D'après l'horloge au-dessus de l'armoire qui lui faisait face, il était presque quinze heures. Zara ouvrit lentement les yeux pour accepter la luminosité pr esque aveuglante qui inondait la pièce blanche. L'adolescente resta longuement sur le dos en attendant quelque chose qui n'arriva pas. En fait, elle ne savait même pas ce qu'elle attendait. Rapidement, elle retomba dans son passé et brûla d'envie de tout casser. Elle se contenta de se lever et de sortir de sa chambre. Le couloir était vide et silencieux. Une gêne encombrait son bras et en baissant les yeux, elle aperçu un bandage épais. Elle avait retrouvée sa meilleure amie. Un sourire fleurit sur ses lèvres pleines.
- T'es de retour ?
Alors qu'elle s'avançait vers l'escalier, la douce voix de Thalie l'interpella. L'adolescente rousse se retourna et perdit son esquisse. Pour la première fois, Zara se rendit compte que l'autre fille était grosse. Elle se mordit la joue au moment où cette pensée traversa sa tête.
- Je n'étais pas partie.
- Un peu quand même.Zara vit les yeux de l'asiatique se poser sur son avant-bras et par pure réflexe, elle baissa sa manche vivement.
- Tu es là pourquoi ?
La question de Thalie avait été posée avec douceur mais braqua Zara. "Si elle savait elle aurait pitié", pensa Zara.
- Et toi ? Répondit seulement Zara.
- Boulimie. Enfin c'est ce que dit la psy.Un petit sourire habilla le visage gris de Thalie. Ce nom ne lui convenait pas. Zara n'arriva pas à lui répondre par un autre sourire. Surtout, ses yeux étaient sans cesse attirer pas cette large brûlure au niveau de toute la moitié du visage.
- Tu compte aller où en fait ?
- J'ai faim, dit-elle pour simple réponse.Thalie hocha lentement la tête d'un air de dire "j'avais raison" puis rejoignit l'adolescente en quelques foulées. Thalie dévala les escaliers avec, dans son dos, l'autre malade. Les deux filles traversèrent le couloir puis le hall pour arriver dans une minuscule cour qui donnait sur un bâtiment tout en verre. Un gros panneau indiquait "réfectoire".
- Normalement, c'est fermé. Mais Justine vole toujours, alors on va faire comme elle.
Zara ne répondit pas et se contenta de la suivre dans le bâtiment. La porte n'était même pas close. Le réfectoire était large et possédait une énorme salle à manger. C'était tout au fond de la pièce que se trouvait les cuisines.
- À cette heure, elles sont vides, ajouta l'asiatique.
Zara gardait toujours le silence pendant que l'autre passait derrière un comptoir en fer et disparaissait deux secondes après. Ne sachant où aller, la rouquine resta devant le comptoir. Elle tourna lentement sur elle-même pour découvrir la salle où bientôt elle devra manger. Les tables étaient espacées et certaines étaient toutes petites, comme si elles étaient faites pour ceux qui voulait être seul. Le plafond était tout en verre, ce qui offrait une grande luminosité dans la salle au sol carrelé.
- Tiens.
Zara se retourna et déchargea les bras de Thalie. Elle avait volé un petit sac de pain, un paquet de biscuits et quelques fruits. En sortant de la cantine, Zara croqua dans une pomme et la salive lui monta directement dans la bouche tellement que c'était délicieux. La rouquine était en tête du duo et Thalie se mit à l'observer. Cette nouvelle fille l'intriguait fortement. Tout en elle relevait de la peur et de la douleur. Son silence évoquait de la curiosité et son éloignement de la foule intéressait Thalie. Elle avait supposé que Zara eût une maladie luttant contre la foule et ayant un rapport avec les hommes, ceci s'était accentué avec son étrange réaction matinale avec Hiro.
VOUS LISEZ
Un ange en enfer
Ficción GeneralTrois semaines pour guérir Zara Boqdam ? C'est la mission et la promesse de Juliette Joke, directrice d'un hôpital psychiatrique pour moins de vingt ans. Dans une société malade où des enfants en deviennent fous, une société qui pourrait être la nô...