𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―32―

Akagan. C'était ici que je nous avais téléporté. Ce qui nous entourait m'indifférait complètement. Mon regard était posé sur Loki. J'avais si mal au cœur. Mes mains tremblaient toujours, la boule que j'avais dans la gorge ne faisait que grossir et les larmes embuaient mes yeux.

Je finis par éclater en sanglots, agrippant avec force la tenue qu'il portait tout en posant mon front au niveau de son torse. Je pleurai, encore et encore. Je n'arrivais pas à me calmer. Me dire qu'il était mort me faisait si mal.

C'était entièrement de ma faute. Pourquoi n'ai-je pas réagit plus tôt ? Pourquoi ne les ai-je pas paralysé le temps de défaire les liens de Thor pour ensuite nous téléporter loin du vaisseau ? Pourquoi ai-je été aussi stupide ?

Et toi, Loki, pourquoi avoir essayé de le tuer ? Que voulait dire ton « pour toi » ? Était-ce en rapport avec ce que j'avais vécu auprès du Titan ? Est-ce que tu voulais nous venger, mes parents et moi ?

Par Odin, je te déteste d'avoir eu ce geste parce qu'à présent, tu n'es plus là.

― Mon enfant, murmura une femme dans mon dos.

Sa main se posa sur mon épaule et la serra. Je redressai la tête pour planter mes yeux remplis de larmes dans ceux de mon ancienne gouvernante, Épolite. Elle se laissa choir à mes côtés, la mine triste. Sa main sur mon épaule migra sur ma joue gauche, y essuyant les larmes qui continuaient de couler. Elle jeta un rapide coup d'œil au corps de Loki, ce qui vaut une nouvelle crise de larmes de ma part.

― Oh, Safira, que s'est-il passé ?

― Il... Il l'a tué... Thanos a tué Loki... Il... Loki n'avait rien fait d'mal... Je ne comprends pas pourquoi... Il l'a tué... Je l'aimais tellement...

J'éclatai de nouveau en sanglot.

― Calme-toi, calme-toi ma Safira.

Elle m'attira contre elle. Je me laissai faire et c'est enveloppée dans ses bras réconfortants que je continuai de pleurer. Épolite me frottait le dos de haut en bas de sa main droite tandis que la gauche était posée à l'arrière de mon crâne.

Alors, elle me berça tout en fredonnant une chanson qui me calma petit à petit. Nous restâmes dans cette position jusqu'à ce que mes larmes se tarissent. Un horrible mal de tête fit son apparition. Sans parler de cette soudaine envie de dormir.

Tout ce qu'il venait de se passer m'avait épuisée. Mais je ne pouvais pas dormir. Pas encore.

Lorsque je reculai, Épolite effaça les traînées de larmes séchées sur mes joues puis écarta les quelques mèches sauvages de mon visage. Je reniflai sans grâce et baissai les yeux sur Loki. Mordant ma lèvre inférieure pour éviter de pleurer à nouveau, je viens fermer ses paupières avec délicatesse venant ensuite caresser sa joue froide.

― J'aimerais qu'on l'enterre près de mes parents, dis-je d'une voix rauque. Qu'on lui prépare un cercueil digne d'un Prince.

― Je vais aller demander aux fossoyeurs de préparer une tombe. Les embaumeurs s'occuperont de...

― Je vais le faire, la coupai-je. C'est mon devoir de m'occuper de lui.

― Comme tu le souhaite, Safira. Je vais demander à ce qu'on l'emmène dans la salle d'embaumement.

Peu de temps après son départ, quatre hommes l'emportèrent et l'emmenèrent jusqu'à ladite salle d'embaumement. Je les suivis le cœur lourd puis, une fois allongé sur la table de pierre, vêtu d'un linge au niveau de son sexe, je m'approchai de son corps.

L'estomac noué, les larmes au bord des yeux, j'entrepris de le nettoyer. Tendrement, je retirai le sang séché sur son beau visage. Malgré moi, je me remis à pleurer silencieusement, passant l'éponge sur son cou où les traces du gantelet étaient encrées sur sa peau.