27 - Le traître

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Maison de Paul Bernart, vendredi 27 décembre 1940, 09h00.

Très tôt ce matin, Paul m'a téléphoné pour me dire de venir chez lui dans la matinée, c'est ainsi que je me suis retrouvée devant chez lui, le gidon de ma nouvelle bicyclette à la main. Par la fenêtre, je vois le resistant enfiler son manteau noir ainsi que son béret, alors discrètement, je me faufile sur le coin de sa demeure pour déposer mon vélo ici et l'attendre. Cela semblait urgent.

-Bonjour Rose.

-Que me veux-tu ? Demande-je sans passer par quatre chemins.

-Tout d'abord, saches que je ne t'ai pas dénoncé à mon oncle, personne ne sait que c'est toi l'auteur de cette défaite. Ils pensent juste que tu as été blessé lors de l'attaque et que tu te reposes chez toi. Débute le brun en fuyant mon regard pour surveiller les alentours.

-Je te remercie.

-Pas si vite. En échange, je veux quelque chose. Il fallait s'en douter.

-Dis-moi. Souffle-je en me réchauffant les mains à travers mes gants.

-Tu ne peux pas quitter le réseau comme cela, mais je sais que tu ne participeras plus aux opérations. Alors je te demande juste une dernière chose, une transmission d'information sur..

-C'est hors de question. Je lui tourne le dos pour reprendre ma bicyclette cependant il n'est pas du même avis car il me prend le bras pour me forcer à lui faire face.

-Je pourrais très bien tout dire à Daniel. Sais-tu ce que les résistants font des collaboratrices comme toi ?

-Comment oses-tu me menacer après tout ce que j'ai fais pour ce réseau ? Siffle-je en le repoussant violemment. Il se rattrape tout de suite.

-Je ne veux pas te causer du tords Rose, tu le sais très bien, tu es importante à mes yeux mais tu es la seule à pouvoir faire ça. C'est le dernier service que je te demanderai. Ses iris se mélangent aux miens et pendant plusieurs secondes, je pose le pour et le contre. Si j'accepte, ils me laisseront enfin tranquille et j'aurai la paix intérieure. Si je refuses, ils risquent de me haïr et de me mener la vie dure. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser à Engel, je vais le trahir une fois de plus..

-Je t'écoute.

-Là je te reconnais bien. Sourit-il en se rapprochant de moi.

-Ne me fais pas regretter ma décision.

-Une grande réunion va être organisée à la Kommandantur de Reims en début janvier, nous aurions besoin de la date et du noms des personnalités présentes. Annonce Paul en sortant un paquet de cigarette de sa poche, il m'en propose une que je refuse.

-Je ne fumes plus. Il hausse les sourcils mais ne relève pas.

-Tu me recontacteras lorsque tu auras récolté les bonnes informations alors.

-Ne t'inquiètes pas, je sais respecter une parole. Je grimpe sur mon nouveau vélo pour sortir de la propriété.

-Rose ? Je pose un pied à terre pour me retourner.

-Fais attention à toi.

-Ne t'en fais pas trop Paul, tu sais de quoi je suis capable.

[...]

Restaurant de Reims, vendredi 27 décembre 1940, 12h30.

Attablée autour d'une petite table ronde, j'observe chaque personne. En ma gauche, il y a le sergent Hans - qui est rentré d'Allemagne il y a de ça quelques heures, en train de discuter de ses exploits avec son voisin, un autre officier de son rang, qui accompagne Rachel Sedin, la cousine d'Hélèna. Cette dernière est également présente à ma droite. J'ai pris l'initiative d'organiser cette rencontre pour sortir de mes habitudes, et lorsque Rachel m'a annoncé qu'elle venait avec un allemand, j'ai décidé d'emmener Hans qui s'avère être une connaissance de guerre.

Romance ou Violence ? [Nv T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant