43. Matthieu

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— Oui?... Pardon, bonjour ma chère grand-mère adorée, comment s'est passée votre journée?...Je me crois très drôle même, rit-elle franchement.

Ce sourire, c'est ce sourire que j'avais vu il y a plusieurs semaines devant le bar, cette aisance et cette innocence. C'était donc bien de sa grand-mère qu'il s'agissait, j'avais été jaloux de sa grand-mère, cela m'amusa beaucoup.

— En ce moment ? Je suis chez moi, maman est passée tout à l'heure d'ailleurs... Rien de bien spécial, elle m'a apportée du thé et d'autres choses de son magasin... En fait je n'étais pas seule quand elle est venue... Matthieu... Ouais je sais, sourit-elle dans un soupir,... Rien de bien particulier, elle n'est pas restée assez longtemps.

J'avais l'impression qu'elle restait très évasive à cause de ma présence. Soudain elle leva la tête vers moi un peu gênée, puis se tourna à nouveau.

— Non, il n'est plus là.

Une fois encore elle mentait, mais très mal.

— D'accord, il est encore là, s'agaça-t-elle gentiment, oui il nous entend... Quoi ? Non grand-mère, c'est hors de question... En plus il n'en a sûrement pas envie... Si ça se peut, affirma-t-elle amusée.

Hannah soupira, puis releva la tête du téléphone.

— Ma grand-mère veut te parler, et apparemment c'est non négociable.

Je fus d'un coup pris au dépourvu, je crois que cela se vit sur mon visage parce qu'Hannah se mit à sourire en me regardant. Elle posa alors le téléphone sur la table et mit le haut-parleur.

— C'est bon, il t'entend, l'avertit-elle.

— Bonjour jeune homme, me salua une voix enjouée.

Je fus assez surpris de découvrir une voix plutôt jeune et dynamique.

— Bonjour madame, la saluai-je gêné en m'approchant de son portable.

Ah non, pas de madame, appelle-moi Rose.

Je regardai Hannah encore plus gêné, mais elle avait l'air plutôt amusée par ce qu'elle voyait.

— Très bien, Rose, alors appelez-moi Matthieu et non jeune homme s'il vous plaît, souris-je amusé.

Hannah me regarda étonnée, puis éclata de rire en silence. J'entendis alors sa grand-mère s'esclaffer de bon cœur elle aussi.

Très bien Matthieu, alors j'ai entendu dire que tu aimais ma Hannah...

Hannah prit directement le téléphone, son visage était rouge pivoine.

— Mais grand-mère, ça ne va pas ? Pourquoi tu lui parles de ça ?

Et pourquoi pas ? C'est quand même pour ça que je voulais lui parler, et d'ailleurs coupe le haut-parleur et passe le moi, si c'est pour m'interrompre à chaque fois...

Hannah parut très agacée, mais me passa sa grand-mère à contrecœur. Je pris le téléphone et le mis à mon oreille en regardant Hannah se lever et faire les cent pas.

Elle a coupé le haut-parleur ? Demanda-t-elle méfiante.

— Oui, répondis-je en la regardant stresser.

Bien, on va pouvoir être tranquille. Donc je disais, elle m'a dit que vous êtes amoureux d'elle. Vous croyez réellement être assez bien pour ma petite-fille ?

Je fus surpris de cette question, je ne me l'étais jamais vraiment posé.

— Pour être honnête, je pense que personne n'en est digne, répondis-je sincère.

Une Saison Suffit - 2. La pivoine | FinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant