31 - 'Tu me dégoûtes'

2.8K 137 71
                                    


Conseil =
écoutez la musique que j'ai mis en média tout en lisant ce chapitre. Vous pouvez tous la trouver facilement sur les appli musique ou sur youtube

_________

Sous-sols de la Kommandantur, dimanche 05 janvier 1941, 20h00.

L'esprit embrouillé, je cligne plusieurs fois des yeux, mes paupières sont si lourdes que j'ai du mal à les soulever plus de trois secondes. Lorsque j'arrive enfin à les ouvrir correctement, ce sont mes pupilles qui me brûlent affreusement à cause de la lumière qui grésille au centre de la pièce. J'ai la gorge sèche, si sèche que je n'arrive pas à avaler ma propre salive sans avoir l'impression de m'étrangler. Les effets de la drogue ont dû cessé de faire effets mais les conséquences sont bien présentes : gorge sèche, soif, mal de tête, envie de vomir, crâne lourd. En voulant bouger mes membres, un sentiment de peur me parcourt. Mes mains sont liées entre elles. Attachées à ce qui me semble être des chaînes, reliées au plafond.

Puis soudainement, je comprends. Cette odeur nauséabonde de mort, cette humidité, cette température horriblement fraîche, ces gémissements par-ci, ces lointains hurlement par-là, cette fichu lumière. Les sous-sols de la Kommandantur. Je sursaute en entendant l'orage gronder à l'extérieur. Il doit sûrement faire nuit. Heureusement, je peux toucher le sol, sur la plante et la pointe des pieds, mes talons eux, n'y arrivent pas sans faire souffrir encore plus mes bras. Doucement, je suffoque, ayant besoin d'air. Je n'arrive même pas à pleurer, à parler ou même à crier. Je suis ici par ma faute. Uniquement ma faute. Et il sait tout. Engel sait tout.

Mon coeur se serre douloureusement me coupant encore plus le souffle, mon sang pulse rapidement dans mes tempes, augmentant mon mal de crâne. Qu'allons-nous devenir ? Difficilement, j'atteins de mon pouce la bague se trouvant à mon annulaire, la seule chose qui nous ramène encore l'un à l'autre. Je tente de regarder derrière moi, une armoire s'y trouve, je ferme violemment les yeux, je ne préfère même pas imaginer ce qu'il peut se trouver dedans. En face de moi, en dessous de la lumière, il y a une simple table en métal ainsi qu'une chaise. Je tire sur mes liens, rien n'y fait, l'air entre à petites doses et j'en manque cruellement.

Mon coeur s'arrête lorsque le bruit strident de la porte qui s'ouvre entre dans mes oreilles, la porte claque, m'indiquant que la personne qui vient d'entrer est énervé. Je maudis l'étroitesse de la pièce, car je peux sentir cette odeur qui devrait me donner le sourire, cependant, elle me donne juste envie de mourir à cette instant présent. Le général Rintenlberg claque violemment le dossier qu'il tenait dans ses bras sur le bureau avant de s'installer sur ce dernier, je peux entendre sa respiration saccadée, et là, je regrette de relever la tête vers l'homme que j'aime.

J'aimerais voir de l'amour dans ses yeux, de la cruauté ou même aucun sentiment. Mais là, je peux y lire toute la tristesse et la haine qu'il éprouve à cause de moi. Il prend une grande inspiration, comme pour se donner du courage puis débute :

-Tu te servais de moi pour récolter des informations. Ce n'est pas réellement une question, plus une affirmation.

-Non ! Non Engel ! Je vous jure que je vous aimais ! Et je vous aimerai touj.. En deux enjambées il m'a rejoint pour m'administrer une terrible gifle du revers de la main, ma lèvre inférieur se fend en deux d'un léger craquement que je ressens par le goût métallique qui se répand dans ma bouche.

-Oses encore une fois dire que tu m'aimes Rose, et je te tranche la langue. Face au ton cinglant qu'il a prit, je devine qu'il dit vrai. Je me prends comme un coup de poignard. Il se sent trahit, sa fierté en a prit un coup tout comme l'amour qu'il me portait. Selon lui, je me suis servie de lui de A à Z, il ne me croira plus jamais désormais. Il n'y a pas que l'amour qui s'est brisé, il y a aussi la confiance.

Romance ou Violence ? [Nv T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant