48. Hannah

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Le lendemain je mis beaucoup de temps à me lever, j'avais l'impression que mon corps entier était devenu trop lourd à supporter. Heureusement c'était à mon tour de faire le ménage ce qui m'occupa l'esprit pour une bonne partie de la journée, je partis ensuite me laver et allai me préparer pour la soirée. Je n'avais aucune idée de comment m'habiller, je restai un moment devant ma penderie en soupirant, finalement je n'avais pas le cœur à me faire jolie, alors j'optai pour un jean noir avec un haut ample blanc, je laissai également mes cheveux onduler comme l'autre fois, je savais que ça lui avait plu. Quand je regardai l'heure, je m'aperçus qu'il me restait encore deux heures avant de partir, je me décidai alors de m'avancer dans mes révisions.

***

Nous arrivâmes à l'heure convenue, le nœud présent dans mon ventre avait fini par anesthésier tout le reste du corps et j'avançai de plus en plus difficilement vers le bar, ce que Pauline remarqua.

— Tout va bien Hannah ? Demanda-t-elle inquiète.

— Oui ça va, répondis-je mal assurée.

Pauline regarda Thomas et il passa la porte en nous demandant de ne pas traîner.

— Dis-moi maintenant.

Je soupirai, j'étais mal à l'aise.

— Ça ne s'est toujours pas arrangé entre Matthieu et moi, avouai-je avec un pincement au cœur.

— Pourtant il t'a bien invitée ? Demanda-t-elle étonnée.

— Oui, mais il reste froid, distant.

— Vous avez essayé de parler au moins ?

— Oui, dès le lendemain, mais même s'il m'a dit que ça allait, c'est flagrant que non. Je suis un peu perdue.

— Et tu ne veux pas me dire pourquoi vous vous êtes disputés ?

— Désolée Pauline, je ne peux pas, répondis-je embarrassée.

Elle partit dans ses pensées quelques secondes puis reprit.

— Tu peux ne pas y aller si tu veux, je dirai que tu ne te sentais pas bien.

Je fis non de la tête.

— J'ai tout de même envie de le voir, je m'en voudrais d'être parti.

— Comme tu veux, on rentre alors ? Je commence à avoir très froid, rit-elle en se frottant les mains.

J'étais d'accord avec elle, le froid me donnait le courage qu'il me manquait pour passer la porte. Dès que nous la franchissâmes, la chaleur nous enveloppa aussitôt et cela nous fit le plus grand bien. Nous cherchâmes alors des yeux Thomas et Matthieu, et c'est Pauline qui les aperçut en premier, discutant près de la scène. Pauline alla aussitôt à leur rencontre, je la suivis toujours mal à l'aise.

— Bonjour toutes les deux, nous salua Matthieu avec un grand sourire, peu convaincant.

— Salut Matthieu, répondit Pauline en retour.

Pour ma part je ne pus esquisser qu'un sourire.

— Bon on va te laisser, intervint Thomas, on va s'installer à une table.

— Ouais ok, à tout à l'heure.

Je sentis Matthieu me regarder avant de partir, mais je préférai l'ignorer, je sentais mon cœur au bord de l'explosion.

Nous prîmes place au fond de la salle, il y avait beaucoup de monde aujourd'hui et toutes les meilleures places étaient prises. En regardant les gens autour, j'aperçus Mandy au loin, avec d'autres amies que je ne connaissais pas. La voir m'agaça beaucoup, je sentais que j'allais de nouveau devoir la supporter après le concert et ce n'était franchement pas ce dont j'avais besoin en ce moment.

Une Saison Suffit - 2. La pivoine | FinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant