Romance ou Violence ? [Nv T2]

30 - L'éclatement de la vérité

Maison de Marie-Anne Chapelle, Brimont, vendredi 03 janvier 1941, 17h00.

Mes pupilles plongent dans les iris émeraudes de Marie-Anne, ceux-ci ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux de son frère. C'est impressionnant. Je souffle sur le liquide brun qui fume pour tenter de le refroidir légèrement, avant que la femme en face de moi ne prenne la parole.

-Il m'a dit qu'il se faisait appeler Ulysse dans ce réseau, François Flameng je crois et.. Comment ?

-Tu as dis Ulysse ? La coupe-je violemment en déposant ma tasse.

-Oui, mais ce n'est qu'un détail, il a également ajouté que..

-Excuses moi Marie, mais, je dois absolument partir. Chuchote-je en sentant mon coeur se briser en milles morceaux, je replace mes fourrures et dans la précipitation, ma tasse se brise au sol.

-Tout va bien ?

-Oui, je repasserais je te le promets, il faut que je rende visite à.. ton frère, pour l'empêcher de faire une.. bêtise. Assure-je en partant aussi vite que je suis rentrée, je rejoins Hans dans la voiture, il démarre aussitôt.

-Vous avez été rapide.

C'était donc lui, celui qui me pourchassé dans l'ombre. Il a tenté de me faire enlever ou assassiner, je ne sais pas. Je n'arrive plus à raisonner normalement et j'explose en sanglots.

-Rose ? Rose que vous arrive-t-il ? S'inquiète le jeune homme en passant de la route à moi pendant plusieurs secondes.

-Rien.. rien.. Il faut que vous me déposez à la Kommandantur de toute urgence. Je dois récupérer mon vélo et.. rentrer chez moi. Dis-je rapidement en essayant de me calmer.

-Vous êtes sûre ?

-S'il vous plaît Hans, ne posez pas de question..

-Comme vous voudrez mademoiselle. Termine-t-il non certain de sa réponse.

Comment Paul a-t-il pu me faire ça ? Quel était son but ? J'ai du mal à savoir si la colère ou la tristesse me dominent. Je crois bien que c'est l'incompréhension qui prend place dans ma tête, dans mon coeur, dans mon corps.

[...]

Maison des Dumont, dimanche 05 janvier 1941, 12h30.

-Qu'est ce qu'il se passe meine hertz ? Chuchote doucement Engel au creux de mon oreille, alors que ses bras encerclent délicatement mon ventre. Je regarde notre reflet à travers le miroir de ma chambre.

-Comment ? Demande-je un peu perdue.

-Cela fait deux jours que tu n'as pas l'air bien, tu vas bien ?

Deux jours. C'est le nombre exacte qui s'est écoulé depuis que j'ai appris la nouvelle concernant Paul, alias Ulysse. Je n'ai pas encore trouvé le courage d'aller le voir ou même d'en parler à qui que ce soit, je suis restée ici, enfermée chez moi, cloîtrée dans ma chambre. Mon amant a visiblement remarqué mon état second.

-Je vais très bien Engel, je suis simplement fatiguée. Je lui adresse mon plus beau sourire, et il me le rend en retour. Mes larmes menacent de grimper face à ce visage angélique auquel je ne pourrais rester une seule seconde. C'est décidé, j'irai voir Paul cette après-midi, il me doit des explications et surtout, je l'empêcherais coûte que coûte de réaliser cette opération.

-Ma réunion se tiendra à 16h, mais avant, j'ai quelque chose à t'annoncer Rose. L'allemand me prend la main pour venir m'installer sur le lit, il se pose à côté de moi et je fronce les sourcils face à son air grave.