𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―08―

Je me tenais devant la grande baie vitrée principale du vaisseau, observant la planète Terre en contre-bas. Plus loin dans l'espace, le vaisseau Chitauris attendait l'ouverture du portail qui allait les mener sur Terre. Loki y était depuis peu et possédait un sceptre dont la pierre de l'esprit y avait été encrée afin de corrompre les humains.

Je ressentais une certaine appréhension m'envahir. Et s'il échouait, je craignais pour sa vie. Pour être honnête, je n'étais pas fière de ce que j'avais fais : lui retourner le cerveau alors qu'il m'avait sauvé la vie, qu'il m'avait aidé à trouver la pierre de l'esprit.

Je n'aurais jamais pensé que je me serais inquiétée pour quelqu'un d'autre que Nebula et Gamora. Il fallait croire que j'appréciais Loki plus que je l'imaginais.

― Je suis fier de toi, ma fille.

Je sursaute légèrement, n'ayant pas entendu mon père arriver dans mon dos. Il reste derrière moi, me surplombant de sa haute taille et observant également la planète bleue.

― Je compte sur toi pour veiller à ce qu'il réussisse sa mission.

― Bien sûr, père.

― Que fait-il ?

Je ferme les yeux et puise dans mon pouvoir pour entrer dans la tête de Loki. Je le vois à bord d'une drôle de machine avec des roues, en compagnie de deux autres personnes qu'il a dû envoûté à l'aide du sceptre. Je me connecte à l'esprit de l'un d'eux, un homme d'un certain âge, tenant une mallette grise entre les bras.

― Il a réussi à prendre le Tesseract, dis-je en ouvrant les yeux.

― Bien. Qu'il trouve un moyen d'ouvrir le portail.

― Il le fera.

― Tu lui fais confiance.

― Assez pour croire qu'il réussira.

― Alors j'espère qu'il ne me décevra pas.

Je le sens se pencher vers moi, sa tête se mettant à hauteur de la mienne.

― Parce que si c'est le cas, il en paiera les conséquences. Et toi avec.

Je déglutie, les yeux toujours rivés sur la Terre. Je ne doutais pas que Thanos me ferait payer la défaite de Loki. Après tout, c'est moi qui l'ai emmené ici, c'est moi qui ai proposé qu'on l'utilise pour envahir la Terre. J'espère alors que le Dieu réussira, parce que je n'avais aucune envie de connaître une nouvelle fois le courroux de Thanos.

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Souhaitant voir comment s'en sortait Loki, je me téléporte sur le lieu où il se trouvait. L'odeur d'égout du souterrain me fait grimacer. Au moins, ils avaient trouvés une bonne cachette.

Parmi les personnes envoûtées, je cherche Loki. Je repère le vieil homme qui est en train de construire ce qui servira pour ouvrir le portail. Il donnait des ordres à des hommes et des femmes en blouses blanches tandis que des soldats armés patrouillaient et surveillaient les lieux.

Déambulant entre eux, je trouve enfin le Dieu. Il est assis sur une marche, les yeux fermés, le sceptre dans sa main gauche. Je m'accroupis face à lui et attends qu'il ouvre les yeux. J'en profite pour l'observer à ma guise. Pour un homme, il avait des traits fin. Sa peau était lisse, ses cheveux noirs corbeaux plaqués vers l'arrière de sa tête. Il est beau.

Ses sourcils se froncent et il ouvre subitement les yeux alors que sa tête part vers la gauche, comme si quelqu'un l'avait poussé. Lorsque ses iris, rempli de colère, se pose sur moi, je me demande bien ce qu'il était en train de faire.