Une Saison Suffit - 2. La pivoine | Fin

35. Matthieu

Nous nous quittâmes vers les 23 h, mes premières pensées vinrent directement vers Hannah, elle n'allait pas tarder à quitter du travail. Je pris la voiture et me dépêchai d'y arriver avant qu'elle ne parte, j'avais envie de la voir, de tout lui raconter.

En arrivant devant le cinéma je fus heureux de constater qu'elle ne devait pas être encore sortie, je rangeai le classeur en dessous du siège passager et patientai le temps qu'elle arrive. Je ne dus pas attendre très longtemps, 15 minutes après elle sortit, emmitouflée dans sa grosse écharpe blanche et son manteau en cuir noir, doublé d'une épaisse fourrure. Je l'appelai avec mon téléphone pour lui faire la surprise et je la vis sourire quand elle vit mon appel, j'étais heureux.

- Bonsoir Matthieu.

- Bonsoir Hannah, dis-moi, tu ne voudrais pas plutôt que je te raccompagne ? Demandai-je amusé.

Je la vis se stopper puis regarder autour d'elle jusqu'à ce qu'elle me vit. Elle sourit amusée et raccrocha.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle une fois arrivée à mon niveau.

- Monte d'abord, tu dois avoir froid.

Elle me sourit et s'exécuta. Une fois à l'intérieur elle se frotta les mains pour se réchauffer.

- Il fait froid en ce moment, se plaignit-elle.

Elle n'eut pas le temps de finir que je venais de l'embrasser, elle l'accepta et me rendit mon baiser.

- Alors avec ta mère ça a été ? Demanda-t-elle doucement.

Je me rassis à ma place, cherchant par où commencer.

- Dans l'ensemble oui, elle m'a écouté et a accepté mon choix.

- C'est plutôt cool non ? Demanda-t-elle étonnée de mon attitude.

- Oui c'est même génial ! Mais quand je vois ma mère, j'ai toujours plein d'autres trucs en tête quand je repars.

- Comme quoi ? Demanda-t-elle intéressée.

Je ne pouvais pas encore lui dire la vérité au sujet de ma situation.

- Je t'en parlerai un jour Hannah, mais pas ce soir.

Elle parut déçue, mais ne dit rien, je mis en route le contact et nous démarrâmes. Je sentais que j'avais jeté un froid en refusant de lui parler de ça et je décidai de trouver un nouveau sujet, mais le seul qui me vint fut celui-là.

- Et sinon, avec ma mère on a parlé de toi tout à l'heure, tu ne connaîtrais pas un Mariani directeur de banque ?

Elle se retourna brusquement vers moi, l'air choquée.

- Pourquoi tu me demandes ça ? Comment vous le connaissez ?

Elle avait l'air paniquée, je ne comprenais pas sa réaction.

- En fait ma mère m'a demandé ton nom de famille, et quand je lui ai donné elle a tout de suite pensé au directeur de notre banque. Tu le connais ? Demandai-je en pensant déjà connaître la réponse.

Elle se tut un instant, enfoncée dans le siège de ma voiture, l'air perdu.

- C'est mon père, dit-elle faiblement.

Mon cœur fit un bond, sans le savoir j'avais déjà rencontré son père, il était déjà venu chez moi et au final en y regardant bien, elle lui ressemblait.

- Pourtant ma mère m'a raconté qu'il lui avait dit n'avoir qu'une fille d'une dizaine d'années.

- Zoé, elle s'appelle Zoé, me répondit-elle simplement, ça ne m'étonne pas de lui, je...je ne suis pas très bonne pour son image.