Chapitre 18

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« Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. »

Artiste, écrivain (1866 - 1944)



Les mains crispées sur le volant, l'autoradio éteint, je me repasse le film de la soirée quand Maxens et moi sommes revenus de balade.

— Je t'attends à la maison, CHEZ NOUS ! hurle Marc.

— Si elle en a envie, réplique Maxens. Tu n'as pas d'ordre à lui donner.

Maxens est toujours aussi protecteur. Dès que Marc a haussé le ton, Max a tiré sur ma main me positionnant derrière lui et ce, sans tenir compte de la fureur de Marc.

Depuis notre toute première rencontre, il suffit d'un seul regard entre Max et moi pour que nous nous comprenions. Et c'est ce qu'il s'est passé encore ce soir. Il ne devait absolument pas envenimer la jalousie de Marc et je devais gérer seule cette situation déjà bien compliquée. Refoulant son envie de me défendre, il a accepté de partir.

En revanche, Marc est incontrôlable quand il s'agit de Maxens. Depuis que je le connais il exècre le père d'Erwan. Il nous est impossible d'en discuter sans qu'il ne hurle. Alors sitôt la porte passée par Maxens, je fulmine :

— Non mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi ? Pourquoi tu me fais une scène de jalousie ? Et retire-moi ce sourire victorieux sur ton visage, tu n'as rien gagné !

— Tu rigoles ? Tu profites que j'ai le dos tourné pour aller le retrouver ! Quelle belle surprise ! Figure-toi que je culpabilisais d'avoir douté de toi, d'avoir été infecte dimanche, réplique-t-il. Alors comme un con j'ai voulu rentrer plus tôt en venant te retrouver ici puisque tu m'avais parlé du barbecue.

— Tu n'es plus le bienvenu ici, le coupe Bastien s'attirant une répartie acérée de Marc.

— Sans déconner ?! Je n'ai même pas eu le temps de m'excuser que tu t'es fait une joie de me dire qu'elle était partie faire une balade en moto !, éructe-t-il. Et avec lui en plus ! Tu jubiles hein ?

— On n'a même pas eu le temps de te dire pourquoi elle était avec lui, t'es monté en pression tout seul, essaye de le calmer Chloé. Bast devait l'emmener mais il s'est fait mal à la main.

— Sérieusement Chloé, tu me prends pour qui ? Pour un lapin de trois semaines ? Tu me crois si naïf que ça ? Il n'a rien ton mari ! hurle-t-il plus fort faisant reculer mon amie. Et toi tu m'as menti !, s'adresse-t-il à moi en me pointant du doigt.

— Calme-toi Marc. Rentre à la maison et j'arrive. On s'expliquera, je lui dis en reprenant une voix plus posée.

Me fusillant du regard, Marc ajuste son col avant de claquer la porte derrière lui. Un flot de désespoir m'envahit en contemplant l'expression ébahie de mes amis par cette fin de journée.

— Je suis désolée que vous ayez assisté à ça.

Bastien pouffe de rire en chassant l'air de sa main.

— Ce n'est rien Éva, dit-il. Alors cette balade ?

— Chéri ?, l'interpelle Chloé les mains posées sur ses hanches, fronçant les sourcils d'un air réprobateur.

Suivant son regard vers ladite main douloureuse de Bastien, je réalise que ce n'était que du cinéma. Encore un coup monté de toute pièce de sa part, nous consentant un moment en tête à tête, à Max et à moi. Percé à jour, Bastien pince ses lèvres pour ne pas rire et Chloé lève les yeux au ciel.

Si seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant