14 - Retour à la violence

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L'hôtel du Lion d'Or, Kommandantur, Mardi 10 décembre 1940, 16h00.

-Kommen sie rein !

Anxieuse, je dépose ma main sur les poignées de portes pour entrer, je ferme derrière moi avant de me concentrer sur le général qui a relevé la tête vers moi, impassible, il me fixe de son bureau, une cigarette à la main. Je déglutis silencieusement puis serre mon sac contre mon ventre qui me fait toujours autant souffrir. L'allemand plisse les yeux et tire une bouffée de fumée sur sa cigarette, ce qui me donne envie de m'en fumer une. Non ! Je viens à peine de finir une cigarette, il faut que je me calme.

-Assieds toi. Commence-t-il en levant la tête pour pointer la chaise de son menton, j'obéis et m'installe en face de lui. Je ne sais pas comment réagir face à lui, est-il en colère ?

-Bonjour Engel. Je viens de faire la déposition avec Karl, alors maintenant je me suis dis que vous pourriez me donner des nouvelles du soviétique. A-t-il parlé ?

Le général Rintenlberg recrache sa fumée et il se penche en avant sur son bureau pour attraper son verre qui était un peu plus loin. Il m'adresse un léger rictus, puis répond.

-Qu'est-ce que ça va t'apporter tout ça ?

-Je vous demande pardon ?

-Pourquoi tu veux savoir ? Répète-t-il en se levant de sa chaise pour contourner son bureau et venir s'appuyer sur ce dernier, juste en face de moi, me dominant de toute sa hauteur.

-Et bien.. J'aimerai savoir si ils avaient un but ? Pourquoi m'ont-ils agressé général, j'ai besoin de savoir !

-Pour tout t'avouer, je ne l'ai pas encore interrogé, je comptais le faire maintenant mais, tu es entrée dans mon bureau. Déclare l'homme en buvant une gorgée.

-Oh. Je vois. J'ai également apprit que vous aviez arrêté de faire subir des tortures aux Rémois.

-Exact, les rumeurs vont vites. À qui le dites-vous.

-Pourquoi cette décision ? Qu'est-ce que j'espère ? Une réponse différente de celle de Paul ? Je crois peut être qu'il a eu une envie de bonne action envers les habitants de cette ville.

-Nous avons trouvé ce que nous cherchions. En soit, deux aviateurs anglais. Sourit-il fier, je sens ma gorge me brûler, non Rose, tu ne peux pas lui parler du résistant, c'est trop dangereux.

-Je vois, une dernière chose, j'ai accepté la proposition de Paul tout à l'heure. Lâche-je en serrant un peu plus mon sac, le nazi perd son sourire et écrase sa cigarette entre ses doigts, avant de la jeter dans le cendrier.

-C'est une erreur Rose, une grosse même.

-Engel.. Son verre est claqué brusquement contre le bois de son bureau, me faisant sursauter tout comme le liquide qui est présent dans le récipient.

-Le seul atout qu'il a en sa possession est son influence auprès des Rémois, je t'assure Rose, que j'en ai bien plus que lui ! Hurle-t-il contrarié en se penchant sur ma chaise.

-Les habitants le respecte car il est apprécié, vous, c'est uniquement par la crainte que vous leur inspiré.. Chuchote-je en sentant mes doigts trembler.

-Critiquerais-tu ma manière de procéder fraülein ?

-Oui ! Vous n'êtes pas clément ! Vous avez trop de haine en vous ! Contre les juifs, contre les français, même contre certains allemands ! Que direz votre défunte mère si elle vous voyait jugé et massacré tout ce qui se trouvent sur votre chemin ! Et ce sont les mots de trop, qui déclenche sa fureur, ainsi que le revers de main que je me prends, manquant de faire tomber la chaise, sonnée, il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits avant que je ne sois violemment secouée par l'allemand.

Romance ou Violence ? [Nv T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant