38 - La vengeance du colonel

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Cabinet des médecins, mercredi 22 janvier 1941, 17h00.

-Votre bébé est en parfaite santé Madame Trayer. J'adresse un petit sourire à la fillette de un an avant de retourner derrière mon bureau pour remplir son carnet de santé et quelques paperasses alors que la jeune femme replace le manteau de sa petite fille.

-Merci beaucoup infirmière Dumont. Elle s'installe face à moi, son bébé sur ses genoux qui tente d'attraper son pendentif.

-Pas de quoi. Je lui rends le carnet tout en rangeant l'argent qu'elle m'a donné pour la consultation brève. Son enfant s'était blessée en jouant dans son salon, elle s'est simplement ouverte l'arcade sourcilière, rien de grave nécessitant un médecin, des soins d'une unique infirmière telle que moi était donc suffisant.

Madame Trayer repart ensuite et ferme derrière elle, je remplis quelques papiers avant d'être dérangé par ce que je suppose, être mon prochain patient. Cependant, mes pensées sont dirigés vers ce petit être que je porte depuis plus d'un mois désormais. Je tapote mon crayon sur mon bureau et m'adosse à ma chaise. Le général Rintenlberg et moi ne sommes plus vraiment en guerre. Ce qu'il se passe maintenant entre nous c'est assez.. perturbant serait le bon terme. Depuis notre baiser dans la salle d'eau, nous nous parlons peu mais l'attirance entre lui et moi est clairement présente dans l'atmosphère dès que nous sommes proches l'un de l'autre. Néanmoins, il se limite a de simples contacts oraux pour me demander comment je vais, si ma journée s'est bien passé, ou encore si je ressens des douleurs particulières.

Je sursaute en entendant la porte claquer contre le mur, des hommes habillés de cuirs entrent en force dans mon bureau et inspectent les lieux. Automatiquement, je me lève prise de peur.

-Police française, de la gestapo. Veuillez nous suivre sans protester mademoiselle Dumont. Un des policiers m'empoigne vivement pour me forcer à sortir d'ici, j'aperçois un autre récupérer mes affaires pour le suivre. En sortant du cabinet, je cherche des yeux Hans, mais dans le véhicule militaire ce n'est pas lui, ça doit être un autre homme à Engel. Je lui jette un regard de supplice avant d'être privée de ma vue par un sac noir.

[...]

La Gestapo, mercredi 22 janvier 1941, 18h00.

Mon pouls est dangereusement trop rapide et je peux sentir mes tempes pulser. Mes mains sont liées entre elles dans mon dos et je suis installée sur quelque chose de confortable, contrastant avec la situation délicate dans laquelle je me trouve. La police française, de la gestapo ? Ils m'ont sûrement amené à la Gestapo, ici, se trouve le colonel Von Hohenhart, est-ce lui qui a demandé à me voir ? Mais pourquoi m'avoir presque kidnappé si violemment ? Le sac qui me recouvrait la tête est brusquement retiré et je me trouve face un soldat nazi que je ne connais absolument pas. Par contre, le bureau d'Oliver lui, je le reconnais. Mes doutes se confirment lorsque je le vois entrer dans son bureau, un rictus mauvais gravé sur le visage.

-Mademoiselle Dumont, vous m'honorez de votre présence que c'est sympathique de votre part.

-Que fais-je ici colonel ? Siffle-je en fixant d'un oeil mauvais le nazi devant moi qui se délecte à prendre un air mi-théâtrale, mi-supérieur, tout en s'allumant une cigarette.

-Voyez-vous, votre cher Engel a fait quelques recherches déplaisantes sur moi. Alors j'ai pris la liberté de faire de même, avec vous. Il fait signe à son homme de main de me relever, ce qu'il fait sans délicatesse, je n'ai aucun moyen de me défendre face à ces deux brutes.

-J'ai appris que quelque chose poussait par ici. Le colonel de la Gestapo donne des brefs coups de son index dans mon ventre et je recule en grimaçant, cependant, l'autre allemand me maintient fermement, à m'en faire mal.

Romance ou Violence ? [Nv T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant