Épilogue - part 1

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~Point de vue du général Engel Rintenlberg~

L'hôtel du Lion d'Or, La Kommandantur, dimanche 14 septembre 1941, 16h00.

Karl entre dans mon bureau d'un air joyeux, alors que moi, je suis d'une humeur maussade : la cause se trouvant sur mon bureau. Avant de se lancer, il remarque mes traits fermés et demande d'emblé :

-Que se passe-t-il ? Pour seule réponse je lui tends le papier qu'il prend entre ses mains gantées.

-L'armée prend du terrain chez les soviétiques. Et je suis appelé pour diriger la troupe vers l'Ukraine.

-Je n'ai rien reçu moi. Tu penses que tu seras là-bas combien de temps ? Demande-t-il en s'installant sur le canapé, désemparé.

-Aucune idée, sûrement pendant un ou deux mois si tout ce passe bien. Autrefois, je me serais réjouie de partir à la guerre, sachant que j'aurais pu mettre mes compétences de chef de guerre en évidence, mais désormais, tout est different.

-Elle le sait ? Je pouffe un long soupir.

-Pas encore, je ne préfère pas imaginer sa réaction. Réplique-je en me levant pour enfiler ma veste. Huit mois ce sont écoulés depuis l'accident de Rose et d'Émilien, ils ont tous deux mis un temps fou à s'en remettre. Mais forte heureusement, je me suis réconciliée avec ma fiancée, nous avons pris notre temps pour cela.

-Et bien, je te souhaite bien du courage pour lui annoncer. Nous rentrons alors à la demeure des Dumont, avant de rentrer à l'intérieur, je pose ma main sur l'épaule de Karl, ce dernier m'interroge du regard.

-Tu veilleras sur eux, Karl ?

-Comme si c'était ma propre famille, Engel. Je lui fais une légère accolade puis nous rentrons pour de bon. Jean Dumont est probablement à la mairie, puisque son automobile n'est pas garé devant la cour.

Mon meilleur ami se dirige immédiatement dans la cuisine, ayant probablement une petite faim tandis que moi, je monte dans la chambre de Rose, espérant la trouver ici. En poussant la porte, je la trouve assise sur son fauteuil, devant sa fenêtre, tenant notre minuscule enfant dans ses bras, elle est en train de lui lire une histoire. À pas de loup, je m'approche d'eux pour poser mon coude sur le dossier, écoutant sa douce voix.

-Mais le petit enfant n'était pas serein sans sa peluche, alors.. La jolie maman se coupe dans sa lecture en me remarquant, face à cette interruption, le bébé émet son mécontentement en poussant un petit cri et en agitant les mains.

Je suis émerveillé par ce petit être.

-Bonjour meine liebe. Je l'embrasse avec douceur tout en lui carassant la joue, elle a l'air fatigué, sûrement en cause du manque de sommeil.

-Notre fils t'épuise Rose, donnes-le moi. Je le prends alors dans mes bras et m'installe sur le rebord de fenêtre, Édouard pose sa petite main sur ma veste et s'aggripe à mes décorations, me décrochant un petit rire.

-Alors Édouard, on fait encore des bêtises. On est capricieux comme sa maman. Murmure-je en caressant ses petits cheveux, bruns comme ceux de sa mère.

-Je dirai, têtu comme son père plutôt. Me contre Rose en levant la main, je pouffe de rire face à cette remarque totalement vraie. Mon fils ouvre grand les paupières et me fixe avec intensité, il a mes yeux, d'un bleu si intense.

Mon petit garçon est né le 2 août 1941, avec un peu d'avance, on peut dire qu'il était pressé de voir le jour. Je n'ai pas pu assister à l'accouchement qui s'est fait dans sa chambre, cela aurait été trop suspect. Mais j'ai pu voir mon fils pour la première fois, juste quelques heures après. Le fait que tout le monde pense que c'est le fils de Paul Bernart m'échauffe quelque peu, mais dès lors que je croise son regard si attendrissant, je m'adoucis. L'enfant se met alors à pleurer, je hausse les sourcils et regarde Rose.

Romance ou Violence ? [Nv T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant