Si seulement...

Chapitre 20

« Les plus belles histoires d'amour sont celles qu'on n'a pas eu le temps de vivre. »

Claude Lelouch


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Les paupières lourdes de sommeil, j'ouvre difficilement les yeux. Maxens dort à point fermé, un bras replié sous sa tête, son corps tourné vers le mien, dans une position semblable à la mienne. Nos corps s'aimantent même pendant notre sommeil. Je ne bouge pas par crainte de le réveiller et en profite pour l'observer longuement. Une mèche de ses cheveux bruns retombe sur son front et mes doigts picotent d'envie de la toucher. La couette est basse, découvrant son dos à la peau satinée. Je fronce les sourcils quand je distingue un tatouage au bas de son abdomen. C'est une phrase mais la position de Maxens ne me permet pas de la lire. Dommage.

— Bonjour, dit-il.

Mes joues s'empourprent quand je constate qu'il m'observe également. Mon haut est remonté, dévoilant mon ventre et sans doute la naissance de ma poitrine. Ses yeux détaillent chaque partie de ma peau nue à découvert et ses iris prennent des éclats dorés. Embarrassée par l'intensité de son regard, je me lève.

— J'ai faim, les autres doivent être levés aussi. Tu viens ? je demande.

— J'arrive, répond-il.

J'enfile rapidement un jogging par-dessus mon short et un sweat. Toujours allongé, Maxens ne me quitte pas des yeux jusqu'à ce que je referme la porte derrière moi.

Arrivant dans le séjour, Bastien Laeti et Chloé sont attablés, une tasse fumante devant chacun d'eux.

— Salut, je dis.

— Bien dormi ? demande Chloé.

Je roule des yeux. Non pas du tout. J'ai mis beaucoup de temps avant de trouver le sommeil. La présence de Max à quelques centimètres n'aidant pas.

— Oui ça va, je mens. Et vous ?

— Bof j'ai entendu Chloé se lever toutes les heures, râle Laeti.

— Oh ça va tu verras toi quand tu seras enceinte. On en reparlera !, réplique Chloé. Hein Éva !

— Salut tout le monde, de quoi vous parlez ? demande Max en arrivant à son tour.

L'intervention de Nico débarquant depuis l'entrée et brandissant un sachet de viennoiseries me sauve in extremis d'une situation plutôt compromettante. Je ne suis pas encore prête à lui dévoiler l'existence d'Erwan.

— Qui veut des croissants ? scande-t-il.

Le petit déjeuner englouti, nous attendons Bastien, le dernier à passer par la salle de bain.

— Aujourd'hui c'est balade en VTT pour découvrir le parc, nous annonce Laeti. Et pour ceux qui ne peuvent pas, c'est séance massage, dit-elle en s'adressant à Chloé.

— Oh je peux faire ça aussi ? demandé-je avec envie.

— Comme tu veux chacun est libre, me répond-elle.

Allongée à côté de Chloé, nous profitons des mains expertes des masseuses. Quelques gémissements s'échappent de nos lèvres, preuve de notre relaxation.

— Je bénis Laetitia pour cette idée, murmure Chloé.

— C'est clair, je réponds le yeux clos.

— Nous n'avons pas eu le temps de parler toi et moi depuis le barbecue. Comment tu vas ? me demande-t-elle.

— Perdue, dis-je. Je crois que j'aime toujours Maxens. Tout en lui me manque. Tout en lui m'apaise. Mais j'ai toujours cette angoisse, ce je ne sais quoi qui me retient de tout lui dire.