14.Oh shit, le coccyx

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Je chopai Richard par le bras et lui chuchota:

-Dis moi, est-ce que cette fille sait qui on est vraiment ?

-Non, aucune chance. Elle pense qu'on est un groupe de pote, pas des musiciens d'un groupe internationalement connu. Elle ne sait rien de nous.

-Mouais... Je te fais confiance...

Il me prend la main et nous nous remettons à marcher. Étrangement, j'apprécie ce contact. Soudain, un doute m'assaille.

-Mais c'est bien le 28 qu'on joue à l'Arena !

-Oui et alors ?

-Et alors, on est le 7 juin...

-Oui et alors ? dit-il en s'allumant une cigarette.

-Et alors il va forcément y avoir quelques affiches avec nos grosses têtes dessus. Et ce sera l'hystérie.

-Ah mince, j'y avais pas pensé... Mais c'est à propos de cette fille que tu t'inquiète autant ?

-Au fait, elle s'appelle comment ?

-Euh... j'ai potentiellement oublié de lui demander, hier. Il faut dire, en même temps que c'était pas bien propice à une conversation, sourit-il sournoisement.

-Super... Donc on est un peu dans la merde.

-Mais non ! Qu'est-ce que t'as aujourd'hui ? Depuis qu'on s'est retrouvé, t'es bizarre. C'est cette fille qui te fais peur ? Elle ne sait pas qui on est et puis voilà ! Relax Paulchen, j'suis là, ok ? me rassure-t-il en me faisant un bisous sur la joue.

Wow.

Réaction chimique dans le cerveau de Paul.
Celui-ci a arrêté de fonctionner.
Un peu embrumé par cette divine sensation, je ne remarque pas où je mets les pieds et glisse magnifiquement sur un caillou qui voulait très certainement ma mort.

Je me retrouve par terre, sur le pavé, assis sur les fesses avec un début de mal de coccyx.
C'est supportable et je ne me suis rien cassé.
Mais j'ai mal quand même. Bref.
Ma chute étant d'une infinie douceur, les autres se retournent, alertés par le bruit.
Ils me virent à terre, un peu sonné mais en bonne santé. Richard et Till me soulève et je pousse un petit cri parce que ça fait mal, en fait.
Ne voulant pas aggraver mon cas, j'annonce:
-Les gars, je vais rentrer à l'hôtel. Je préfère pas continuer, désolé.

-T'inquiète, on comprends, me dit le claviériste.

-Je vais aller raccompagner Paul et lui tenir compagnie. Je suis un peu fatigué, moi aussi, répond Olli.

Je le remercie d'un grand sourire et on s'apprêtait à rentrer quand une voix nous interpelle:

-Je vous accompagne, Matt, Olivier ! cria la brune surexcitée.

Et merde...

Olli ne me quitte pas, par pitié !!

-J'ai envie de voir votre hôtel, je peux dis ? Hein ? S'il vous plait !!

Le bassiste approuve en souriant et moi, c'est mi-figue mi-raisin que j'hoche la tête et la laisse nous suivre...
Alors qu'on était sur le chemin, la brune se met à nous raconter sa vie et à cause de ma douleur, je ne retiens que deux, trois trucs : elle a 23 ans, célibataire et employée dans une boutique de fringues "Le chic Parisien".
J'ai dû louper quelques trucs, quand même.
C'est sans importance.
À 17h, on arrive ENFIN à notre lieu de résidence lorsque je pousse un soupir: elle va pouvoir nous lâcher.

Et là, c'est le drame !

À coup de «Tu veux boire un verre avec nous, Lucy ?», Olli massacre mes rêves de liberté, de paix et d'humanité.

Enfoiré.

Je retiens qu'elle s'appelle Lucy.
Nickel.
Sans me laisser le temps d'en placer une, elle dit que oui ce serait super cool.
Et merde...
Résigné, je leurs propose d'aller dans la suite que je partage avec mon poulet.
Olli monte les escaliers et je m'apprêtait à le suivre lorsqu'une tape sur mes fesses me fais reculer et pousser un petit cri.

À cause de ma chute, hein. Souvenez vous.

Malicieusement, elle passe devant moi et me fait un clin d'oeil.

Oh la konasse...

Je voulais bien que ma côte remonte mais pas comme ça quoi...

Arrivé devant la porte de l'appartement, je deverrouille et les laisse entrer, appréhendant la suite...
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.Elle est de retour et bien décidée à foutre la merde !! Ah ah ! J'ai pris un prénom au hasard... 😶enfin bref j'espère que vous aimez et à la prochaine ! 😏❤❤

Pourquoi a-t-on fait ça... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant