30. Matthieu

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Mon cœur eut un sursaut, j'avais bien entendu ? M'avait-elle avoué qu'elle était bien avec moi ? Je la serrai encore plus contre moi, j'étais tellement heureux, je ne savais ce qui avait provoqué ses larmes tout à l'heure, mais je n'avais pas envie de briser ce moment. Je me sentais tellement chanceux que ce soit à moi qu'elle dise ces mots.

— Tant mieux Hannah, je ferai tout pour que tu puisses toujours ressentir cela.

Elle resta dans mes bras encore plusieurs secondes, silencieuse. L'avoir contre moi me faisait tellement de bien, mais je ne pus m'empêcher de penser à nous, à elle. Qu'avait-elle, dans sa tête, j'avais dit que je serais patient, mais plus elle me montrait des gestes tendres, plus j'espérais, et plus cela devenait dangereux. J'allais sûrement tomber de très haut le jour où elle se débarrassera de moi, parce que je savais que je serais incapable de briser notre relation, quitte à rester dans cette situation toute ma vie.

Elle se détacha finalement de moi gênée.

— Ton père ne devait pas arriver avec des chocolats chauds ?

— C'est vrai ! Me souvins-je. Je vais voir ce qu'il fait.

Je me levai, un peu triste de ne plus l'avoir dans mes bras, et j'arrivai dans la pièce principale où mon père était assis dans son fauteuil en train de lire.

— Tu n'as pas fait les chocolats chauds ? Demandai-je étonné.

— Si, ils sont sur le comptoir, mais je ne voulais pas vous déranger, me dit-il amusé.

Je rougis.

— Tu as vu quoi ?

— Rien de bien intéressant, vous étiez assis sur ton lit et vous aviez l'air d'avoir une discussion importante.

Je fus soulagé qu'il n'ait pas vu la suite et je partis en direction des bols pour les prendre.

— Matthieu, m'interpella-t-il, tu as peut-être raison. Hannah pourrait ne pas être qu'une passade, j'essaierai de prendre votre relation plus au sérieux à l'avenir.

Je me retournai surpris de ce qu'il venait de me dire.

— Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

Il haussa les épaules.

— Vous deux, répondit-il simplement, j'aime l'influence qu'elle a sur toi, elle est un peu différente de l'idée que je m'étais faite d'elle.

Je souris heureux, mon père avait finalement compris.

— Merci papa.

— Dépêche-toi de prendre les chocolats chauds avant qu'ils ne refroidissent.

Je souris amusé de sa réserve et je pris les boissons puis partis rejoindre Hannah dans ma chambre. Elle était toujours assise au bout du lit à observer chaque objet de ma chambre.

— Elle t'intrigue tant que ça ? Demandai-je amusé en posant les tasses sur ma table de chevet.

Elle me sourit timidement.

— Forcément que ça me rend curieuse, je vois enfin à quoi ressemble ton espace à toi.

Je venais d'enlever mes chaussures et lui fit signe de venir à mes côtés, elle enleva à son tour les siennes.

— Je ne pensais pas que ça t'intéressait plus que ça, avouai-je étonné.

Elle s'installa à son tour sur mon lit, adossée au mur et je lui passai sa tasse.

— Quand même, on passe notre temps à aller dans ma chambre, j'avais envie d'avoir un aperçu de la tienne.

Elle but ensuite sa boisson et ses yeux s'écarquillèrent.

Une Saison Suffit - 2. La pivoine | FinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant