64. Hannah

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Nous étions tous les trois occupés à préparer le repas pour le réveillon de ce soir, moment rare et historique pour qu'Amathe en fasse la réflexion.

— J'aurais au moins une bonne excuse si ce soir nos invités n'apprécient pas le repas.

— Si tu as si peur pour tes enfants, nous pouvons très bien arrêter de t'aider. Les miens sont immunisés de toute façon, plaisanta ma grand-mère.

— J'avais remarqué, la dernière fois elle a essayé de nous faire un clafoutis cerise, raconta-t-il à mon attention, Marc a trouvé ça délicieux alors qu'avec Côme et Emire nous nous sommes demandé si elle n'avait pas eu l'intention de nous empoisonner.

— Tu vois ! Comment veux-tu que je veuille faire le moindre effort quand j'ai ce genre de commentaire ! S'exclama-t-elle faussement désemparée.

Je me mis à rire franchement, je savais que Amathe exagérait à peine et je pus m'imaginer facilement la tête admirative de mon oncle, mais également celle des enfants d'Amathe en découvrant les talents culinaires de ma grand-mère. Je ne sais comment elle parvenait à faire des madeleines aussi bonnes, cela relevait du miracle.

— Et apparemment c'est héréditaire, remarqua-t-il en contemplant mes verrines.

— Hé ! Je fais l'effort de cuisiner ! Tu devrais en être honoré, répliquai-je amusée.

— Bien dit ! C'est tout à fait ça, un honneur, reprit ma grand-mère fièrement.

Amathe leva les yeux au ciel.

— Qu'est-ce qu'on ne doit pas entendre.

Nous continuâmes dans la bonne humeur, faisant de notre mieux pour préparer un repas digne de ce nom, quand vint l'heure de se préparer, je partis dans ma chambre choisir une tenue. J'avais pour l'occasion pris plusieurs robes ainsi que plusieurs pantalons élégants, finalement j'optai pour ma robe blanche que j'avais achetée plusieurs semaines auparavant. Elle fit, malgré moi, remonter quelques souvenirs et mes pensées divaguèrent de nouveau vers Matthieu. Je me demandai ce qu'il faisait, en ce moment, avec qui passait-il le réveillon, est-ce qu'il pensait à moi ? Il n'avait pas essayé de me contacter une seule fois depuis samedi, il respectait ce que je lui avais demandé, mais une partie de moi aurait voulu qu'il insiste un peu plus, qu'il me montre que je tenais à lui, même si je n'en doutais pas vraiment, il me l'avait démontré à de nombreuses reprises. Mon regard s'attarda alors sur le collier qu'il m'avait offert, je n'avais pas eu le cœur de le laisser chez moi, mais je ne l'avais pas porté une seule fois depuis ce jour. Je me ressaisis et entrepris de me lisser les cheveux ainsi que de me maquiller. Je m'étais presque habituée à me voir naturelle ces derniers jours et le reflet du miroir me rendit triste, cette image me donnait encore plus envie d'être avec Matthieu et aucune bouteille d'alcool n'était présente pour me réconforter. J'enfilai mes chaussures, me levai puis me regardai une dernière fois et décidai que j'étais assez présentable pour me montrer devant ma famille. En passant la porte j'entendis des voix s'élever du salon, Marc était arrivé avec ses deux enfants et sa femme, je pris une profonde inspiration, fis un pas en avant, puis reculai précipitamment pour récupérer le collier et le mettre autour de mon cou.

***

Le repas était maintenant bien entamé, ma tante, Jeanne, était arrivée peu de temps après les deux fils d'Amathe, Emire et Olympe, en compagnie de son fils, de sa fille Léna et de son fiancé.

— Vous verrez, l'endroit que nous avons choisi pour célébrer le mariage est magnifique, j'ai tellement hâte que vous le voyiez, s'extasia Léna.

Elle regarda ensuite avec amour son fiancé, Noah, qui lui rendit un tendre regard. Cet étalage me mit mal à l'aise.

— Je suis sûr que ce sera magnifique, nous avons de très beaux coins par ici, acquiesça Emire, et vous avez déjà décidé où vous prendrez les photos ?

Une Saison Suffit - 2. La pivoine | FinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant