―06―

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Alby-Ra, cette planète que je pensais vide de civilisation, est remplie de petites bourgades, cités, fermes et villes. Dans la cité d'Akagan, des femmes, des hommes et des enfants, grouillaient partout à travers la basse ville. Les maisons étaient en pierre d'un blanc éclatant et les toits d'un gris presque noir. Les rues étaient fleuris, le sol pavé était propre. C'était beau. Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau.

Ça ne faisait que quelques minutes que nous étions ici et pourtant, je me sentais bien. Apaisée. Je ne pensais à rien d'autre qu'au bonheur inondant mon corps. Je sentais même ma magie fourmiller dans tout mon corps, comme si elle avait pris en ampleur. C'était étrange mais pas désagréable.

Nous étions à la lisière d'une rue donnant sur la place où plusieurs marchands vendaient leurs récoltes. J'observais tout ce qui nous entourait avec fascination. Pour une fois, je n'avais ni l'envie de me battre, ni l'envie de tuer.

― Tu es différente.

Je me tourne vers Loki, qui me fixait avec attention, comme si j'avais quelque chose d'anormal sur le visage.

― Comment ça ?

― Tu sembles plus calme, plus joyeuse. Tu as bonne mine.

― Oui, je me sens bien ici. C'est étrange mais c'est comme si j'avais toujours connu cet endroit. Est-ce que ça t'a déjà fait ça ?

― Non.

Je hoche la tête, contemplant les habitants fourmiller sur la place. Oui, j'avais cette sensation que ma magie se complaisait ici.

Reportant mon regard améthyste sur le Dieu, j'eus un sourire moqueur en le voyant se tenir le ventre.

― Toi, par contre, tu n'as pas bonne mine. Ne me dit pas que tu vas de nouveau vomir.

― Non, réplique sèchement Loki.

Un rire m'échappe malgré tout. À notre arrivée par téléportation dans cette ruelle, Loki n'avait pas mit longtemps avant de vomir tripes et boyaux dans un parterre de fleurs. Ça m'avait bien amusé, contrairement au brun, qui n'avait de cesse de tirer la tronche depuis.

― Je te charrie, j'étais pareil à mes débuts.

― Grand bien m'en fasse.

― Allez, allons-y.

Nous sortons de la ruelle et déambulons entre les hommes et les femmes sur la place. Tous murmuraient à mon passage. Ils ne faisaient que de me regarder, se parlant entre eux et me pointant du doigt.

― Ils te connaissent ? me demande Loki.

― Sans doute ont-ils entendu mes exploits.

― Je n'aurai pas choisi ce mot pour qualifier tes... exploits.

Je lui lance un regard de travers qu'il ignore.

La grand rue du village donnait sur un pont aux dalles blanches, menant directement au palais. La vue que nous avons d'ici, était magnifique. Le château avait été construit à flanc de montagne et tout comme les dalles du pont, la façade était d'un blanc pur, rehaussé par une toiture d'un gris bleuté. De chaque côté du château, des cascades se jetaient dans la rivière en contre-bas. De la faune et de la flore égayait tout cela, donnant un air féerique à l'endroit. C'était magnifique.

Encore une fois, j'ai cette impression d'être déjà venu ici. Tout est flou dans ma tête.

Après avoir marché un long moment sur ce pont, nous débouchons sur une grande cour aux dalles blanches. De part et d'autre, deux bassins entouré de parterres de fleurs de différentes couleurs. Ce qui attire mon regard, c'est cette grande statue de marbre au milieu de la cour, entre les deux bassins.

𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant