*Chapitre 14

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La maison de mes parents est toujours la même, et l'odeur du vieux bois toujours présent. Je m'arrête sur les cadres dans l'entrée, où je suis dans les bras de mon père, des bottes en caoutchouc rose aux pieds riant aux éclats, un crabe dans les mains levé fièrement au-dessus de ma tête. Une autre photo, celle du mariage de mes parents, et juste à côté de ce cadre, la photo de groupe au mariage de Chloé sur laquelle on voit Maxens me regarder intensément et tenir fermement ma taille. Je ne reconnais pas mon regard pétillant de joie.

— Heu tu comptes déménager sa chambre ? se moque ma mère me voyant chargée comme une mule.

— Ah ah très drôle ! Viens m'aider plutôt ! dis-je boudeuse interrompant ma contemplation.

Nous montons le tout dans mon ancienne chambre que mon père a repeinte en bleu et blanc pour Erwan, sans avoir besoin de changer le mobilier en bois clair.

— Pourquoi cette grosse peluche ? demande ma mère en riant.

— Erwan voulait le même chien que son père, dis-je.

— Y'avait pas plus petit ? rit-elle

— Je ne pouvais pas lui dire non Maman. C'est compliqué, dis-je dans un souffle.

Ma mère m'invite à rejoindre mon père au salon pendant qu'elle prépare du café italien, mon préféré, avant de tout lui expliquer.

Le salon est assez grand, les murs blancs, le canapé en cuir marron trône fièrement entouré des deux fauteuils assortis dont l'un d'eux est occupé par mon père. La cheminée en briques rouges sépare le salon de la salle à manger où une grande table en chêne massif de style renaissance occupe toute la place. Je prends place à côté de mon père et lui demande :

— Ça va Papa ?

— Où est Maxens ma puce ? Il n'est pas avec toi ? C'est étrange, il avait dit qu'il viendrait aujourd'hui pour nous l'annoncer, dit-il inquiet.

— Fais pas attention Éva, dit ma mère revenant de la cuisine et posant trois tasses sur la table basse.

— Il ne faut pas qu'il parle de Maxens devant Marc en ce moment.

— Tu lui as dit ? m'interroge-t-elle.

— Oui et ça ne s'est pas bien passé, je réponds.

Ne cachant rien à ma petite maman qui connait toutes mes craintes, tous mes chagrins, toutes mes joies, je lui raconte mon annonce de samedi et la violence des propos de Marc dimanche. Au fur et à mesure que j'avance dans mon récit, ma mère passe par toutes les émotions, pour s'arrêter sur de la colère envers Marc.

— Quel odieux personnage ! conclut-elle réfléchissant à mille à l'heure. Il est temps que Maxens revienne, Marc ne pourra plus vous faire de mal, affirme-t-elle.

— Maman, je ne vois pas le rapport. Arrête de toujours tout ramener à Maxens, il est parti ! dis-je en haussant le ton.

— Il a surement de bonnes raisons, à l'inverse de Marc qui n'a aucune excuse d'avoir agi ainsi ma chérie !

J'ai un goût amer dans la bouche en constatant que tous n'apprécient pas Marc. Il a fait UNE erreur depuis cinq ans dont trois de vie commune, certes la seule qu'il ait faite a du mal à passer mais l'erreur est humaine non ?

— Bon faut que j'y aille, j'ai des dossiers à terminer, dis-je pour couper court.

J'embrasse mes parents, recommande à ma mère de ne pas coucher Erwan trop tard, et retourne à ma voiture.


Arrivée à la maison, je passe un petit coup de téléphone à Chloé pour connaitre l'heure prévue pour le barbecue du lendemain.

Si seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant