20:The Enquête...

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-Je viens d'apprendre des choses, là.

Je laisse passer quelques minutes de silence et lui demande ce qu'il veut faire à Montmartre.

-Oh, juste voir la vue et l'édifice. Pourquoi ?

-C'est à Pigalle.

-Et alors ?

-Non rien.

Il est innocent.
Plus que moi.

Nous marchons dans de toutes petites rues puis arrivons sur Pigalle.
Le fameux.
Après avoir stationnés entre les artistes et leurs pinceaux, nous nous frayons un chemin près de la barrière où repose des millions de cadenas, de toutes les couleurs, de toutes les formes et surtout de toutes les lettres de l'alphabet.

C'est mignon... Je rougis en y pensant et détourne la tête.

La vue y est en effet superbe et le monument très beau.

Malheureusement, il y a beaucoup trop de monde donc on décide de prendre un chemin plus loin et tranquille.
Nous visitons des commerces et des artisans vendant pas mal de choses. Mais rien ne nous interessait vraiment.

Je vérifie l'heure qu'il est : 16h.
Nickel.
On reprend le bus pour revenir à Pigalle parce que nous nous étions pas mal éloignés, sans faire exprès.
Nous étions allés dans un autre quartier dont le nom m'échappait. Heureusement, une navette passait par là.
Mais... il y avait un peu beaucoup trop de monde.
Bah, on va pas faire nos rois, non plus. Nous montons dans le véhicule.

Il y a tellement de monde que nous sommes agglutinés les uns contre les autres.
Yes.
Je me retrouve à côté d'une ado, casque noir sur les oreilles et absorbée par sa playlist Deezer.

Je repère Till, collé à une mamie, l'air pas franchement ravi.

À sa tête, j'éclate accidentellement de rire et m'arrête aussitôt lorsque j'entends de la musique à proximité de mon crâne.
J'étais si proche d'elle que je pouvais entendre le son.
C'était tout de même assez discret.
On peut dire qu'il faut tendre l'oreille, quoi.
Bref.
Je cherchais quelle musique elle écoutait lorsque le son d'un refrain que je connaissais parfaitement résonne.

Un sourire se colle à son visage et je la voit battre le rythme avec son pied. Elle chantait également les paroles sur ses lèvres : Du, Du hast, Du hast mich...

My god, my god, my god !!!

Tout excité, je me tourne vers Till, qui s'ennuyait, en lui faisant comprendre que cette jeune fille appréciait énormément notre musique.

Il me propose alors quelque chose que j'accepte avec joie.
Je tapote alors discrètement l'épaule de l'adolescente.
Elle lève la tête, sur ses gardes puis me voit.
Ses yeux s'écarquillent de surprise et je distingue des larmes dans ses iris marrons.

-Paul Landers... chuchote-t-elle.

J'hoche la tête et un grand sourire prend place sur son visage.
Une petite larme roule.

-Omondieu, omondieu, omondieu, omondieu... répète-t-elle en boucle.

Du doigt, je lui montre Till qui esquisse un petit sourire et elle se met à pleurer discrètement.

Ah oui, quand même... Elle me prend dans ses bras et je lui rends son étreinte, touché par son émotion.
Malheureusement, notre arrêt est le prochain et je ne peut que lui dire au revoir.
Je lui signe son casque (?) et descends du bus, suivi du chanteur.
Nous lui disons adieu et le véhicule part au loin, emportant cette jeune fille, émue.
J'espère qu'elle viendra à un des concerts qu'on fait ici...

Pourquoi a-t-on fait ça... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant