« Je crois que je suis tombé amoureux de Gabriel le premier jour d'école, quand j'ai renversé ma boîte à goûter sur le sol et que ça ne l'a pas gêné de me donner le sien. En entier. Il est tout le temps là pour moi, Gabriel. Même si ce n'est pas toujours de la façon dont je l'espère. »
— Naël Hart
Depuis hier soir, j'ai eu soixante-dix-sept appels en absence de ma mère. Soixante-dix-sept. C'est énorme et, pourtant, je crois que ce n'est pas assez pour me donner envie de décrocher. Marie m'a harcelé partout où elle le pouvait et mon père m'a laissé un seul et unique message que j'ai supprimé sans même écouter.
William est parti à sa réunion nulle après que Fabiolito l'ait harcelé au téléphone et je me suis dit que, si ma mère arrivait à quatre-vingts, alors je répondrais.
Quatre-vingts est arrivé plus vite que je ne l'aurais imaginé, j'aurais dû me dire cent.
« Gabriel ? C'est toi ? Bon sang, mais pourquoi est-ce que tu ne répondais pas !?
— Parce que vous vouliez avoir la paix.
— Pas du tout ! Rentre à la maison, mon chéri. C'est complètement idiot. Si tu as passé la nuit dehors, je refuse que ça se reproduise. Naël nous a affirmé qu'il ne savait pas où tu étais, mais j'ai un peu de mal à le croire.
— Vous laissez Naël tranquille. Il n'en sait rien du tout.
— Ah non ?
— Non. Et j'ai pas dormi dehors, j'ai trouvé un endroit où habiter pour un moment.
— Chez qui ? Avec quel argent ? Gabriel, il faut que tu rentres, on est tous très inquiets.
— Vous ne devriez pas. Arrête de me harceler comme ça, maman. T'as passé une semaine à ne pas m'adresser la parole alors maintenant fiche-moi la paix.
— Je suis désolée, mon chéri. Nous étions en colère ! Tu pourrais le comprendre, au moins ?
— Bah comprenez que j'ai pas envie de vous voir, alors.
— Quand est-ce que tu vas rentrer ?
— J'en sais rien, je ne sais pas si j'ai envie de rentrer. Je sais que je vous fais honte.
— Gabriel, cesse un peu d'être dans la provocation comme ça, à ressasser les mêmes histoires fausses sans cesse.
— Je ne provoque rien du tout, maman. Marie me l'a dit et je le lis sur votre visage. Cette semaine, vous vous êtes installés à l'opposé de moi à l'église pour "mieux entendre" et quand j'ai eu la politesse de ne pas vous suivre parce que je ne suis pas stupide, aucun de vous ne m'a invité à le faire.
— On a été maladroit.
— Non, maman. Vous avez eu honte. Et je m'en fiche, d'ailleurs, je peux comprendre. C'est pas grave. Mais arrête d'insister, maintenant. Ça me blesse vraiment. Au moins, vous vous retrouvez dans la configuration familiale dont vous avez toujours rêvé et c'est mieux comme ça.
— Gabriel, tu dis n'importe quoi, tu sais très bien qu'on t'aime autant que ta sœur.
— Quand tu m'aimeras autant qu'elle à l'extérieur de la maison, on en reparlera. Maintenant, laisse-moi tranquille. »
Sans lui laisser le choix, je raccroche rapidement. Je me sens vide parce que j'ai certainement un trou béant à la place du cœur et je peine à déglutir. J'ai besoin de me changer les idées alors j'appelle William plusieurs fois, mais il me balance sur messagerie avant de m'envoyer un message.
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Gabriel
Teen FictionGabriel est un jeune homme mal dans sa peau, même s'il ne le montre jamais. Gabriel est entier, passionné, turbulent et provocateur. Gabriel sait ce qu'il veut et pourquoi il le veut. Gabriel n'a aucune limite et c'est ce qui fait qu'on l'adore ou q...