Le soleil orangé du matin prenait de plus en plus de place dans la petite chambre de Zara. Cette dernière dormait en boule, dos à la fenêtre et toujours habillée de ses habits de la veille. Soit un pull trop large sombre et un jean bleu. Elle ronflait un peu et elle se réveilla d'un coup sans aucune raison. Elle sursauta en ne reconnaissant pas ce nouveau lit et ces nouveaux murs. Elle se releva sur ses poignets et bondit de son lit quand la porte s'ouvrit subitement sur un homme à la peau légèrement brune. Son cœur s'emballa et elle résista à l'envie de fuir.
L'homme se figea devant la belle femme qui se tenait devant lui. Il admirait ses courts cheveux aux reflets roux et ses énormes yeux bleus. Elle le dévisageait aussi. Ses yeux parcouraient la force de sa mâchoire carrée et bronzée, ses courts cheveux bruns et la vitalité de ses yeux verts.
— Excuse-moi de t'avoir réveillé, je...
— Tu ne m'a pas réveillé, coupa-t-elle.Hiro se gratta la nuque en signe de gêne et reprit d'une voix mal assurée.
— Je voulais juste te prévenir que l'heure du déjeuner est passé, du coup je t'ai apporté ça.
Les quatre yeux tombèrent ensemble sur le plateau que tenait l'homme d'une seule main. Il contenait un yaourt avec un bol de fruits rouges ainsi que deux tartines au Nutella. Zara lui lança un sourire forcé et s'empara du plateau doucement. Son ventre hurla à la vue de toute cette nourriture et elle se mit à rougir violemment quand elle croqua dans une première tartine de pain. Elle s'assit en même temps et gardait les yeux baissés sur toute cette nourriture.
— Ch'est si bon, laissa t'elle tomber.
Hiro rigola doucement devant le visage enfantin de la jeune femme sous ses yeux. Juliette l'avait rapidement briefé sur elle hier soir et il avait été très surpris de son histoire. La révolte avait fait battre son cœur plus rapidement quand sa supérieure lui avait appris la raison de la venue de Zara. Il savait aussi que son dossier n'était pas complet, sa grand-mère leur avait caché certaines informations sur l'adolescente.
— D'ici une heure tu peux venir nous rejoindre dans le jardin.
Zara avala lentement et reposa ses pupilles sur le corps d'Hiro.
— C'est quoi ton prénom ? Murmura-t-elle timidement, luttant comme un diable contre sa peur.
— Je m'appelle Hiro Island.
— Genre, comme une île ?Hiro rigola une nouvelle fois, un peu plus attendri.
— Mon cœur est une île déserte, effectivement. Mon nom me définit bien.
— C'est beau, lâcha-t-elle brusquement.Elle picora quelques fruits avant d'entamer le bol de yaourt. Elle voulait qu'il parte et qu'il la laisse manger en paix, Zara détestait qu'on la regarde manger. Elle avala sa troisième cuillère de yaourt, puis éleva la voix.
— Mais on y fait quoi dans les jardins ?
La jeune femme attrapa une framboise et à peine l'eût-elle dans l'estomac qu'elle en engouffra deux autres dans sa bouche. Leur acidité piquait son palais et leur douceur apaisait ensuite ses papilles. Elle adorait ça.
— Des activités. Parfois on peint, parfois on écrit, parfois on joue.
Zara engloutit un morceau de banane avant de répondre qu'elle verrait pour venir, mais rien n'était sûr. Dix minutes plus tard, il brisa le silence ancré entre eux.
— Ce serait bien que tu viennes. Ça te permettra d'avoir des liens avec les autres.
Hiro se pencha vers elle pour récupérer le plateau vide qu'elle avait gardé sur ses jambes. Elle frissonna en le voyant se pencher trop près d'elle. Son odeur de crème pour enfants remplit les narines de l'homme. Il ne s'attendait pas à sentir cette odeur, il s'attendait à une odeur de fleur ou de femme.
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Un ange en enfer
General FictionTrois semaines pour guérir Zara Boqdam ? C'est la mission et la promesse de Juliette Joke, directrice d'un hôpital psychiatrique pour moins de vingt ans. Dans une société malade où des enfants en deviennent fous, une société qui pourrait être la nô...