Chapitre 13

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« Quand on y pense, c'est assez simple d'être heureux. Il suffit juste de le vouloir. »

— Naël Hart


Mes parents m'ont payé le meilleur cadeau d'anniversaire qui soit : un week-end à Disneyland Paris avec Flynn. C'est la première fois qu'on va être en week-end vraiment tous les deux et je suis vraiment heureux que ça se passe là-bas.

D'ailleurs, la première journée est une véritable réussite. Même si y a beaucoup de monde, on arrive à faire plein d'attraction, on mange dans le restaurant de La Belle et le Clochard à midi et le soir, dans celui de Pirates de Caraïbes. J'en prends plein les yeux et je crois que Flynn aussi. On ne peut pas ne pas retomber en enfance, lorsqu'on est ici. On a couru comme des gamins dans le Labyrinthe d'Alice, on a tourné jusqu'à avoir mal au cœur dans les tasses, on a hurlé dans le Train de la Mine, j'ai versé une larme dans Space Mountain et Flynn a eu le mal des transports dans Star Tour. Sans parler de la magie de Peter Pan ou du Monde des Poupées ou bien qu'on se soit perdu au centre de la terre et qu'on ait failli se disputer sur la route à prendre pour rejoindre le Temple d'Indiana Jones. On a même pu prendre une photo avec Jafar et on a acheté la photo de Pirate des Caraïbes parce que Flynn m'embrassait au moment de la chute et que le résultat est vraiment drôle. C'était tellement génial que j'ai hâte d'être à demain pour découvrir le second parc mais, pour l'heure, on rentre à l'hôtel après le spectacle et je suis carrément sur les rotules.

Flynn passe un bras autour de ma taille et je me blottis volontiers contre lui pour continuer de marcher.

« Finalement, c'est un peu mon anniversaire à moi aussi.

— T'es bien tombé, hein ?

— Ah mais c'était uniquement dans le but d'aller à Disneyland Paris que je te convoitais.

— Maintenant que c'est fait, tu vas me garder quand même ?

— Bah j'sais pas, j'suis encore en réflexion. J'me dis que je peux encore attendre de voir ce que proposent tes parents l'année prochaine et puis j'aviserai.

— T'as raison, c'est plus prudent. »

Il éclate de rire et me vole un baiser auquel je réponds volontiers. C'est quand on entre dans la chambre qu'on réalise qu'il faisait vraiment froid dehors. J'ai le visage et les mains en feu à cause du froid et je vais directement me coller au radiateur sous la fenêtre.

« Tu devrais aller te doucher, mon cœur.

— Bonne idée mais rien que de m'imaginer retirer mes vêtements et j'ai des frissons.

— Imagine-toi prendre un bain avec moi alors !

— Bah fais-le couler et j'arrive ! »

Il rigole et lève les yeux au ciel. C'est pas humain un temps pareil au mois de mars : il fait froid, gris, je ne parle même pas du vent qui nous a fouetté le visage toute la journée. Au moins, on n'a pas eu de pluie.

« J'ai hâte de voir les photos, me dit Flynn, alors qu'il fait couler l'eau dans la baignoire. T'en a pris des tonnes.

— Moi aussi, j'ai hâte. J'en ai tellement pris que je ne sais même plus ce qu'on va voir.

— Allez, enlève au moins ton manteau. T'es vraiment un frileux !

— C'est parce que j'aime les câlins...

— Ah, en fait c'est une feinte...? »

Je rougis malgré moi. J'ai vraiment froid, mais si ça peut l'inciter à venir me faire un câlin, je ne dis pas non. Flynn s'approche et quand j'ai enfin retiré mon manteau, il me fait le meilleur câlin de la journée.

« Je pourrais presque m'endormir là.

— Je n'en doute pas une seconde. »

Il dépose un baiser sur mon front avant de se détacher de moi pour aller checker la température de l'eau. J'en profite pour retirer mes chaussures et attraper mon téléphone portable. J'ai l'intention de remercier mes parents un milliard de fois pour ce week-end – et de leur assurer que tout va bien – mais je vois que j'ai dix-huit appels en absence de Marie ainsi qu'un message vocal de trois minutes et cinq SMS. Toujours de Marie.

L'espace d'un instant, je réalise que j'avais presque oublié son existence, parce que je ne l'ai pas croisé depuis qu'ils ont déménagé une rue plus loin, et je m'en veux beaucoup. Mais j'ai peur. J'ai trop peur de ce qu'elle pourrait m'annoncer et je n'ai pas envie que mon week-end soit gâché parce que si elle insiste, c'est forcément que ça leconcerne, non ?

« J'pense que tu peux venir, mon cœur ! »

Je sors de ma torpeur tout en réalisant que mon cœur bat à vive allure. Maintenant, j'ai presque trop chaud d'être aussi couvert.

« J'arrive. »

Je supprime toutes les notifications sans rien ouvrir et j'éteins mon téléphone portable avant de le ranger dans ma poche. Si mes parents n'arrivent pas à me joindre, ils appelleront Flynn et là, je pourrais les remercier.

Je me déshabille rapidement pour rejoindre mon amoureux qui s'est déjà installé dans l'eau.

« J'ai mis de la mousse. Vanille de Madagascar, s'il te plaît. »

Pour toute réponse, je me contente de lui adresser un sourire et il se redresse immédiatement dans l'eau.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien. Ça va. J'ai un coup de barre, t'as pas idée. »

Il sait que je mens, il me connaît. Mais il sait aussi que je lui parlerai lorsque je serai prêt. Alors il accepte de me croire et ouvre les bras. Je rentre dans la baignoire et on se cogne de partout parce qu'elle n'est pas bien grand alors ça m'arrache un sourire. Personne ne peut me rendre malheureux. Je suis celui qui décide et aujourd'hui, je décide que tout va bien.

« Y a plus de mousse que d'eau, j'te signale.

— C'est parce que j'ai appuyé trop fort et que tout le savon est tombé. Dans la vie, on ne maîtrise pas toujours tout. Faut savoir l'accepter, Naël. T'abuses. »

J'éclate de rire avant d'embrasser ses lèvres. Flynn c'est l'une des meilleures choses qui me soit arrivé. C'est mon Monsieur Bonheur.

« Naël ?

— Oui, Flynn ?

— C'était vraiment une super journée.

— Je trouve aussi. Et je suis content que tu sois là, avec moi.

— Je sais que j'ai beaucoup de chance.

— Bah oui, tu m'étonnes. Mes parents ne feraient pas ça pour n'importe qui ! »

Il sourit mais il ne rit pas. Je vois dans ses yeux à quel point il est sérieux.

« Je t'aime, Naël. »

J'embrasse immédiatement ses lèvres parce que je sais qu'il me teste. Je sais qu'il essaie de savoir ce qui ne va pas et que son seul moyen de savoir si je pense à Gabriel, c'est d'obtenir une réponse à sa déclaration. Flynn sait très bien que si je pense à Gabriel, j'ai du mal à me souvenir que je l'aime également et il a peur de ça. Peur de passer au second plan. Peur qu'un jour Gabriel revienne. Tous les jours, j'essaie de lui prouver qu'il n'a rien à craindre mais, aujourd'hui, j'ai beau l'embrasser, lui montrer de toutes les manières possibles et inimaginables que je l'aime pendant qu'on fait l'amour, je suis incapable de le formuler à haute voix. Ce n'est pas que je ne suis pas amoureux de Flynn. C'est juste que je pense à Gabriel et je suis incapable de le cacher.


#GabrielFIC 

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