11 - Proposition

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Maison des Dumont, Lundi 09 décembre 1940, 11h30.

-Avec les nouvelles restrictions, j'ai de plus en plus de mal à trouver de la nourriture. Pour compliqué les choses, les marchands ne me supportent pas, alors ce midi, je vais faire réchauffer les restes d'hier.

-Ça ne me dérange pas Rose, je ne suis qu'un invité. Je vais te donner un coup de main. Annonce Paul en retroussant ses manches de chemise, dévoilant les veines qui recouvrent ses avants-bras.

-Merci. Je lui rends son sourire et nous descendons à la petite cave très légèrement éclairée par la petite fenêtre emprisonnée par des barreaux en fers.

Je lui indique ce qu'il faut prendre et nous remontons le tout, que nous pausons sur la table ronde de la cuisine. Je sors tous les ustensiles dont j'aurais besoin tandis que Paul attend mes instructions. Je lui indique l'armoire derrière lui où se trouve les casseroles, il en sort une, qui aussi énorme qu'un chaudron, je me manque gentillement.

-On va recevoir toute l'armée allemande ? Passes moi plutôt celle de gauche.

-Je t'avoue que ce genre de tâches sont tout le temps accomplites par ma mère ou ma soeur, à l'époque où elle vivait encore chez nous. Il me donne l'autre casserole que je positionne sur le feu allumé.

-Comment va ta soeur dis moi ?

-Marie-Anne n'est pas au meilleure de sa forme je t'avoue, depuis que son mari a été emprisonné en Allemagne lors de sa capture, elle a du mal. Et les garçons vivent très mal l'absence de leur père, surtout le plus grand. Annonce le résistant en soupirant tout en m'amenant les trois plats un part un, je verse le premier dans la casserole.

Marie-Anne est la grande soeur de Paul, elle doit avoir un peu plus de trente ans, elle habite à Brimont, une petite ville au nord de Reims. Son mari est un prisonnier de guerre, au plus grand malheur de la grande famille. Ils ont quatre garçons, le plus grand doit avoir une dizaine d'année, je sais également qu'elle a des jumeaux et un petit dernier encore bébé. C'est une brave femme, elle a connu ma mère.

-Elle doit se sentir seule, nous irons la voir avant les fêtes de Noël ? Demande-je en mélangeant le tout.

-Oui, il suffit de se procurer un laisser-passer.

-Je peux en avoir facilement..

-Oui, grâce à ton protecteur. Se braque le brun en serrant la mâchoire, je soupire et fais la moue.

-Arrêtes avec ça. Tu es jaloux ?

-Il finira par te faire du mal. Oh si tu savais Paul, il m'en fait déjà.

-Il n'est pas violent avec moi. Et c'est vrai, cela fait très longtemps qu'il ne m'a pas brutalisé physiquement.

-Ne me mens pas. Je me mords l'intérieur de la joue et mes doigts se crispent sur le manche en bois de la cuillère.

-Mes informations vous servent bien, je me trompe ?

-Effectivement, mais il est une menace pour notre réseau Rose, une menace pour toi. Je ferme les yeux, refusant la vérité. Sûrement aveuglée par mes sentiments.

-Les Rémois m'ont fait plus de mal que Engel je te signale. Mon propre peuple. M'indigne-je en goûtant la sauce, je somme au résistant de s'approcher, il le fait.

-Je le sais ça.

-Tiens, goûtes moi cette sauce, toujours aussi succulente. Il acquisce, un léger sourire aux lèvres.

Romance ou Violence ? [Nv T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant