Romance ou Violence ? [Nv T2]

12 - Mauvais augure

! Lisez la note à la fin !
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Alentours de Reims, Lundi 09 décembre 1940, 14h30.

Après une longue réflexion sur ma situation actuelle, j'ai bel et bien décidé de me recommencer à travailler dans toute la ville. Je suis suffisamment remise de mes blessures corporelles ainsi que de mes émotions, je pense donc avoir la force et l'envie d'affronter à nouveau les habitants. J'ai décidé de me rendre au grand cabiné médical de Reims qui regroupent plusieurs médecins et spécialistes, dont le docteur Christian Lagarde, l'un des docteurs avec qui j'ai le plus d'affinité après Daniel.

En entrant dans le cabinet, je fais face à plusieurs patients qui attendent leurs tours, ils me devisagent un court instant jusqu'à ce que je décide d'avancer vers le bureau du docteur Lagarde, je toque une seule fois puis je rentre. Il n'est pas occupé pour le moment et dès qu'il me voit, ses yeux s'écarquillent et je crains durant quelques secondes qu'il ne veuille plus de moi, mon estomac se contacte et inconsciemment, je serre mon sac et ma boite de soins entre mes deux mains jusqu'à me faire mal.

-Rose ! Que je suis content de te voir ! Je suis littéralement débordé en ce moment, tu vas pouvoir prendre les dossiers les moins graves. À la vue du sourire qu'il m'offre, je lui rends le même avec enthousiasme, il ne fait pas partit de ces Rémois qui croient aux rumeurs.

Christophe est homme d'une trentaine d'année, il vit à l'Est de Reims dans un quartier calme et éloigné en compagnie de sa femme et de ses enfants, si je me souviens bien, il en a quatre, ou cinq. C'est le père de Romain qui m'a envoyé dans son cabinet, pour agrandir mes contacts dans cette ville, ça doit faire maintenant une dizaine de mois que je travaille avec lui, en soit, bientôt un an. Il est assez sérieux comme personnage, mais son air enfantin causé par ses tâches de rousseurs et sa chevelure de feu les rendent plus sympathique et joyeux.

-Contente de vous revoir également docteur Lagarde. Je prends le bureau voisin ou il est occupé par le docteur Ducroux ?

-Non, tu peux y aller, le docteur Ducroux est absent depuis plus d'une semaine, j'ai du récupérer tous ses patients. M'explique-t-il en sortant quelques documents de son tiroir.

-Absent ?

-Oui. Si tu cherches une explication, je n'en ai pas, néanmoins j'ai deux théories. Soit il est partit pour échapper aux allemands, soit il s'est fait arrêté. Le roux me tend les dossiers que je prends entre mes bras avec difficulté.

-Pour quelle raison ? Suite à ma question, Christophe vérifie si nous ne sommes pas écouté en ouvrant légèrement la porte pour me laisser sortir, cependant, avant il chuchote quelque chose qui veut tout dire.

-Une certaine religion est à bannir depuis leur arrivée mademoiselle Rose, faites attention à vous, les nazis ne sont jamais bien loin de ce cabinet, ils épient chacun de mes faits et gestes. Mon sang se glace en l'espace d'une centième de seconde, et je rentre dans le bureau du docteur Ducroux.

Moi qui voulait éviter les allemands, voilà qu'ils sont encore présents. De plus, je me retrouve dans une pièce appartenant à une personne qui doit vivre un enfer. Ce pauvre homme est soit en train de fuir dans une peur constante de se faire attraper, soit en train de se faire torturer en priant pour que la mort le rattrape, ou soit, déjà décédé. Je déglutis difficilement avant de laisser mes affaires sur la table, tout en soupirant, j'imagine une seule seconde Engel faire du mal à cet homme en détresse, qui n'a rien fait, rien demandé, rien dit.

-Quand cette guerre va-t-elle finir ? Souffle-je à moi même en m'installant plus confortablement, je prends le premier dossier pour le lire dans son intégralité, visiblement, c'est une vieille femme qui souffre d'une toux persistante, avec crachats de sang.