37 - Sentiments mêlés

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Maison des Dumont, mercredi 15 janvier 1941, 10h00.

En arrivant dans la cuisine, je ne trouve personne, il fait jour dehors, ce qu'il signifie qu'il est assez tard. Je jette un coup d'oeil à l'horloge, dix heures du matin. Je suis assez surprise, j'ai si bien dormi. Sans me réveiller dans la nuit, sans cauchemars, sans frayeurs, non, rien de tout ça. Et en me souvenant de la veille, je me rends compte que c'est Engel qui m'a mise au lit, serait-ce grâce à lui que j'ai pu si bien me reposer ? A-t-il passé la nuit à mes côtés ? À cette pensée non désagréable, une chaleur m'irradie le corps et je me prépare alors un thé, ainsi que des tartines de beurre. Étrangement, j'ai très faim. Sensation que je n'avais pas ressenti depuis bien des jours.

Après avoir avalé mon petit-déjeuner, j'ai pris une douche puis je suis redescendu au salon avec un ouvrage, de théâtre bien évidemment, et je me suis mise sur le canapé pour lire des heures durant. Le bruit de la porte d'entrée qui claque attire alors mon attention et je pose le livre sur la table basse pour me lever, et aller voir qui est-ce.

-Bonjour mademoiselle Rose. Me salue poliement Karl en retirant son képi.

-Bonjour, je suis navrée je n'ai rien préparé pour ce midi, il doit avoir des restes de la veille, je vais faire réchauffer le tout pour toi. M'excuse rapidement avant de me diriger vers la cave.

-Pour deux, dans ce cas. Je me fige instantanément à l'entente de sa voix, puis reprends mon chemin. Il est là aussi, quelle surprise.

-Mangeons à la cuisine Rose, ça sera plus pratique pour toi et ta vaiselle non ? Propose le blond en me voyant sortir trois couverts.

-Oui, bonne idée. J'installe alors une nappe pour ne pas salir le verre puis dépose trois assiettes, tandis que les nazis fument au bord de la fenêtre tout en discutant dans leur langue natale, je les soupçonne de parler de moi car ils me jettent quelques coups d'oeil de temps en temps.

-C'est prêt.

-Ton père ne rentre pas ce midi ? Demande le major Boehmitz en s'installant à ma gauche.

-Je ne pense pas non, il rentre très rarement le midi désormais. Une fois que le repas est terminé, Karl part à l'étage chercher je-ne-sais-quoi alors que le général Rintenlberg reste assit sur sa chaise, à me détailler sans vergogne.

-As-tu bien dormi ?

-Avez-vous dormi à mes côtés ? Le contre-je en posant le torchon sur la paillasse.

-Généralement, on répond à une question par une réponse. Je plisse les yeux face à sa pique

-Oui j'ai bien dormi.

-Peux-tu me dire pourquoi ton amie Hélèna se montre-t-elle si entreprenante avec Karl ? Questionne l'allemand en se levant pour marcher d'un pas lent en ma direction, lui aussi il a remarqué ?

-Je ne sais pas.

-Fais un effort fraülein. Il se trouve dès à présent juste devant moi, me surplombant de sa carrure imposante alors que moi, je me sens minuscule à côté de cet homme. Je déteste quand il fait ça, lorsqu'il m'intimide de sa seule présence, d'un simple regard insistant, d'un petit contact, comme là. Je tressaillis fortement alors que sa main attrape ma taille dans le but de se rapprocher un peu plus de moi.

-Je ne sais pas.. Elle le trouve, peut-être attirant. Panique-je en me retenant d'agripper son bras pour le retirer, par unique peur qu'il ne frappe ou ne s'énerve.

-Moi je pense qu'elle tente de le séduire pour faire libérer son frère. Mes pupilles se dilatent face à sa remarque qui est forte probable. Ça serait donc pour cette raison ? A-t-elle perdu l'esprit ?

Romance ou Violence ? [Nv T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant