𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―28―

― Je peux savoir ce qu'il t'a pris ?

Loki vient d'entrer dans notre chambre alors que je viens tout juste de sortir du bain bien chaud que j'avais pris en revenant de l'arène. À la fin de mon combat, on m'avait pourtant ordonné d'aller à l'infirmerie mais j'avais préféré venir me détendre ici et m'occuper moi-même des griffures striant mon ventre.

― Je me suis juste défendue.

― En les torturant ?

― Tu ne peux pas comprendre.

― Alors explique-moi !

― Non. Tu seras encore plus en colère sinon.

― Plus en colère ? S'exclama-t-il. Non mais tu te rends compte de ce que tu as fais ? Et tu as été une nouvelle fois blessée !

― Ce sont juste des griffures, je ne vais pas en mourir. Elles disparaîtront bien vite.

― Pour laisser des cicatrices.

― Et bien ça m'en fera trois de plus, ironisai-je.

Loki s'approcha vivement de moi, agrippant mon bras avec force pour me tirer vers lui.

― C'était à ça que tu étais réduite ? À tuer et torturer pour le compte de Thanos ? Je suis curieux d'une chose, ajouta-t-il sans me laisser le temps de répondre. Est-ce que ça te plaisait de le faire ? Est-ce que tu aimais faire ce genre de chose sur de pauvres innocents ?

Je soutiens son regard, me mordant la langue pour éviter de répliquer et ainsi envenimer les choses. J'avais d'ailleurs l'impression qu'on ne faisait que ça depuis que nous étions sur Sakaar. Maudite planète.

― En vu de ta non réponse, je me doute que oui, tu y prenais plaisir.

― Qu'est-ce que ça peut te faire hein. Et tu n'es pas un saint non plus il me semble. Combien de victimes as-tu fait sur Terre ce jour-là ? Beaucoup je crois et tu as aussi tués des innocents.

― Dois-je te rappeler qui contrôlait mon esprit ?

Il resserra sa prise, collant presque son visage au mien.

― Toi. C'est toi qui les a tués, pas moi.

― Ne remets pas la faute sur moi ! hurlai-je en le repoussant. Je pensais bien faire en aidant Thanos à conquérir toutes ces planètes parce que c'est ce qu'il nous a appris depuis notre enfance ! Je l'idolâtrais, je l'aimais comme un père, j'avais une confiance aveugle en lui ! Tout ce qu'il me demandait de faire, je le faisais parce que je pensais que c'était bien, que c'était pour une bonne cause !

Nous nous fixons avec hargne pendant de longues secondes. Loki fini par me tourner le dos pour aller se poster devant la baie vitrée, les mains dans le dos. Je lui lançai un dernier regard avant de me diriger vers le lit, de prendre le récipient en verre sur la table de chevet et d'y tremper deux doigts pour venir appliquer la pâte jaune sur les griffures. Je serrai les dents face à la douleur.

À l'aide de ma magie, je fais entrer le cataplasme dans les plaies, ce qui est encore plus douloureux mais la cicatrisation sera plus rapide. Après m'être nettoyée les doigts, j'enfilai des sous-vêtements puis me couchais, recouvrant le bas de mon corps de la couette.

― Tu dors maintenant ? lui demandai-je sèchement.

― Non, répondit-il sur le même ton.

J'éteignis magiquement les lumières, ne laissant que les torches illuminer la pièce. Malgré notre dispute qui tournait dans ma tête, la fatigue eut raison de moi et je m'endormis rapidement.