*Chapitre 12

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Le bruit de la porte déclenche un torrent de larmes sur mon visage que j'essaye de cacher derrière mes mains. La bile me monte à la gorge. Mon cœur saigne de chagrin, de déception, d'amertume, de colère, de... Je ne trouve plus de mots pour exprimer les sentiments qui m'assaillent.

Les deux bras musclés de Bastien m'enlacent pour me soutenir.

— Viens, ma belle, chuchote-t-il.

Bastien me guide hors du salon, un bras entourant mes épaules pour me soutenir avant de m'aider à m'assoir sur une chaise en cuisine. Sans un mot, il verse le reste du café dans deux tasses qu'il pose au centre de la table et s'assoit face à moi. Il attend un moment que mes sanglots se tarissent avant de s'excuser :

— Désolé de m'être emporté, c'était plus fort que moi.

Je souris et hausse les épaules, mes mains tenant la tasse devant moi.

— J'aurai fait pire si vous n'étiez pas intervenus, dis-je. Jamais je n'aurai pensé que Marc agirait de cette façon. Je suis extrêmement déçue et pas certaine de lui pardonner de s'en être pris à Erwan. Je savais qu'il n'accepterait pas le retour de Max, mais de là à s'en prendre à mon fils, non ! L'alcool n'excuse pas tout, il n'était pas ivre mort non plus ! Désolée.

— Laisse-lui le temps de se calmer avant de rentrer. Je te raccompagnerai en voiture.

Un ricanement s'échappe de mes lèvres, suivi d'un rire plus franc pour terminer par un éclat de rire. Pensant que j'ai perdu la tête, Bastien me regarde les yeux écarquillés. Je m'explique :

— Pas la peine, j'ai pris ses clés de voiture tout à l'heure, je m'esclaffe. Il est à pied, tant pis pour lui !

Bastien se joint à mes rires alertant Laeti et Nico restés dans la salle à manger, qui nous retrouvent hilares dans la cuisine.

— Heu, on ne s'ennuie pas avec vous ! rit Nico.

— Je préfère te voir rire ma belle, dit Laeti en posant ses mains sur mes épaules

Notre rire est communicatif, puisque Laeti et Nico se marrent en nous observant. Lorsque Chloé revient, elle affiche un demi-sourire en nous voyant dans cet état :

— Je peux savoir pourquoi vous riez comme des débiles ?

— Marc.... à pied... Éva... sa voiture, essaye d'expliquer Bastien.

Les mots qu'il prononce ne forment pas une phrase cohérente mais Chloé a compris, portant sa main à sa bouche elle répond :

— Nonnnnn, t'as pris ses clés de voiture et il est à pied ?

Sa question amplifie notre crise de rires, le trop plein d'émotion en étant la cause. Quelques minutes plus tard, nous reprenons notre sérieux et je suis la première à parler :

— Erwan, faut que j'aille le voir, dis-je m'apprêtant à me lever.

— T'inquiète pas, il a déjà oublié. Il a regardé les photos et là, il joue au soldat avec Enzo. Tout va bien, me rassure-t-elle.

— Je suis tellement désolée, nous avons gâché la journée, dis-je honteuse.

— T'en fais pas pour ça, j'avais envie de le remettre à sa place depuis longtemps ton mec, annonce Bastien.

Tous les regards se posent sur lui et Chloé est la première à réagir :

— Comment ça « depuis longtemps » ?

— Bah oui, désolé Éva mais ton mec, je ne l'aime déjà pas, alors là c'était vraiment de trop pour moi, répond-il. J'ai promis à Max de veiller sur toi et voir ce con vous faire pleurer...

Si seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant