𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―05―

Nous avions trouvé une nouvelle planque, toujours sur Knowhere, dans le quartier le plus pauvre. Avec un peu de chance, nous serons tranquilles. Au pire des cas, je me chargerai de ces personnes indésirables.

Le jour commençait à se lever et alors que j'allais prendre une bouchée de ma viande sèche, la porte d'entrée s'ouvre avec fracas, nous faisant sursauter, Loki et moi. En voyant des Xoleariens entrer par dizaines dans la maison, je soupirai intérieurement.

― Qu'est-ce que vous voulez ? demandai-je sur un ton calme sans même bouger de ma chaise.

― Tu as tué notre Roi ! Nous venons te tuer en retour.

― Il n'avait qu'à me donner cette fichue pierre.

― Nous n'avons jamais eu cette pierre !

― Alors où se trouve-t-elle ?

― Ce n'est pas notre problème.

Je lève les yeux au ciel, sentant l'agacement poindre dans chaque partie de mon corps. Je lâche mon morceau de viande et me tourne vers ces hommes crapauds, armés comme à la guerre. J'esquissai un sourire.

― Comment m'avez-vous retrouvée ?

― Le poison que l'on t'a administré contenait un traçage en cas de fuite de la victime. Ce n'était pas compliqué de te retrouver.

J'acquiesce lentement, trouvant ce système ingénieux. Surtout provenant de ces créatures. Lesdites créatures se mettent soudainement en garde, lance en avant, prêtes à m'embrocher. Je lançai un regard blasé vers Loki, qui, de part son regard perdu, ne devait pas comprendre ce qu'il se passait.

Entendant les hommes crapauds marmonner à mon encontre, je me tournai de nouveau vers eux et croisai les jambes.

― Oh ! pardon. C'est le moment où on doit se battre ? Navré, je n'ai aucune envie de perdre mon temps avec vous.

Je lève ma main gauche, laissant ma magie fourmiller au bout de mes doigts, la laissant voler autour de leur corps dans des filaments que seule moi peux voir. Puis, pensant fortement à la mort de ces abrutis, je claque des doigts. Leurs corps sans vie tombent au milieu du salon dans un capharnaüm d'acier. Je souris, fière de ce que je viens d'accomplir avant de me rasseoir correctement, face à mon... Qu'était-il au juste ? Un coéquipier ? Un parasite ? Un boulet à mon pied ? Oui, sans doute un peu des trois.

― J'ai plusieurs questions, dit-il après une brève hésitation. C'était qui ?

― Des Xoleariens.

― De ce que j'ai compris, tu as tué leur Roi.

― Beaucoup trop facile d'ailleurs.

― Pourquoi l'avoir tué ?

― Il ne m'a pas donné ce que je voulais.

― C'est-à-dire ?

― Tu poses trop de questions.

Il lève les yeux au ciel avant de s'accouder contre la table, attendant que je réponde à sa question. De mes ongles, je tapotai le bois de la table, le fixant sans daigner répondre.

― Donc, nous partageons un abri mais je n'ai pas le droit de savoir pourquoi je risque de mourir à cause de tes ennemis ?

― Hum. Vu comme ça.

Je devais admettre qu'à sa place, je chercherais par tous les moyens de savoir le pourquoi du comment. Me laissant choir contre l'assise de la chaise, je croise les bras et commençai mon récit :

― Je suis à la recherche des pierres de l'infinité pour mon père et, d'après le Collectionneur, que j'ai interrogé la veille, la pierre de l'esprit se trouvait sur Xolea. Seulement, leur Roi m'a assuré que non, ça m'a agacée alors je l'ai tué, on m'a empoisonnée, tu m'as sauvé et nous voilà. Rien de plus, rien de moins.