CHAPITRE 35

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****** ANASTASIE ********
Je regardais à travers la vitre tandis qu’Ethan conduisait. C’était magnifique. Il faisait nuit et les lumières défilaient à vive allure devant mes yeux.
Moi : c’est joli.
Ethan : n’est ce pas? la côte d’ivoire c’est pas n’importe quel pays hein.
Moi (riant) : mais c’est qu’il prend la grosse tête.
Malia (derrière) : ça veut dire quoi prendre la grosse tête?
Moi : c’est quand une personne devient trop vantard ma chérie.
Noëlla : papa, il est vantard?
Ethan : mais non.
Moi : si, si.
Ethan : regarde comment tu gâtes mon nom devant les enfants?
Noëlla : ça veut dire quoi gâter ton nom?
Malia : c’est quand un personne ne parle pas bien de toi.
Noëlla : ah… tata Anastasie, pourquoi tu gâtes le nom de papa?
Moi : euh…
Ethan (murmurant) : mais les enfants si sont soyés hein.
Moi : je te dis. (À Noëlla) votre papa est drôle hein.
Noëlla : oui mais tata tu réponds pas?
Ethan et moi, on éclata de rire. Mais cette petite est tenace quoi? On ne peut même pas la blaguer un peu. On continua la route dans une atmosphère légère. Quand on arriva à destination, un gardien ouvrit la porte. La maison avait l’air deux fois plus grande que celle au Cameroun. Comment pouvait-il vivre avec ses deux seules ici? Bon mis à part Jasmine là, c’est quand même grand. On entra tandis qu’une femme qu’il me présenta comme Messie vint prendre mes affaires pour les faire rentrer. Un autre homme est sortit de nulle part.
L’homme (à Ethan) : Bonsoir Ethan, Mr Cooper a appelé, c’est urgent. Vous devriez lui parler.
Ethan : d’accord. (À moi) Anastasie, germain mon assistant; germain Anastasie, mon amie.
Germain : enchanté.
Moi (souriant) :…
Ethan : j’arrive, Messie va te faire visiter.
Il se tourna et partit avec germain. Ayi, les choses de mon corps. Le gars si a quelle qualité d’argent comme ça? Hum. Messie vint effectivement me faire visiter un peu la maison tandis que Jasmine avait pris le relais avec les enfants. Je rectifie, cette maison était trois fois plus grande que celle du Cameroun. Zut.
Moi : euh… est-ce que je peux savoir où se trouve ma chambre?
Messie (souriant) : bien sûr, suivez-moi.
On monta les escaliers et tourna par je ne sais où avant d’arriver devant un porte. Quand elle ouvrit, je compris qu’il y a les uns et il y a les autres. Un manque de respect total quoi. Le lit avait trois places et la chambre était dotée d’une douche et après inspection d’un bureau où il y avait des documents, aye.
Moi : euh, vous êtes sûre que c’est la bonne chambre?
Messie : oui, Ethan a demandé à ce que vous soyez dans cette chambre.
Moi : oui mais on dirait qu’elle est déjà occupée.
Messie : c’est la chambre d’Ethan.
J’ai écarquillé les yeux comme le poisson. Sa chambre?
Moi : ok merci.
Elle sourit et sortit de la chambre. Moi, j’étais encore debout comme une idiote au milieu de la pièce. Bon ok, je savais à quoi m’en tenir en venant mais quand même. J’avais déjà connu deux hommes, en connaître un troisième sans être sûre que notre relation marcherait me laissait assez perplexe. J’avais déjà assez fait de conneries comme ça.
Ethan : ça va? Tu es pâle.
Je ne l’avais même pas entendu entrer celui-là.
Moi : non ça va, je suis un peu fatiguée pas le voyage.
Je m’avançai et m’assis au bord du lit.
Ethan (s’approchant de moi) : tu es sûre?
Moi : euh oui…ou non…en fait je… on partage la même chambre.
Ethan : oui et?
Moi : je…euh je ne pense pas…
Ethan : tu ne veux pas qu’on fasse l’amour?
C’est quelle façon de dire ça comme ça? Tchipp il pouvait formuler d’une autre façon nor.
Moi : ce n’est pas ça. Enfin oui c’est ça mais…Juste que je veux éviter de faire les même erreurs.
Ethan (souriant) : c’est pour ça que tu es devenue rouge comme ça?
Moi : aka.
Ethan : j’ai compris, j’attendrais mais tu dors quand même avec moi.
Moi : ce n’est pas une question je suppose.
Ethan : tu supposes bien mais tu peux contester hein.
Moi : aka, embrasse moi-même d’abord; on a trop parlé.
Ethan : c’est la tentation?
Moi (le tirant vers moi) : pardon Koné tout ça c’est le bruit.
**
.
J’entendais les bruits de voix et de pas. Je me tournai sur le lit mais Ethan n’était à priori plus là. J’ouvris les yeux et quittai du lit, et direction la douche. Quand je sortis, je trouvai Ethan assit sur le lit.
Moi : bonjour.
Ethan : bonjour, bien dormi?
Moi : trop bien même et toi?
Ethan : le top.
Moi : c’était quoi les bruits là?
Ethan : et bien, mes sœurs voulaient venir dans la chambre te cueillir.
Moi (surprise) : me cueillir? Que j’ai fais quoi?
Ethan : rien, tu es là. Elles sont parties mais elles reviendront te voir.
Moi : ayii.
Ethan : oui, aussi… hum ma mère a organisé diner ce soir et elle aimerait te compter parmi ses invités.
Moi : Ethan…
Ethan : je sais…je sais ils ont l’air tous excités là mais ils sont gentils.
Moi : pas de problèmes, je gère.
Je me suis avancée, j’ai pris un jean à la va vite et un t-shirt. Je suis entrée dans la douche et je m’y suis enfermée pour m’habiller. Je gère? Non je ne gérais pas du tout. C’est vrai que j’avais déjà parlé à ses sœurs via skype mais j’avoue que je stressais un peu. En plus ses parents, ikii j’espère qu’il n’y aura pas trop de personnes oh. J’attachais mes cheveux quand mon téléphone a sonné.
Moi (après avoir décroché) : allo.
Larry : ma copine, tu m’oublie déjà.
Moi : aka calme-toi d’abord, moi je suis en crise ici.
Larry (inquiète) : c’est quoi? Il te fait mal? Dis moi oh, je vais prendre l’avion que tout de suite pour lui botter les fesses.
Moi (riant) : toi? Si ça avait été Jerry qui me disait ça, là ça devait bien passer mais toi. Tu vas le frapper avec quelle force?
Larry : sous estime moi bien hein, continues. N’est ce pas tu es loin? Est-ce que tu vas caller là bas? Quand tu vas rentrer, je t’assure que moi, Larissa je vais te frapper.
Moi : on va sauf que se frapper. En tout cas, on parlait de la crise.
Larry : oui c’est donc quoi?
Moi : mama, sa mère a organisé un diner et je suis invitée aussi. Je fia grave. (J’ai peur).
Larry : tu fia quoi? Quand tu pars là bas hein, reste juste polie et ne fais pas sortir ta sauvagerie là. Mais si elle engage les manquements de respect là, tu ne laisses pas hein.
Moi : ça c’est quel genre de conseil?
Larry : aka, tout ça pour te dire de rester naturelle. Au fait, tu n’as pas donné ton numéro de côte d’ivoire à Mary.
Moi (désinvolte): ah…oui j’ai oublié.
Larry : non, pas de j’ai oublié. Tout comme toi, elle n’a pas demandé cette situation.
Moi : je sais, je ne me suis juste pas encore habituée à elle. Ça me fait assez bizarre de me voir comme ça.
Larry : bizarre ou pas, il faut lui parler.
Moi : ok chef.
Larry : voila, tu as tout compris.
Moi (riant) : imbécile.
Larry : je prends gratuit.
On parla encore un peu avant que je ne raccroche. Je sortis de la douche et Ethan était déjà bien frais là. Hum trop mignon mon bébé quoi. On passa la journée juste tout les deux, il me faisait un peu visiter abidjan. Je goutai même garba et alloco (plats ivoiriens), c’était la tension mon frère. Je sentais que j’étais déjà amoureuse du garbadrome (endroit où on vend garba). La journée se déroula super bien et bien sûr, le moment d’aller diner arriva. J’avais amenée quelques robes donc j’en pris une en pagne très prude avec des ballerines et j’attachai mes cheveux. On dit que la première impression est toujours la bonne alors je voulais vraiment que tout se passe bien, on ne sait jamais.
Pendant qu’Ethan conduisait et que les filles faisaient des blagues en riant avec leur père, moi j’étais calme. Je réfléchissais tellement que j’en avais presque mal à la tête. Moi qui avais accepté ce voyage en partie pour me détendre. Je sentais qu’il faisait chaud un genre là. C’est même forcé de descendre de la voiture si? L’expérience avait montré qu’en général ‘’les belles-mères’’, si on peut dire ainsi ne m’aimaient pas donc permettez que je stresse. Je me torturais l’esprit quand j’ai senti une main sur mon genou. Je tournai la tête et je tombai sur le visage souriant d’Ethan.
Ethan : ça va aller, fais moi confiance.
Il allait encore parlé quand son téléphone a sonné.
Ethan : oui allo.
:......
Ethan (me jetant un coup d’œil) : oui, on est en route là c’est comment?
:.....
Ethan : hein? Tu blagues.
: …...
Ethan : shit et bla bla bla.
Là je ne comprenais plus ce qu’il disait. Il parlait en langue et moi je ne saisissais rien du tout. Quand il raccrocha, il manœuvra pour faire demi-tour. Akieu.
Moi : euh il y a un problème?
Ethan (serrant les dents) :…
Moi : Ethan…?
Ethan (regardant par le rétroviseur) : je t’en parle après.
Je compris qu’il ne voulait pas que les enfants entendent. On n’était pas bien avancé donc on reprit le même chemin, enfin je pense, et il se gara dans la concession.
Malia : on ne part plus chez mamie?
Ethan : non, pas aujourd’hui.
Dès que les filles sortirent de la voiture et que Jasmine vint les chercher, je me tournai vers Ethan.
Moi : alors…
Ethan : maman ne se sent pas très bien.
Moi (inquiète) : c’est grave?
Ethan : c’est ce que je vais aller vérifier.
Moi : je viens avec toi.
Ethan : non… écoute, je préfère que tu restes ici le temps que je sache de quoi il en retourne d’accord?
Moi : ok.
On s’embrassa et je descendis de la voiture. Au lieu de monter directement dans la chambre, je décidai de faire un peu d’exploration. Je toquais et j’ouvrais les portes des pièces où c’était possible. Je marchais quand je suis tombée devant une pièce. J’ouvrai la porte et rien d’extraordinaire, c’était une chambre. Elle était assez petite comparée aux autres pièces de sa catégorie et ne semblait pas être occupée. J’étais même déjà fatiguée donc j’entrai et me laissai tomber sur le lit. Je détaillais la pièce du regard quand j’ai cru voir des albums photos. J’en pris un et il y avait des photos de Noëlla, Malia et Ethan.
J’en pris un autre et c’étaient des photos de toute la famille Koné, je trouvais ça étrange qu’il n’y ait pas des photos de la mère à Malia et Noëlla. Je ne savais même pas à quoi elle ressemblait mais bon, à ce stade de notre relation, je ne me sentais pas encore en droit de demander ce genre de choses.
Je pris un autre album et j’y trouvai les photos d’une femme claire. Elle ressemblait énormément à Malia, c’est là que j’ai compris que celle sur les photos était leur mère. Plus je tournais les pages, plus je me demandais où elle pouvait bien être. Je regardais encore une photo d’elle quand j’ai remarqué une bague de fiançailles à son doigt. C’était donc allé si loin entre eux? J’allais continuer quand j’entendis un bruit de porte qui ferme. Je rougis littéralement de honte. Putain j’avais agi en vrai fouineuse. Je sortis de la chambre et montai rapidement dans la chambre que je partageais avec Ethan. Je portai un pyjama à la place de la robe et plongeai dans les draps.
J’étais sur le point de forcer le sommeil quand j’ai senti Ethan se glisser dans le lit et me prendre dans ses bras, le corps humide.
Moi : comment va ta mère?
Ethan : bien, c’était juste un coup de fatigue.
Moi : j’en suis très heureuse. On pourrait aller la voir demain.
Ethan : pas de problème, ça me fait plaisir que tu prennes l’initiative.
On resta silencieux un moment.
Moi : j’ai un père Ethan.
C’était sorti tellement spontanément que j’en fus moi-même surprise.
Ethan : euh…
Moi : je veux dire qu’il est là quoi. Je ne l’avais jamais vu et connu mais 27 ans après, il est réapparu la bouche en cœur. Ko, il veut tout arranger. En prime, il est venu avec ma sœur jumelle.
Ethan : tu as une sœur jumelle?
Moi : il parait hein, il l’avait pris à la naissance pour faire du mal à maman et maintenant, il veut qu’on lui pardonne. Je le déteste tellement que ça en est maladif.
Ethan :…Moi : qu’est ce que je pourrais bien lui pardonner qui soit possible? Rien.
Ethan : au final tu as beaucoup plus à perdre que lui.
Moi : pourquoi?
Ethan : tu gaspille beaucoup d’énergie à le haïr que tu n’en perdrais à essayer de lui pardonner.
Moi :…
Ethan : s’il veut sincèrement se faire pardonner, essaye. Tout le monde a droit à une deuxième chance L.A, toi aussi tu pourrais en avoir besoin de quelqu’un un jour. Pense-y
On resta encore silencieux.
Moi : où est la mère de Malia Ethan?
Il s’est raidit derrière moi avant de se relâcher un peu et de resserrer son étreinte.
Ethan : elle est morte.
Moi (surprise) : oh.
Je ne m’y attendais pas à celle-là.
Moi : je suis désolé.
Ethan : ce n’est rien.
Silence encore.
Ethan : je t’aime Anas.
Je me suis retournée pour le regarder et on était face à face maintenant.
Moi : ethan…
Ethan : chut, tu n’es pas obligée de le dire si tu ne le penses pas. Je veux juste que tu le saches. Ça fait tellement longtemps.
Moi : moi aussi.
Ethan : toi aussi quoi?
Moi : je t’aime aussi. Bien plus que ce que j’ai un jour ressentis avant.
Il n’y avait même pas eu besoin de se connaitre physiquement. Je le savais que c’était lui.

À L'AUBE DES SENTIMENTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant