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― Es-tu sérieux ?

Je le regardai comme si je venais de voir un fantôme. Il venait de m'annoncer qu'il souhaitait organiser une pièce de théâtre dont le thème serait sa « mort » sur Svartalfheim. Je trouvais ça complètement inutile et encore une fois, égocentrique.

― Ai-je l'air de plaisanter ? me lanca-t-il sèchement.

― Loki, tu te rends compte de ce que tu souhaites faire ?

― Évidemment.

― D'abord la statue puis cette pièce de théâtre. Tu crois qu'Odin aurait fait cela ? Qu'il aurait soudainement changé d'avis sur toi en t'idolâtrant ? Et que vont penser les Asgardiens ?

― Je me fiche éperdument de ce qu'ils peuvent penser ! Je suis le Roi et je fais ce qui me plaît !

― Non, tu es simplement Loki prenant l'apparence de leur Roi. Bien que je ne le connaissais pas, de ce que tu m'as dis de lui, Odin n'aurait jamais fait ce que tu fais. Il aurait plutôt mis Thor en avant et...

― Tais-toi, me coupa-t-il froidement. Ne t'engage pas sur cette voie.

― Je ne disais que la vérité.

― Je n'ai que faire de ta stupide vérité ! Tu n'as pas à me dicter ma conduite. Tu n'es personne pour me donner des ordres ou me conseiller. Si j'ai envie de faire telles choses, je le fais, que ça te plaise ou non. Je n'ai pas besoin de toi pour régner sur mon royaume. Tu n'es pas ma Reine.

Blessée par ses paroles, j'acquiesçai amèrement. Les mâchoires serrées, je me retiens de le gifler et le contourne, n'oubliant pas de lui donner un coup d'épaule. Je l'entends murmurer mon prénom et essayer de prendre mon bras mais je me dégageai facilement de sa poigne, me dirigeant vers le balcon.

― Tu ferais mieux de partir, lui dis-je.

― Safira...

― Tu as raison, je ne suis pas ta reine et je n'ai rien à te dire alors, fais ta pièce de théâtre et tout ce que tu veux d'autres.

― Je ne voulais pas dire ça.

Je lui lançai un regard glacial du haut des marches. Il fait un pas en avant alors j'invoquai ma magie, la laissant tourbillonner autour de mes avant-bras. Loki s'arrêta, levant les mains en signe de reddition.

― Safira...

― J'aimerais être seule.

― Très bien. Si tu as besoin de...

― Je n'ai pas besoin de toi, le coupai-je froidement. Je n'ai jamais eu besoin de personne.

Loki ne dit rien. Il ne fait que hocher la tête avant de quitter ma chambre. Je fermai les yeux et inspirai longuement. Ma magie retourna dans mon corps mais je la sentais encore bouillonner dans mes veines. Je détestais me prendre la tête avec lui parce que ça pouvait durer des heures comme des jours. Mais ce qu'il m'avait dit m'avait blessée.

Je soufflai en avançant sur le balcon. Posant mes mains sur la balustrade d'or, mes yeux divaguent sur le paysage. Je me dis que j'avais peut-être été blessante lorsque je lui ai dit qu'Odin n'aurait pas changé d'avis sur sa personne d'un claquement de doigts, qu'il ne l'idolâtrerait pas et qu'il aurait préféré mettre en avant Thor. J'ai peut-être été trop loin sur ce coup. Seulement, je n'irai pas m'excuser. Pas tout de suite.

Un petit toc contre ma porte me fait sortir de mes pensées. Ordonnant à la personne d'entrer, je ne suis pas surprise de voir Androma m'apporter mon petit-déjeuner. N'ayant pas faim, je reportai mon regard sur le paysage tandis que ma servante s'occupait de faire mon lit.

𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant