Romance ou Violence ? [Nv T2]

24 - L'identité d'Ulysse

Maison des Dumont, dimanche 22 décembre 1940, 14h00.

Cela fait maintenant quatre jours que l'attaque a eu lieu et les répercutions ne sont pas passées inaperçues. Et à toutes les échelles. Les troupes allemandes sont en état d'alerte. Les restrictions sont de plus en plus rudes car le général Engel Rintenlberg a décidé de faire payer aux Rémois cet affront, il essaye de retrouver les résistants, coûte que coûte. Son humeur est massacrante en y pensant. Il est très irritable. Il ne m'a pas touché depuis la dernière fois, dans son bureau. Le seul contact que nous ayons eu, c'était hier, j'ai voulu le prendre dans mes bras, en pensant que ça allait lui faire du bien. Il m'a repoussé et je me retrouve avec un bleu sur la hanche, à cause de la chute. Merveilleux.

Surtout que nous partons demain pour Lille. Encore mieux.

-Tu es sûre de vouloir faire ce voyage ?

-Papa, je vais former des jeunes personnes aux gestes de premiers secours, c'est une expérience très enrichissante pour moi. Le rassure-je en mettant mes dernières affaires dans ma valise.

-Tu ne seras pas là pour Noël.

-Mais si, je reviens le 25 au soir papa, je serai là promis. Et puis, je ne pars pas seule, Gerda, mon amie infirmière, sera là également ! Je lui adresse un sourire tout en fermant ma valise, il n'a pas l'air très convaincu par ce que je lui dis.

-Ne t'inquiète pas papa, tout ira bien.

-Et Paul ?

-Je vais le mettre au courant, d'ailleurs j'y vais de ce pas. Affirme-je en descendant au salon suivis de très prêt par mon paternel.

-Je te conduis alors. J'accepte avec joie et nous nous rendons dans la demeure de Paul. Mon père part saluer les parents de ce dernier alors que moi, je le rejoins à l'arrière de la maison où se trouve la bibliothèque.

-Bonjour Paul.

-Rose ? Qu'est-ce que tu fais là ? Le jeune homme se lève sur canapé pour poser son ouvrage sur la table centrale.

-Je viens t'annoncer que je pars pour Lille avec Engel.

-Pourquoi donc ? Il croise ses bras contre son torse alors que ses traits se durcissent.

-Je vais donner des formations à la jeunesse. Je donne cette simple information car il n'en mérite pas plus.

-Des formations, pouffe-t-il en détournant le regard, tu t'offres plutôt un petit voyage avec ton chéri.

-Cela ne te regarde pas.

-Et que dirais ton père en sachant cela hein ? Je serre les dents face à son sérieux.

-Je t'interdis de faire ça Paul.

-De faire quoi ? Te balancer ? C'est ça dont tu as peur ? Il enfonce un peu plus loin le couteau dans la plaie en même temps d'avancer vers moi, je garde la tête haute.

-C'est ce que tu comptes faire ?

-Non. Je te dirai rien à ton père, tout comme je n'ai rien dit à mon oncle.

-Je te remercie pour ça. Mais tu te doutes bien que je ne veux plus entendre parler du réseau François Flameng.

-Comment ? Tu ne peux sortir et entrer comme dans un moulin Rose ! Ce n'est pas un jeu ! S'emporte le résistant en me pointant de son index.