**** ETHAN ******
Mat : calme toi Ethan.
D’un geste rageur de la main, je poussai un vase qui se fracassa sur le sol.
Moi : ne me demande pas de me calmer merde. Ma femme a disparu depuis 10 longues heures alors non, je ne me calme pas.
Il me regarda posément, regarda les débris du vase près de moi puis me regarda encore. Je savais qu’en temps normal, si j’avais fait ça, il m’aurait passé un savon mais il avait bien vu que je n’étais vraiment pas d’humeur. Il était minuit passé et tous les enfants dormaient déjà. J’étais encore chez Mathieu à attendre, encore et encore mais rien. On était au salon Mathieu, Franck (le mari de Leila), mon père, Lilia, Leila et moi. Je n’avais pas encore informé Maman Murielle mais je savais que si d’ici 6 h du matin, on ne l’avait toujours pas retrouvé, j’allais devoir la prévenir.
Papa : tu as prévenu sa mère?
Je m’assis et je pris ma tête entre mes mains.
Moi : non, j’espère qu’on la retrouve d’ici ce soir pour ne pas l’affoler et l’angoisser.
Papa : elle voudra faire ta fête si elle apprend que son enfant avait disparu pendant 10 heures et que tu ne l’as pas prévenu.
Moi (sans conviction) : mais il est minuit.
Papa : Anastasie a besoin de ses prières.
Je passai ma main sur mon visage. Non…
Lilia : mets-toi à sa place. Si Aurore par exemple disparait même une heure et que personne ne me prévient, j’aurais la rage. Appelle-la.
Résigné, je me levais et allai passer le coup de fil dans la pièce à côté. Ça sonna une fois à peine qu’elle décrocha.
Moi : maman…
Maman Murielle : bonsoir, qu’est ce qu’il y a? Comment va ma Anastasie? Où est-elle?
Le sixième sens des mères.
Moi : elle a… (Prenant une profonde inspiration) elle a été kidnappée vers 14 h.
Maman Murielle : que quoi? Woyooooooo mamééééé ma fille yééé. Et c’est maintenant que tu me dis? Ma fille ohh. Pardon j’arrive.
Moi : personne n’est à la maison maman. Je suis chez Mathieu et un ami général la cherche activement.
Maman Murielle : et tu veux que je reste assise chez moi à ne rien faire? Hein je dois rester là oendant que ma fille est je-ne-sais-où. Wooye tu veux me tuer?
Moi : non maman mais on ne peut rien faire à part attendre et prier. Je ne veux pas risquer qu’il t’arrive quelque chose en venant ici.
Maman Murielle : wèèèh ma fille oh. Pourquoi tant de souffrances?
Moi :…
Maman Murielle : bon, au moindre détail, à la moindre nouvelle information tu me tiens immédiatement au courant.
Moi : d’accord.
Maman Murielle (après un silence) : sois fort.
Moi : toi aussi maman.
Clic.
Je repartis m’assoir sur un canapé au salon. J’étais rongé par le stress. Et en dehors de l’angoisse, j’avais peur. Peur que l’histoire se répète. Oui j’avoue, cette idée m’avait traversée l’esprit mais je l’avais vite repoussée de mon esprit. Le très haut ne pouvait pas me faire ça, pas encore une fois. J’étais à mes réflexions quand mon téléphone sonna. Je sautai dessus pour décrocher. À cette heure, la moindre lueur d’espoir m’était vitale. Tous ceux qui étaient au salon portèrent leur attention sur moi.
Moi : allo général?
… :…
Moi : allo?
Voix d’homme : Anastasie c’est ça? Le nom de votre femme.
Moi : alors c’est vous qui l’avez? Combien voulez-vous pour me la rendre? Votre prix sera le mien.
L’homme : votre femme ne m’intéresse pas, je ne la connais pas mais je sais où elle se trouve.
Moi : alors dites-moi.
L’homme : je le ferrais et je vous conseille de courir. Le temps, vous n’en avez plus à perdre.
Moi : merde dites-moi.
Il me donna toutes les indications pour la retrouver.
L’homme : une dernière chose, vous ne me connaissez pas.
Clic.
Et il avait raccroché mais à l’heure actuelle, j’en avais cure. J’informai tout le monde de la situation changeante au salon et j’appelais le général ainsi que maman Murielle.
Nous prîmes la route à peine cinq minutes après le coup de fil. Les femmes étaient restées pour s’occuper des enfants et le général devaient nous rejoindre directement sur les lieux avec des policiers. L’homme ne m’avait pas dit à quoi m’attendre en ce qui concerne le nombre d’homme ou s’ils étaient armés. C’est le cœur battant que je me garai devant cet entrepôt abandonné à peine quelques secondes après les policiers. Ils sortirent et entourèrent l’entrepôt. On sortit tous de la voiture quand le part brise d’une voiture éclata. La balle était passée juste sous mon nez. Tout s’accéléra. On nous fit passez derrière les voitures tandis qu’un échange de tirs se faisait déjà.
Le général : rendez-vous sans résister.
Pour seule réponses, d’autres tirs fusèrent. Je me demandais dans quel endroit Anas pouvait se trouver dans tout ce merdier. J’avais le cœur battant à tout rompre, non seulement pour elle, mais aussi pour nous tous ici présent et nos familles. Pendant que le général et sa troupe échangeaient des tirs avec ceux qui détenaient Anas, une autre avaient réussis à entrer dans l’entrepôt et attaquèrent les tireurs fous par derrière. Ils furent très vite neutralisés et les policiers entrèrent en premiers pour vérifier si la voix était libre avant qu’on ne suive.
Moi : avez-vous vu ma femme?
Pourquoi personne ne répondait? Je courus à l’intérieur et quand j’entrai dans une pièce, ce que je vis me glaça le sang. Anastasie était couchée sur le ventre dans du sang au sol. Un homme était allongé près d’elle. Il avait une arme en main et était blanc comme neige. Je me rapprochai d’elle en courant et m’agenouillai sans me soucier du sang. Je la pris dans mes bras et cherchai à entendre son pouls. Je vous en pris, Seigneur, faîtes qu’elle vive.
Moi (heureux) : elle respire. Elle respire.
Je la portai dans mes bras en courant vers la sortie. Elle respirait, elle n’était pas morte. (Et toc. Oui vous qui lisez là).
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**** ANASTASIE ****
J’ouvrais difficilement les yeux. J’avais atrocement mal au bas ventre. C’était insoutenable.
Moi (gémissant de douleur) : ahh ma… jo… Noëlla.
Je vis Ethan sourire au dessus de moi et mettre sa main sur ma joue. Elle était rouge de sang.
Ethan : chut, ne cherche pas à parler.
Moi (sanglotant) : j’ai… tel…tellement mal. Aide-moi.
Ethan : Chuut, tout va s’arranger. Je te le promets.
Moi : il…il m’a tiré…dessus.
Ethan : non, tu n’es pas blessée. Tu n’as reçu aucune balle.
J’étais plus que surprise. Cette douleur n’était pas imaginaire et le sang?
Moi : le sang…
Ethan : il ne vient pas de toi mais de ton assaillant. Il a reçu une balle dans la colonne vertébrale.
Moi : mais…
Ethan : chut, tu t’épuises. Ne dis plus rien.
Je voulus encore protester mais la douleur me fit taire. Je sentis le véhicule dans lequel j’étais se garer et je me sentis tirée hors du véhicule. Arrgh ne peuvent-ils pas faire plus délicatement? J’ai mal.
Moi (sanglotant) : j’ai mal.
Ethan qui tenait ma main dû me laisser et on m’emmena faire une batterie d’examens. Quand on me fit une écographie, je ne compris pas.
Moi : pourquoi?
Le médecin : on veut être sûr que vous n’avez pas une masse.
Il continua son boulot et je vis qu’il me jetait des coups d’œil furtifs. Quand ils finirent, ils m’emmenèrent dans une chambre et firent venir Ethan à qui on avait mit une blouse stérile. Les infirmières me regardaient avec tellement de tristesse que je pris peur.
Moi : qu’est… (Prenant une inspiration) que ce passe t-il?
Le médecin : je suis désolé Madame mais vous avez perdu le bébé.
Quel bébé?
Ethan : comment ça? Quel bébé?
Le médecin : avec ce que vous m’avez expliquez, votre femme faisait un déni de grossesse total et est à terme sauf que le stress, mélangé à la chute qu’elle a fait et les chocs qu’on lui a donné (me regardant) je suis désolé mais vous avez perdu le bébé.
Moi (murmurant) : noon.
Ethan : et si elle était à terme, c’est que…
Le médecin : le bébé est mort dans son ventre. Je suis vraiment désolé mais nous allons devoir provoquer un accouchement en urgence.
Ethan : mais…
Le médecin : nous avons plus le temps. Si nous voulons sauvez madame, il faut intervenir maintenant.
Sur ce, il fit entrer des tonnes de personnes dans la chambre.
Moi : sniff mon Dieu, qu’ai-je fais pour mériter ça? Ohh Ethan… sniff.
La douleur n’était plus seulement physique mais aussi émotionnelle. J’avais mal. Je sentais comme un poignard qui s’enfonçait dans mon cœur. Je n’avais pas droit au bonheur, oui je l’avais compris. Je venais enfin d’assimiler cette réalité. J’avais tellement mal que ça m’empêchait presque de respirer. Ils consentirent à laisser Ethan dans la salle et il me tenait la main.
Médecin : maintenant poussez.
Moi : argghh ah sniff.
Médecin : poussez.
J’avais les yeux qui étaient plantés au plafond. Mes larmes coulaient en silence tandis que je poussais cet enfant que je ne verrais jamais grandir, cet enfant qui ne pleurera pas pour me signifier sa vie. Je poussais en sachant que je ne l’emmènerais pas à son premier jour à la maternelle, il ne me sourira jamais. Il ne vivra pas.
Médecin : une dernière fois, poussez.
C’est dans un dernier effort que je le sentis sortir de moi.
Médecin : Heure de décès 5h 10min (à moi) voulez-vous la porter?
J’acquiesçai et il me mit le bébé dans les bras. Mon bébé, ma fille. Je la berçais dans mes bras, l’imaginant en train de s’aérer les poumons. Je la regardais émerveillée. Comment puis-je avoir si mal pour un être que je n’ai jamais connu. Pour un être que je ne connaitrais certainement jamais.
Moi : Dolores comme douleur. À jamais dans mon cœur.
Ce fut la dernière phrase qu’Ethan m’entendit prononcer et n’importe qui d’autre. 2 semaines plus tard, dans ma chambre, seule dans le noir. J’avais perdu ma voix, j’avais perdu une partie de moi. Dolores l’avait emporté. Certains ne comprennent pas que je puisse chérir ainsi un souvenir d’à peine quelques secondes mais je n’en ai cure. Dolores comme douleur, j’avais mal. Ma responsabilité était de la protégée mais j’ai failli, encore une fois, à mon devoir de protéger les miens. Noëlla semblait me comprendre. Ethan me regardait tristement, ainsi que les autres mais je n’en voulais pas de ces regards.
J’entendais des bruits, ils s’activaient pour le voyage. On allait tous à assinie pour deux semaines. Ethan voulait qu’on change d’air, peut importe. Noëlla en avait besoin c’était le principal. On prit la route et seuls les enfants mettaient l’ambiance. Hum Jon, Jon, Jon. Il a causé tant de malheurs dans ma vie. On avait découvert qu’un de ces hommes était le frère de sa femme qu’il avait fait interner. C’est lui qui avait tiré ce jour là. Il avait tiré sur Jonathan et la balle s’était logé directement dans sa colonne vertébrale. Il était paralysé maintenant. Je savais qu’il avait prévu de se faire évacuer pour qu’on retire la balle mais l’opération était à hauts risques. Je n’en tirais aucune satisfaction de le savoir comme ça. Il était tellement misérable qu’il me faisait pitié et j’espérais qu’il s’en sorte. Quand nous arrivâmes à Assinie, le premier endroit où je voulais être était sur la plage. Ce que je fis. J’enfilai une robe rouge légère et descendis sans en informer personne. Je n’en voyais pas l’intérêt. Je me mis à marcher doucement sur la plage et laissant le brise maritime me caresser le visage. Je m’approchai de l’eau où j’entrai en m’enfonçant jusqu’à la taille. Je voulais aller plus loin quand je me sentis incapable d’avancer plus. Des bras puissants m’arrêtaient la taille.
Ethan : pourquoi tu me fais ça ANAS?
Moi :…
Ethan : C’était notre fille à tout les deux.
Moi :…
Ethan : je souffre autant que toi,…s’il te plait ne me fais plus ça.
Moi :…
Ethan : je ne supporterais pas de te perdre. J’en mourrais. Pense aux enfants qui ne comprennent pas ce qui se passe… je t’en supplie parle-moi.
Je n’arrivais pas à émettre un mot mais ses paroles me touchaient. Pour seule réponse, je me tournai et l’embrassai. Ce que je n’avais pas faut depuis 2 semaines et tandis qu’il prenait ma main dans la sienne, on regagna le rivage.
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À L'AUBE DES SENTIMENTS
RomantizmL'histoire d'une jeune fille qui apprendra à ses dépends que tout ce qui brille, n'est pas or. Mais une chose est sûre, tout le monde a droit à une deuxième chance.