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Lorsque je me réveille, la nuit est en train de tomber sur Asgard. Mince, je ne pensais pas dormir autant quand je suis revenu dans ma chambre pour me reposer un peu. Je prends également conscience que je n'avais pas été déjeuner avec Odin, enfin, Loki. Je ne pense pas qu'il m'en tienne rigueur puisqu'il savait que j'avais hâte de visiter le Palais.

Je pousse un long soupir de bien-être tout en me réinstallant contre les oreillers moelleux mais bien vite, je suis rappelé à l'ordre par mon estomac. Celui-ci se met à grogner plusieurs fois d'affilé, m'empêchant de me rendormir. C'est vrai que je n'avais pas mangé depuis ce matin, il serait peut-être temps d'avaler quelque chose.

Je me lève, lisse les plis de ma robe, qui me gêne plus qu'autre chose, puis sors de ma chambre pour me diriger vers la salle à manger. Seulement, il n'y a personne, pas même une servante. Est-ce que j'ai dépassé l'heure de dîner ? Ou peut-être qu'il est encore trop tôt pour manger.

Je fais demi-tour, déambulant sans but précis dans les couloirs d'Asgard. Je finis par sortir à l'extérieur, tombant sur l'aire d'entraînement des soldats. Curieuse de voir comment ils se débrouillent, je m'approche de la rembarde et observe les guerriers s'entraîner entre eux.

Leurs gestes sont structurés. Ils font toujours les mêmes mouvements et parades. Certains, des débutants sans aucun doute, n'ose pas frapper leurs camarades tandis que d'autres sont plus fermes. Les voir se battre me donne envie de m'entraîner. Ca faisait un petit moment que je n'ai pas touché à mes dagues et j'avoue que tout ça me manque. Après tout, comme me le disait souvent Thanos, je suis née pour ça.

― Que fait une si jolie femme près du terrain d'entraînement ?

Je baisse mes yeux améthystes sur l'homme en contrebas et hausse les sourcils face à son sourire charmeur. Encore un idiot.

― Il me semble que c'est assez facile de comprendre, dis-je sèchement.

― Evidemment. Je me demandais simplement pourquoi regarder ces hommes se battre comme des chiffonniers.

― Ne soyez pas inquiet pour moi, j'ai vu bien pire. Vos hommes ne sont que de gentils chiens à côté.

― Oh, j'ai donc à faire à une guerrière.

― C'est exact. Et je dois dire qu'ils se battent comme des enfants.

Il rit en jetant un coup d'œil aux soldats.

― Dois-je en conclure que vous vous battez mieux que ces hommes ?

― Sans aucun doute.

― J'aimerais bien voir ça, rit-il en me regardant.

Il ne faut pas me dire ça deux fois. Rictus aux lèvres, je me dirige vers l'escalier menant à l'aire d'entraînement. Les soldats stoppent leur combat pour m'observer traverser le terrain. M'arrêtant devant l'un d'eux, je choppe sa dague puis, sous leurs chuchotements, coupe la jupe de ma robe afin d'être plus à l'aise. Ensuite, je désigne l'homme avec qui j'ai discuté du bout de la lame.

― Vous êtes vraiment sûre de vouloir vous battre ? me demande-t-il en s'approchant.

― Vous avez peur de perdre ?

― Aucunement !

― Avant de commencer, à qui ai-je l'honneur ?

― Frandal.

J'acquiesce. D'un signe de la tête, il fait comprendre aux soldats de dégager le terrain, ce qu'ils font sans attendre. Je prends l'épée en bois qu'on me tend, rendant la dague par la même occasion puis, je me mets en position. L'homme en fait de même, un fin sourire sur les lèvres.

𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant