Chapitre 3

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- Elle est apparue d'un coup, comme ça, dans les airs ! Et elle est tombée par terre, complètement évanouie. J'étais tellement surprise que je n'ai pas eu le temps de réagir tout de suite. Pour être honnête, après examen, je peux vous assurer que, quelques heures plus tard sans soins, son corps aurait probablement lâché. Puis ensuite son âme serait partie, quittant son hôte en piètre état. Mais, par Merlin, vous avez vu ses blessures ensanglantées et ses vêtements : ils étaient en pièces ! Qu'est-il donc arrivé à cette pauvre jeune fille ? Je n'arrive toujours pas à trouver la cause de son état inconscient et cela m'inquiète beaucoup Albus.

- Hum. Je vais devoir mener une petite enquête pour comprendre comment elle a bien pu arriver ici, malgré toutes les protections mises en place. Cette situation est extrêmement curieuse. Mais ne vous inquiétez pas, Pompom, cette jeune fille est sauvée maintenant, et cela grâce à vous et à vos miracles.

- Je sais, mais, elle a l'air tellement faible, à bout de forces, comme si on avait extirper toute flamme de vie de son petit corps. Et puis, elle est si pâle, comme un fantôme. Albus, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour soigner aussi vite que possible les dommages extérieurs. Cependant, j'ai vraiment peur qu'il lui reste des séquelles psychologiques, au vue de la gravité de son état en arrivant, répondit la surnommée Pompom. Je tiens aussi à préciser qu'après son réveil, elle pourrait rester amnésique pendant une courte durée.

- Malheureusement, je crains que vous ayez raison, comme toujours. Il faudra toutefois tirer au clair les circonstances de son arrivée et surtout celle de ses blessures. Je veillerais à avertir les professeurs et je m'assurerais personnellement de son bien-être.

- Vous voulez l'inscrire à Poudlard ! Albus, êtes-vous sûr que cela est bien prudent ? Nous ne savons rien d'elle, de sa situation ou même de sa nature !

- Notre chère inconnue est une sorcière, j'en ai la certitude. Comment aurait-elle pu tomber de nulle part à Poudlard, si ce n'était point le cas ? Et puis, je pressens en elle un grand potentiel magique, qui ne demande qu'à être découvert. Ce ne serait que du gâchis de gaspiller un tel talent. J'ai la fidèle impression que cet évènement ne se réalise pas par hasard.

- Je vous fais évidemment confiance, Albus, mais qu'est-ce que nous allons faire de cette pauvre enfant ? Le Ministère de la Magie a pourtant bien certifié dans leur dernière lettre qu'elle n'a pas été reconnue par le registre officiel des sorciers britanniques. Cela veut sans doute dire que c'est une étrangère et de surcroit sûrement orpheline. Vous pensez que ses blessures ont quelque chose à voir avec Vous-Savez-Qui et ses satanés fidèles, n'est-ce pas ?

- J'ai bien peur que notre cher Voldemort, appelez-le par son nom, je vous en prie, soit bien impliqué dans cette étrange affaire. Pour sa famille et sa nationalité, nous verrons tout cela lorsqu'elle se réveillera. D'ailleurs, Pompom, pour quand son réveil est-il prévu ? demanda la voix joyeuse d'Albus Dumbledore, présentement Directeur de l'école de sorcellerie dénommée Poudlard et considéré par la majorité des concernés comme le plus grand sorcier de son temps.

- Elle se réveillera surement demain matin, du moins je l'espère, répondit Mme Pomfresh, la seule infirmière de cette même école. 

Mme Pomfresh était intérieurement très inquiète pour la jeune fille étendue dans un des lits de son infirmerie. Ces sortes de blessures, elle n'en avait vu que rarement dans sa vie et elles résultaient toutes d'expérience de magie noire sévère. La vieille n'arrivait cependant pas à trouver la cause précise de l'inconscience de sa patiente. Mais elle n'en laissait rien paraître, comme à chaque fois que quelqu'un se blessait. Qu'allons-nous faire d'elle lorsqu'elle sera de nouveau parmi nous ? Voilà la triste question à laquelle la brave femme pensait, avec un léger soupçon d'inquiétude. C'était une chose d'être blessée, mais une autre complétement différente d'être perdue et isolée, dans un lieu et entourée de gens inconnus

- J'ai trouvé une petite famille chaleureuse et bienveillante de Moldus, dont le mari travaille en interaction avec le Ministère. C'est une personne en qui j'ai entièrement confiance et je pense qu'il conviendrait avec notre chère inconnue. Ils vivent actuellement dans un petit village près de Londres. John m'avait d'ailleurs confié au cours d'une  profonde discussion que sa femme et lui-même avaient toujours eu l'envie d'avoir un autre enfant. Ils n'ont qu'une fille unique et ils ont toujours eu peur qu'elle souffre de cette solitude. Il me semble qu'à l'œil, elles ont le même âge ou du moins sont dans la même tranche. Ce serait donc parfait pour notre inconnue, au cas où elle n'aurait aucun endroit pour vivre.

- Il est vrai qu'on ne peut pas la confier à une famille sorcière. Cette dernière poserait beaucoup trop de questions, auxquelles nous serions même pas sûrs de répondre nous-même. Il serait d'ailleurs malvenu de révéler la vérité à  qui que ce soit à son sujet. Le Ministère est déjà très suspicieux, et cela ne m'étonnerait pas qu'il nous envoie l'un de leurs agents pour fouiner et déterrer la moindre information dans leurs intérêts.

- Vous avez tout compris Pompom ! Le Ministère à Poudlard, quelle vision d'horreur. Bon, il faut que je règle encore quelques détails, je serai donc dans mon bureau. Prévenez-moi si le moindre changement se produit !

Le silence se fit enfin dans la grande salle blanche, vide d'autres patients et de bruit. Quant à la mystérieuse sorcière, elle gémissait de douleur dans sa léthargie devenue permanente. Parfois ses cris étaient si glaçants qu'ils faisaient sursauter Mme Pomfresh, quelque peu surprise, mais sentant son sang glacial couler dans son corps pétrifié. L'infirmière, même si elle le souhaitait, ne pouvait  malheureusement rien faire de plus pour l'adolescente inconsciente car elle risquait d'aggraver sa situation.

Elle soupira une dernière fois et repartit dans la salle adjacente pour terminer la fabrication d'une de ses potions. La nuit commençait déjà à envahir le ciel quand Pompom se prépara à rentrer chez elle. Après quelques vérifications nécessaires et certaines précautions, elle transplana en direction son appartement. Heureusement que le sort qui empêchait tout transplanage au château était levé durant les vacances d'été. En partant, elle se promit de revenir le lendemain plus tôt qu'à son habitude pour pouvoir veiller sur sa petite protégée.

Ginny EvansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant