*Chapitre 5

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L'eau chaude ruisselle agréablement sur mon corps mais n'apaise en rien la douleur dans mon cœur et mon âme.

Maxens est parti. Il faut que j'arrête de pleurer pour lui, il ne le mérite pas. Marc a raison, je dois tourner la page pour que notre bonheur puisse être éclatant. Marc est mon pilier, il est beau, honnête, fidèle, c'est un beau-père formidable avec Erwan, ma famille et mes amis l'adorent. Je ne veux pas le perdre lui aussi, j'ai besoin de lui dans ma vie, alors s'il lui faut une preuve de mon amour, je ne mettrais plus les pieds dans notre pub.

Sauf ce soir. Oui, voilà, ce soir, je pénétrerai une dernière fois dans ce lieu que je considère comme chez moi. Je vais dire adieu aux souvenirs qui m'assaillent à chaque fois que j'y vais, à nos fous rires, à nos instants de de bonheurs partagés.

Vais-je m'y restreindre ? Je ne sais pas, je ressens malgré moi le besoin de penser à lui, là-bas, une fois par mois avec mes amies. Pourquoi ? Je ne le sais pas non plus, seulement que c'est plus fort que moi...

Une serviette enroulée autour de mon corps, toujours dans mes réflexions et le sèche-cheveux en main, je n'entends pas Marc entrer dans la salle de bain et sursaute quand je sens son corps dur se coller contre mon dos. Ses bras musclés encerclent ma taille et son visage vient se nicher dans mon cou.

— Je suis désolé, dit-il d'une voix étouffée. Je ne voulais pas te faire pleurer. Pardon.

Je recouvre ses bras des miens en signe de paix après avoir éteint et posé le sèche-cheveux sur la console.

— Tu n'as pas à t'excuser, tu as raison, je lui réponds d'une voix faible. Je t'aime Marc et je sais qu'il faut que j'arrête d'y aller, ou du moins pas aussi régulièrement, mais c'est difficile, je n'y arrive pas.

Ses bras se resserrent et quand nos yeux se croisent finalement dans le miroir, je perçois un profond regret dans le gris de ses yeux. Mon cœur se serre de le faire souffrir.

— Lorsque tu reviens du pub, tu redeviens distante comme au début de notre relation et je n'aime pas ça...

— Marc...

— Attends, laisse-moi finir, me dit-il d'une voix posée. Après avoir passé ta soirée dans ce pub, tu t'isoles, tu restes dans tes pensées, tu parles peu et j'ai l'impression de te perdre à chaque fois et je ne le supporte plus...

— Je sais, je suis désolée, dis-je pour seule réponse.

— Ok. Mais réfléchis-y s'il te plait. Ça ne peut plus continuer ainsi. Termine de te préparer, je vais donner à manger à Erwan.

Sur ces quelques mots, il embrasse mon cou, retire ses bras de ma taille et sort de la salle de bain avec un sourire qui n'atteint pas ses yeux.

Je saisis mon téléphone qui vibre, annonçant l'arrivée d'un message :

De Laeti

« On arrive bientôt Poulette ! »

De moi

« OK, je suis presque prête :-) »

Mes cheveux châtains sont bouclés et resterons lâchés en cascade dans mon dos. Mon regard de jade sera sublimé par un simple coup de crayon khôl et d'eye liner, habitude que j'ai gardée depuis notre premier rendez-vous, pendant lequel il m'avait murmuré dans le creux de l'oreille « tes yeux sont magnifiques comme ça, ne change jamais, je t'aime ».

A dix-huit ans, Maxens s'est engagé dans l'armée. J'étais effondrée. Les années ont passées et ne l'ai revu que rarement à cause de ses missions de plus en plus longues. À l'enterrement de vie de jeune fille / garçon de Chloé et Bastien, un mois avant leur mariage, notre amour était toujours intact et les choses en entrainant une autre, nous avons passé une nuit fabuleuse qui restera gravée dans ma mémoire. Malheureusement, mes beaux yeux ne l'ont pas empêché de repartir pendant leur mariage et depuis, silence radio. Il m'a abandonnée.

Si seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant