Romance ou Violence ? [Nv T2]

3 - Le Grand Retour

L'hôtel du Lion d'Or, Mardi 25 novembre 1940, 11h30.

[Point de vu du major Karl Boehmitz]

J'ouvre hâtivement mon tiroir pour y ranger le document concernant le résistant qui s'est dénoncé. Je ne risque plus de l'ouvrir, le dossier a été passé au main de la Gestapo. Aux mains du colonel Von Hohenhart. Je rassemble mes affaires, prêt à quitter mon bureau pour aller déjeuner, mais je suis coupée par la sonnerie stridante du téléphone. Je pose ma veste pour répondre.

-Major Karl Boehmitz à l'appareil.

-Karl c'est moi. Je m'installe sur mon fauteuil en me frottant les yeux.

-Engel. Je suis content de t'avoir, ça fait trois mois que j'essayais de te joindre. Je te présente mes condoléances pour Hannah. C'était comme une tante pour moi. J'avale ma salive avec difficulté, j'ai tellement de souvenir avec cette famille.

-Merci, souffle-t-il d'une petite voix, mais je t'appelle pour une autre raison. Sa voix est dure.

-Je t'écoute.

-Je viens d'avoir Rose au téléphone, du moins je l'ai entendu parler. Elle a dit quelque chose de très déplaisant à entendre.

-C'est à dire ? Demande-je en me mordant les joues.

-Ne te fiches pas de moi Karl, tu sais de quoi je parle j'en suis sûr. Qui la menace ?

-Engel calm..

-Ne me demandes pas de me calmer Karl ! Qui lui fait du mal ! Je veux savoir immédiatement ! Hurle mon ami, si fort que je suis obligée de reculer le combiné de mon oreille de quelques centimètres.

-Depuis que tu es parti, elle a quelque ennuis avec certains soldats, rien de grave. Disons simplement qu'ils tentent leur coup.

-Ils tentent leur coup ? Alors je laisse la Kommandantur de Reims à tes soins pour que tu fasses de mes hommes des chiens ! Poursuit-il toujours avec haine.

-Engel elle est passée à autre chose, ça ne sert plus à rien de t'inquiéter pour elle.

-Ce n'est pas parce qu'elle ne répond pas à mes lettres qu'elle est passée à autre chose Karl. Un léger coup de culpabilité me pince le coeur, les lettres.

C'est moi qui est récupéré toutes ces lettres pour ne pas que Rose les reçoivent.

-Elle va bien, j'en suis sûr Engel, je la vois tous les jours, elle n'a pas changé. Essaye-je mais il me coupe encore une fois.

-Tu as tout intérêt à te soucier d'elle Karl.

-Engel, ne soit pas.. Engel ? Je fixe le téléphone, il a raccroché, je n'y crois pas.

[Point de vu de Rose Dumont]

En entrant à la Kommandantur, je ressens une énorme boule de stresse se former au creux de mon ventre et une soudaine nausé me prend. Lentement, je pousse cette porte pour enfiler ma blouse d'infirmière. Allez Rose, courage, une dernière fois. Je dois faire une dernière après-midi si je veux gagner un peu d'argent pour compléter la somme qu'il me faut pour le cadeau d'Adeline.

Je m'avance en direction du premier patient après m'être soigneusement lavée les mains, il me toise quelques secondes et me fait un signe de tête en guise de bonjour, je fais de même. Au moins, il est essaye d'être poli. Je lui fais une prise de sang pour ensuite aller la mettre à l'analyse, où je rencontre bien évidement le médecin, qui me détaille vulgairement.