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― Dis-moi où se trouve la pierre du pouvoir !

― J'en sais rien ! Je vous en supplie, ne me faites pas d'mal...

― Si tu ne veux pas que je te fasse de mal, parle !

― Mais je sais rien, pleurniche le jeune homme. J'vous l'jure...

Je le relâche violemment contre le mur derrière lui, agacée puis lui tourne le dos pour repartir. Quel menteur. Ça faisait des jours que je cherchais une quelconque trace des pierres et voilà que cet homme en avait parlé dans un des bars de Berhert. J'avais alors tendu l'oreille pour en savoir plus et cet homme avait crié à ses amis qu'il avait trouvé la pierre du pouvoir pas plus tard que la veille. Je n'avais pas attendu longtemps avant de m'immiscer entre eux, de le charmer et de l'emmener dans la ruelle à l'arrière du bar.

Au final, ce qu'il avait raconté s'avérait n'être que des bobards puisqu'il n'avait aucune idée d'où se trouvait la pierre. C'était simplement pour attirer l'attention de ses amis. Un idiot, en somme.

― Espèce de sale garce !

Je m'arrête, tourne ma tête de trois quart pour le regarder, un rictus mauvais plaqué sur les lèvres. Il continue de m'insulter et, perdant patience, je laisse un filament de ma magie s'enrouler autour de son corps. Je serre le poing, ma magie l'étouffe de plus en plus jusqu'à ce que la vie le quitte. Il tombe au sol, raide mort et je repars comme si de rien était.

Les semaines se transforment en mois. Quatre mois sont passés depuis que je suis à la recherche des pierres manquantes et toujours aucune trace. Que des ont-dit la plupart du temps. Certaines personnes pensaient en avoir entendu parler, d'autres disaient les avoir vues avant qu'elles ne disparaissent. Tout ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elles étaient très bien cachées. Je connaissais la localisation du Tesseract, toujours sur Asgard, celle du temps et de l'esprit sur la planète bleue mais qu'en était-il de l'éther ? Qu'était advenu de cette Jane ? J'en avais aucune idée.

Poussant la porte de la cabane en bois où j'avais trouvé refuge il y a moins de deux semaines, j'entre dans la grande pièce me servant de cuisine et de salle à manger. Je m'assois sur la chaise la plus proche et, à l'aide d'un vieux chiffon, je nettoie mon poignard ensanglanté. Comme bien souvent, mon esprit vagabonde sur les moments passés avec Loki. Et comme à chaque fois, cette envie de pleurer m'étreint.

Cette douleur dans ma poitrine ne cessait de s'accroître au fil des minutes. Il fallait que j'arrête de penser à lui. Je ne pouvais pas le refaire revenir à la vie. Oh, si j'avais ce pouvoir, je n'aurais pas un instant hésité à le faire. Parce que, durant ces derniers mois, j'avais mis des mots sur ce que j'avais ressentis pour lui. C'était plus qu'amical. C'était de l'amour. Mais pas de l'amour comme j'aime Nebula et Gamora. Non, un amour différent.

Loki me manquait. Atrocement. Parce qu'avec lui, je me sentais différente. Je n'étais pas cette mercenaire connue pour être sans pitié. Je n'étais pas cette arme de guerre dont Thanos se servait pour anéantir tout un peuple. Avec Loki, je n'étais que Safira. Et rien d'autre.

Une larme s'échappe de mon œil droit. Je l'essuie aussitôt. Hors de question de pleurer. C'était pour les faibles.

Sur le point de me préparer quelque chose à manger, un bruit étranger me parvient aux oreilles. Méfiante, ma dague fermement serrée dans ma main droite, j'avance jusqu'à la fenêtre la plus proche pour jeter un coup d'œil à l'extérieur. Je fronce les sourcils en voyant un soldat s'approcher de la cabane. Qui est-il ? Et que me veux t-il ?

Avant qu'il n'ait le temps de frapper contre la porte, j'ouvre celle-ci à l'aide de ma magie, le surprenant. Il a un mouvement de recul lorsque je fais un pas dans sa direction mais, quand il prend la parole, c'est moi, qui ait un mouvement de recul.

𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant