Si seulement...

*Chapitre 11

La chambre est décorée avec goût, les murs sont peints en beige et agrémentés de touches roses, d'étoiles, de cadres et un épais tapis rose clair recouvre le parquet. C'est magnifique.

— Vous avez bien travaillé, elle va faire de beaux rêves dans sa chambre, je la complimente.

— Merci, mais c'est Bastien qui a tout fait, moi j'ai juste donné les ordres, rigole-t-elle.

— On parle de moi ? dit Bastien en passant la tête dans la pièce.

Le visage de Chloé s'illumine en voyant son mari. Je l'envie d'avoir une vie tranquille, aimée par son amour de jeunesse, un fils adorable et une petite fille à venir. Max et moi aurions pu être comme eux.

— Non grand beta, on parle du clown, rigole-t-elle.

Bastien me regarde et fronce les sourcils avant de pénétrer dans la chambre :

— Tu vas bien Éva ?

Chloé tourne sa tête dans ma direction et s'inquiète aussitôt en voyant mon visage pâle. Non ça ne va pas. Je ne sais plus quoi penser, j'aime Marc mais mon cœur s'affole quand je pense à Maxens. Je suis une garce.

— Je ne sais pas, dis-je lasse. Je suis perdue.

Bastien fixe Chloé pour l'interroger mais mon amie le devance :

— Elle sait pour le retour de Maxens.

— Ah. Vous voulez que je vous laisse discuter ? demande-t-il.

— On vous rejoint, répond-elle en acquiesçant.

Bastien prend soin de refermer la porte derrière lui pour ne pas que nous soyons dérangées, tandis que Chloé me prend dans ses bras. Et voilà, mes amies les larmes reviennent, je déteste être faible. Le « Chuuuut » qu'elle chuchote fait redoubler mes pleurs. La porte s'ouvre sur une Laeti anxieuse quand elle m'aperçoit :

— Bastien m'a dit de venir.

Elle s'approche pour m'enlacer également, me comprimant entre mes deux meilleures amies. Sans elles, je n'y arriverai pas.

— Bah alors Éva, qu'est ce qui te fait pleurer comme ça ? demande Laeti.

— Marc sait que Maxens est revenu, je renifle.

— Et ? demande Chloé.

Elles s'écartent me laissant le temps de prendre une grande inspiration avant de me confier :

— Hier, je l'ai annoncé à Marc, il était furieux, et j'étais angoissée à l'idée qu'il m'abandonne lui aussi, dis-je en essuyant mes larmes. J'ai peur tout le temps : peur de revoir Maxens, peur de croiser son regard, peur de sentir son parfum, peur de ressentir un tas de sentiments que j'essaye de refouler depuis qu'il est parti. Je le déteste pour m'avoir abandonnée. Mais j'ai peur de l'aimer comme avant. Je suis terrifiée par son retour parce que je ne veux pas détruire ce que Marc et moi construisons.

Voilà c'est dit. Le dire à voix haute allège un peu le poids sur mon cœur. Je continue :

— Erwan parle souvent de son père et ça me fait peur. Si Max repart, je ne pourrais pas revivre cette douleur. Et Marc m'abandonnera, c'est évident. Qui voudrait de quelqu'un qui ne parvient pas à enterrer le passé ? En gros, j'ai peur tout le temps. Qu'est-ce que je dois faire ? demandé-je pleurant une nouvelle fois, mes joues ruisselantes de larmes.

Les filles se regardent et pour une fois, Laetitia prend la parole la première :

— Éva, je pense que tu ne l'as jamais oublié parque que tu n'as jamais connu les raisons de son départ. C'est une sorte de deuil je crois : tant que tu ne sais pas, tu ne peux pas tourner la page. Et Marc le sait, il a toujours su que l'ombre de Maxens rôdait autour de vous. Je ne vais pas dire que Marc ne t'aime pas hein, mais il est assez compétiteur dans l'âme et ...