𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―30―

Assise au bord du lit de Hulk, j'observai les esclaves du Grand-Maître s'occuper des contusions sur le corps de Thor, qui dormait toujours, à même le sol. Le monstre vert se trouvait dans son bain, tout à fait calme et faisait comme si de rien était, ne se préoccupant même pas de nous.

Perdant patience en ne voyant pas Thor se réveiller, je vais m'agenouiller au niveau de la tête du Dieu. Les esclaves, d'un calme et d'une douceur sans égal, continuent de poser des linges chauds sur le corps du blond.

Je passai ma main au-dessus de son visage avant de poser mon index et mon majeur sur sa tempe, lui ordonnant de se réveiller. Ouvrant les yeux, il poussa une intonation qui fit sursauter les jeunes femmes, qui ne mettent pas longtemps pour fuir la chambre. Je souris tout en me relevant. Elles étaient effrayées avec rien.

Le temps que Thor découvre où il se trouvait, je viens me poster près de la baie vitrée. Je l'entendais piétiner dans mon dos. Je ramenai mes mains sur mes bras, sentant soudainement la fatigue m'envahir. Il faut dire que je n'avais pas dormi de la nuit puisque j'avais veillé sur Thor, au grand dam de Loki.

― Comment vous sentez-vous ? lui demandai-je finalement.

― Vous...

― Je ? questionnai-je en me tournant de trois-quarts pour avoir un œil sur lui.

― Je ne sais pas ce que vous m'avez fait mais c'était désagréable. Ne recommencez pas.

― Je vous ai simplement fait dormir plusieurs heures. Vous en aviez besoin.

― Qu'est-ce qui vous fait croire ça ?

― N'ai-je pas le droit de garder certaines choses secrètes ?

― Vous êtes une magicienne.

― Je suis plus que ça, en réalité. Mais on va s'en tenir à ça. Pour le moment.

Du coin de l'œil, je le vois s'approcher de moi d'une démarche peu sûre. Je me tournai pour lui faire face. Il était grand, bien plus que moi qui lui arrivait aux épaules. Et il en imposait.

L'un comme l'autre, sans gêne, nous nous détaillâmes de haut en bas. Je ne peux m'empêcher d'admirer son torse musclé dont les abdos étaient plus que visibles. Ses bras faisaient le quadruple des miens, tout comme ses mains. Il était à l'opposé de Loki.

Je relevai les yeux pour le fixer, chose qu'il fit également.

― Pourquoi m'avoir sauvé ?

― Pour plusieurs raisons. La première, parce que vous êtes le frère de Loki et, même s'il ne le vous dit pas et vous le montre d'une étrange façon, il vous aime. Deuxièmement, parce que je ne pouvais pas laisser passer ça. Et, troisièmement, je... Je ne voulais pas être spectatrice de votre mort comme je l'ai été avec votre mère.

Son regard se voila de tristesse. Je m'excusai du bout des lèvres, il hocha la tête, me faisant comprendre que je n'avais pas à m'excuser.

― Je n'ai jamais eu l'occasion de vous le dire mais je vous remercie d'avoir mis Jane en sécurité et d'avoir essayé d'aider ma mère.

― J'aurai pu les tuer si facilement, murmurai-je en sentant les larmes monter. Et pourtant je n'ai rien fait parce qu'elle me l'ordonnait.

― Ne rejetez pas la faute sur vous, me dit-il avec douceur. Ça devait se passer ainsi. C'était son destin.

Une unique larme perla le long de ma joue, que j'essuyai rapidement. Bien vite, je me reconstruis un visage de marbre, comme je l'avais souvent fait face à Thanos.

― Ce Grand-Maître, que pouvez-vous me dire sur lui ? me demanda-t-il pour changer de sujet.

― Méfiez-vous de lui. Il est perfide, calculateur. Le chantage, c'est ce qu'il aime le plus. Enfin, non mais ne partons pas sur ce terrain là. Le Grand-Maître vous charme pour mieux vous planter un couteau dans le dos.