis moi et ferme là
Elle restait sur place, le dévisageant avec colère s'avancer jusqu'à sa moto volée.
— Si tu le tue ce soir, plus jamais tu ne me reverras
Tarik s'arrêta nettement dans sa marche. Il se retourna très lentement vers elle. Il laissa échappa un petit ricanement malgré sa tension, ne croyant pas à cette dernière phrase. Mais en plongeant profondément ses yeux de loin dans ceux d'Ayem, il perdit son sourire. Il aurait pu s'y perdre et s'y noyer, il les connaissait par cœur mais ils lui faisaient toujours le même effet. Il comprit à cet instant qu'elle était loin de rire. Elle était plus que sérieuse dans sa menace. Pour la première fois, il perdit de son assurance. Mais il ne pouvait pas renoncer pour autant. Tarik était têtu et il tenait à aller jusqu'au bout de ce qu'il avait prévu. Le brun déglutit et décrocha son regard de celui de la jeune femme en sachant très bien que c'était la dernière fois. Si il continuait à la regarder, il savait qu'il aurait pu céder. Pour éviter ça, Tarik fixa la Lune face à lui qui semblait à cette hauteur, tomber dans la Tamise.
— La Lune est tombée, lança-t-il
Ayem qui ne comprit pas ce qu'il voulait dire par là, fronça ses sourcils en se retournant vers le fleuve et la Lune. Elle vit effectivement que l'astre était bas, mais c'était en vérité le seul truc que le brun avait trouvé à dire pour la distraire. Pendant qu'elle cherchait à comprendre, le moteur de la moto se mit à vrombir. À l'instant où Ayem se retournait vers lui, Tarik était déjà parti.
🌑🐾
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@lunetombe (𝐢𝐧𝐬𝐭𝐚 𝐞𝐭 𝐭𝐰𝐢𝐭𝐭𝐞𝐫)
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ademo | 𝐋𝐀 𝐋𝐔𝐍𝐄 𝐄𝐒𝐓 𝐓𝐎𝐌𝐁𝐄́𝐄
Fanfiction𝘁𝗮𝘆𝗲𝗺 🐾 "la lune tombe comme Tarik en 2013, seul dans le noir, mon ombre m'a lâché" cette fiction n'est pas une fiction. tw 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐧𝐮 𝐞𝐱𝐩𝐥𝐢𝐜𝐢𝐭𝐞, 𝐯𝐢𝐨𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 publication deux fois/semaine