CHAPITRE 49

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***** ANASTASIE ******
Moi : attends, répète un peu pour voir.
Jerry : tu as très bien entendu. Je vais être papa pour la deuxième fois.
Moi : wow, félicitation mon beau.
Jerry : merci, elle est seulement à 4 mois qu’elle me dérange déjà…
… : on voit que ce n’est pas toi qui double de volume hein, je te préviens déjà c’est le dernier. 3 enfants me suffisent.
Jerry : mais c’est pour la bonne cause.
Moi : elle a dit le? C’est un garçon?
Jerry : eh oui, c’est quand même moi.
Moi : tsuuoo Mitchie va être la seule fille quoi.
Jerry (chuchotant) : qui a dit? Les autres arrivent encore.
… : je t’ai très bien entendu et n’y compte même pas. Regarde mes pieds qui commencent à gonfler.
Moi (riant) : ma bs est fâchée hein.
Jerry : aka elle bavarde beaucoup là mais elle-même elle sait qui domine.
… : c’est avec moi que tu veux jouer? Si tu me touche encore, on change mon nom.
Jerry : mais chérie…
Kady : ne me chérie même pas.
J’étais juste morte de rire. C’est deux là se chamaillaient pour tout et pour rien mais ce n’était jamais grave. Elle était à sa deuxième grossesse, son premier garçon s’appelait Killian et il avait 11 mois.
Jerry : on va gérer…bon sinon Anastasie, comment va-t-elle?
Je savais qu’il faisait référence à Noëlla. On avait parlé de l’incident uniquement à des proches.
Moi : oh, elle reprend des couleurs; elle reprend peu à peu goût à la vie. On sort maintenant de temps en temps depuis deux mois pour qu’elle se réhabitue à socialiser.
Jerry : c’est bien comme ça elle ne sera pas complètement renfermée… Pauvre petite.
Moi (soupirant) : oui…bon parlons d’autre chose. Toi là, comment ça se fait que c’est à quatre mois de grossesse que tu m’annonces cette nouvelle?
Jerry : toi c’est qui d’abord?
Moi : ah bon hein, okay. Essaie encore de m’appeler Annie pour voir.
Jerry : wèèè je n’avais pas prévu l’énervement. Vous vous liguez contre moi les femmes si.
Kady : tu ignores quoi?
Moi : reste là tu dors au premier banc.
On continua de se chamailler quelques minutes avant que je ne prenne congés et raccroche. Je sortis de la chambre où j’étais allée pour parler et je m’avance vers les escaliers quand je vois Maël monter la dernière marche d’escalier. Non mais petit enfant de 17 mois là va me tuer hein. je m’approche de lui et me mets à son niveau.
Moi : tu vois comme tu es monté là nor?
Maël : maman.
Moi : ne dis pas maman pardon, réponds d’abord. Tu vois comme tu es monté là nor, descends comme tu es venu.
Maël : descendre?
Moi : oui mon bébé, descends je vois.
Il regarda vers le bas des escaliers avant de se tourner et de s’agripper au bas de ma robe.
Maël : Non. E veux pas descendre. A peur.
Moi : bien sûr que tu as peur mon bébé si, tu n’es pas assez grand pour ça.
Maël : non, A fort comme papa.
Je ne sais même pas qui a vacciné les enfants si avec non hein, mais moindre chose ils répondent non. Akieu. Maman dit que c’est leur âge. Et regardez moi petit bébé avec les grosses joues là, tu es fort comme papa mais tu ne peux pas descendre les escaliers.
Moi : mais oui mon cœur.
Je le pris dans mes bras avant de descendre.
Moi (criant) : Andréa ohh.
Elle sortit de la cuisine et vint près de moi.
Andréa : oui tantie..
Moi : l’enfant si était où?
Andréa (hébétée) : euh… je… j’habillais son frère et…
Moi : pardon Andréa, pardon. S’il te plait quand je te laisse avec lui ne le quitte pas des yeux. Tu sais bien que les deux là marchent déjà beaucoup et partout. Je ne veux pas me retrouver à l’hôpital.
Andréa : oui tantie, désolé tantie.
Moi : okay, fais venir les autres on va être en retard.
Je me dirigeai vers la salle à manger où devait se trouver Ethan. On se préparait tous pour l’Église. Nous y allions tous chaque dimanche et parfois les samedis aussi sans exceptions. Sans compter les prières familiales avant de dormir et le matin. C’était devenu comme un rituel qu’on ne manquait plus. Quand Maël vit son père, il se mit à gigoter dans tous les sens en le réclamant. Je l’ai seulement posé au sol pour qu’il aille rejoindre son père. On va donc faire comment, nous les mamans qu’on oublie vite là. Yeuch, l’ingratitude.
Melvin : maman.
Il se mit à courir vers moi en entrant dans la pièce mais dès qu’il vit son père, il prit la tangente.
Melvin : papa… Maël quitte vite.
Maël (croisant les bras et faisant la moue) : non.
Melvin : vite, vite.
Snif, si ça ce n’est pas l’ingratitude c’est quoi? Ethan réussi à caler les garçons sur chacune de ses cuisses.
Ethan : pourquoi tu boudes chérie?
Moi : eh, eh pardon gère tes enfants qui oublient comment j’ai crié en les poussant là bas à l’hôpital.
Ethan (amusé) : tu es jalouse?
Moi (faisant la moue) : aka laisse moi.
Ethan (parlant à Maël) : va voir maman.
Maël : non, a veux rester avec papa.
Je vis Malia qui était assise tout près retenir le rire et sourire.
Moi : mieuzeu oh, ceux qui ont les papas tchuipss.
Maël : maman.
Moi : eh ne m’appelle pas hein.
Melvin : a veux venir avec maman.
Il descendit de la jambe de son père et vint près de moi pour que je le porte, ce que je fis.
Melvin : maman e veux bonbons.
Malia qui jusque là assistait en silence à la scène se mit à rire aux larmes. Moins un, elle se couchait et tapait du poing au sol en riant. Je souffre trop quoi. Il vient me voir pour les bonbons sinon rien.
Moi : je travaille pour toi? D’ailleurs même quitte sur mes jambes.
Melvin : non, pas question.
Moi : eyééé bana pas question. On va où? Ce sont mes jambes ou c’est pour toi?
Melvin : pour moi.
Moi (dépassée) : mama…
Je me résignai et laissai tomber. Je vais donc faire comment? Noëlla nous rejoignit à son tour et nous pûmes quitter la maison pour l’Église. La chorale était engagée aujourd’hui jusqu’à les gens dansaient même. C’était la joie et elle était communicative pour nous tous, même pour Noëlla. La messe se termina et on sortit de là la joie au cœur.
Moi (à Ethan) : chérie, rentre avec les garçons s’il te plait. Je vais parler avec le prêtre et marcher un peu pendant qu’elles font réunion pour la première communion avec la catéchiste. Je rentrerais avec elles.
Ethan : d’Accord.
Il m’embrassa et me prit le visage dans sa main.
Ethan : soyez prudentes.
Moi : on le sera. Toi aussi fais attention.
Ethan : promis.
Il m’embrassa encore avant de partir avec les garçons. J’avais pu lire de l’inquiétude dans ses yeux comme à chaque fois qu’il devait se séparer de l’un de nous; même pour aller travailler. Je le comprenais assez, après ce qu’on avait vu, il en faisait parfois des cauchemars. Quoi qu’il en soit, les filles allèrent à la réunion et moi j’allai parler au prêtre. Finalement, la discussion dura plus que prévue et quand j’eu fini, les filles aussi avaient fini. Donc on prit directement la route de la maison.
Moi : on va marcher pour rentrer comme ce n’est pas loin là. Ça nous fera faire du sport.
Malia : mais maman… est-ce qu’on est alors grosses?
Moi : non mais ça ne nous empêche pas de garder la forme madame, allez avancez.
Malia : rhoo.
Moi : fais vite.
On se mit à marcher doucement en ayant acheté des glaces au passage, ce qui redonna le sourire à Malia. On marchait toujours quand je reçu un appel d’Ethan.
Moi : oui mon cœur.
Ethan : juste pour te dire qu’on a fait un crochet chez maman hein. Je l’ai appelé pour la saluer mais elle m’a seulement insulté donc vous n’allez pas nous trouver à la maison.
Moi : d’accord. Tu veux qu’on vous rejoigne?
Ethan : si…
Moi (l’interrompant) : en fait même on va vous rejoindre. On arrive à la maison, on se débarbouille et on vient.
Ethan : parfait. Veux-tu que je vienne vous chercher?
Moi : mais non, je ne vais pas te faire faire le chemin deux fois pour rien. Je prendrais ma voiture.
Ethan : d’accord à tout à l’heure.
Moi : bisou.
Ethan : bisou.
Clic.
Noëlla : beurrkk. Vous êtes bizarres les grands.
Moi (riant) : on verra bien quand tu va te marier dans une bonne quinzaine d’année.
Malia : papa aurait dit une bonne vingtaine.
Moi : laisse ton père comme ça.
On continuait notre chemin quand un homme s’est mit à me siffler. Tchip, tu me vois avec les enfants mais tu prends ton courage à deux mains pour siffler quand même tchips. Les hommes hein. On continua notre chemin sans faire attention au siffleur. Je le vis quand même se rapprocher.
L’homme : psss ma chérie mais tu es jolie deh.
Je continuais ma marche.
L’homme : comment belle femme comme toi peut marcher?
Pff.
L’homme : psss ma chérie de m’écouter deh, je peux être ton mari demain.
Que Dieu m’en garde. J’entendis ses pas se rapprocher et avant que je n’ais eu le temps de comprendre quoi que ce soit, il avait agrippé Noëlla par le bras.
L’homme : dit à ta tantie de…
Noëlla (criant): ahhhh
Elle donna un bon coup aux boulles du mec qui se tordit de douleur tandis qu’elle s’élançait en courant. Malia et moi partîmes à sa poursuite sans nous soucier de cet homme.
Moi : Noëlla… Noëlla s’il te plait arrête-toi. Noëlla.
On réussit à la rattraper mais elle était tremblante et pleurait. Malgré qu’on était à deux pas de la maison, je pris un taxi course. Elle n’arrêtait pas de pleurer et quand le taxi nous déposa chez nous, elle entra en courant dans la maison sans demander son reste. Je payai la course rapidement et me dirigeai vers la chambre de Noëlla mais elle s’était enfermée à double tour. J’ai eu beau frapper comme une malade, seule Malia réussit à intégrer la pièce.
Je partis me coucher dans ma chambre, déboussolée. Une heure passa et j’étais toujours dans cette même position quand quelqu’un frappa à ma porte.
Moi : entrez.
La porte s’ouvrit doucement sur Noëlla. Elle vint s’assoir près de moi et on resta dans le silence une dizaine de minutes.
Noëlla (la voix enrouée) : pourquoi ils ont fait ça?
Moi : je…
Noëlla : pourquoi ils m’ont fait ça? Je suis sûre que je ne méritais pas ça. Je n’avais rien fait snif…
Moi (la prenant dans mes bras) : bien sûr que tu ne méritais pas ça, personne ne le mérite ma chérie. Personne. Je suis tellement désolé. J’aurais voulu te protéger plus mais…mais je n’ai pas pu, je n’ai su. Je m’en veux tellement si tu savais.
Noëlla : ils…ils sont devenus quoi?
Moi (surprise): oh.
Normal que j’étais surprise. Depuis ‘’l’incident’’, elle n’avait jamais voulu savoir quelque chose sur cette affaire. Elle avait fait sa déposition dans une salle neutre avec caméra mais n’avait pas voulu en savoir plus.
Moi : ils sont en prison ma chérie, pour de longues, très longues années.
En effet, après que la police les ait tous arrêté à la maison, ils avaient été amenés au poste où on les avait bastonné à sang. Ensuite mis dans une cellule en attendant qu’on vienne faire une déposition chacun. Ce qu’on fit très vite. On porta plainte et le procès ne fit pas long. Ils avait écopés de 20 ans de prison ferme avec des millions de francs CFA d’amende qu’on avait toujours pas tout reçu d’ailleurs. Mais on n’attendait rien d’eux. Ils n’avaient pas voulu dire qui les avait envoyés et mystérieusement, deux d’entre eux avaient été tués en prison. Mais bon, ça ne nous concernait plus. Justice était faite même comme le commanditaire courait peut-être toujours. Mais on peut fuir la justice des hommes mais pas celle de Dieu donc…
Noëlla : est-ce qu’on pourra toujours aller chez grand-mère?
Moi : tu veux quand même y aller?
Noëlla : oui, je suis sûre que ça me ferra du bien.
Moi : d’accord. On y va dans 30 minutes.
Elle sortit d’un pas calme de la chambre. Cette expérience l’avait fait acquérir une certaine maturité même comme elle était encore fragile. Quoi qu’il en soit, je pris une douche rapide et m’habillait simplement avant de prendre la route à bord de ma voiture avec les filles. La circulation était assez fluide.
Malia : maman, tu crois que tata Leila sera là.
Moi : je ne…aahh.
Je me retrouvais à virer à droite évitant de justesse de me faire rentrer dedans par une voiture noire aux vitres fumées. Non mais oh, il tournait pour aller où comme ça?
Malia : maman?
Moi : j’arrive.
Je sortis de la voiture énervée. Il n’avait pas intérêt à m’avoir rayé la voiture hein.
Moi : non mais ça ne va pas dans votre tête? Vous…
Je n’eu pas le temps de parler plus que des hommes sortirent du coté arrière de la voiture et un me mit la main sur la bouche.
Moi : huuummm.
Tandis qu’il me tirait dans la voiture sur cette route presque déserte, je sentis mes yeux devenir de plus en plus lourds. Trou noir.
****
J’ouvrais difficilement les yeux. Une odeur piquante de je-ne-sais-quoi parvenait à mes narines. Je voulus faire un mouvement mais je sentis mes mains bloquées. Quand mes yeux consentirent à s’ouvrir enfin, je constatai que j’étais assise pieds et poings liés sur une chaise et la bouche bâillonnée. Je sentais la panique me gagner petit à petit. Je réfléchissais à un plan d’action quand j’entendis une porte s’ouvrir et de bruits de pas qui se rapprochaient. Je me raidis tout de suite. La personne s’arrêta derrière et un métal froid glissa sur ma joue. C’était un fusil. J’entendis alors murmurer contre mon oreille.
… : comme on se retrouve.

À L'AUBE DES SENTIMENTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant